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Après une longue grasse matinée
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Lorsque Lys revient, il entend chanter Katell. Il sourit d'abord, préférant l'interrompre juste le temps des œufs, puis il part vers le four qu'elle lui indique. Là, il trie ce qui est cassé pour de bon, ce qui lui semble réparable, et ce qui est en un morceau. Il s'assure que le four ne s'effondrera pas, puis récupère ensuite deux assiettes et la rejoint pour s'installer près du feu. Ce n'est que quand elle le sert qu'il remarque ses yeux rouges qu'elle essuie alors et qu'il sent son cœur se serrer un peu.
Est-ce que c'est parce qu'il lui a dit ne pas avoir d'intérêt pour les chants et les danses ?

Il se sent coupable. Il préfère ne rien dire sur le coup, la remerciant à voix basse pour le repas et l'eau. Laissant planer un petit silence tandis qu'ils mangent, c'est finalement Katell qui le brise. Lys lève son regard sur elle et hoche la tête.

- J'ai un objectif, oui, pas une destination précise. Je ne suis pas très utile, si je reste dans un camp. Mes connaissances s'appliquent surtout en voyageant, et je veux en profiter. Je cherche à avoir une idée d'à quoi ressemble ce monde et je donne des trucs de survie aux gens que je trouve. Je note aussi les campements que je trouve pour pouvoir diriger les gens vers eux, en espérant créer des liens...

Il repose son assiette à moitié vide et se penche sur son sac pour sortir son carnet, qu'il lui tend sur une double page couverte de traits. Une tentative de carte, au tracé très, très léger afin de pouvoir corriger le tout en cas d'erreur. Sur les pages précédentes, il y a d'autres cartes plus hésitantes. Rien n'est très détaillé, à part pour ce qu'il a vu directement. L'emplacement de sa ruche, l'église où il a rencontré Alice (et Géraldine, évidemment), et quelques croix pour indiquer des coins intéressants niveau ressources. Il n'y a pas une place énorme sur ces carnets, mais il fait avec et ça lui donnera une base le jour où il en fera une plus grande.
L'ex-militaire reprend son repas pour la laisser regarder, puis reprend une fois fini.

- Je ne voulais pas te mettre mal, avec notre discussion, tu sais ? Je suis désolé. Mais justement, si tu aimes la mixité des gens, dis-toi que je suis juste... pas pareil ? Je m'assurerais d'encourager tous ceux qui aiment le chant et la danse vers chez toi, ok ?

Il lui sourit, cette fois. Il ne va pas changer son opinion sur les traditions pour elle, et puis il n'a pas grandit avec ces convictions là. C'est comme ça.

- Je finirais par me poser, parce que vadrouiller en permanence c'est pas vraiment intéressant à la longue. Mais pas maintenant. Plus tard. Je sais pas quand.

Il hausse une épaule et récupère finalement son carnet pour y noter le camp de Kat', quelque part dans cet étrange endroit au sol bleu. Il y note son nom, lui demandant confirmation sur l'écriture.

- Et toi ? Tu vas développer cet endroit pour accueillir du monde, du coup ? Ou tu penses bouger plus tard ?
Lysandre
❦ Feuille de châtaignier
Lysandre
Lysandre
Mer 21 Juin - 0:27
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Katell hoche la tête. Elle s’était demandée s’il y avait des géographes dans le projet Perséphone. Elle sait que les ruches ont été construites loin les unes des autres pour éviter que tout le projet ne s’effondre si une zone précise ne survivait pas aux catastrophes naturelles. Ce qui impliquait des difficultés premières pour que l’humanité se retrouve : ils étaient si peu nombreux qu’ils n’avaient guère le choix pour le moment. Ça lui paraît donc essentiel d’avoir des cartes, et dur d’en faire des précises quand on n’a pas le bagage. Elle étudie celles de Lysandre avec attention, puis sort son propre carnet. Elle rejette ensuite les excuses du vagabond d’un geste de la main.

– Je sais, je sais. Ce n’est pas toi qui me rends triste, c’est plus global. Je fais le deuil d’une communauté qui n’existe plus. J’aimais profondément les gens autour de qui je vivais avant. Mais oui, merci de ta proposition, ça me ferait très plaisir, dit-elle avec un sourire. Je participerai à une nouvelle communauté un jour, quand on sera assez à se retrouver, à ma manière, et toi à la tienne. C’est pas mal, ce que tu as fait là, rajoute-t-elle en montrant son carnet.

Elle change vite le sujet, parce qu’elle ne veut plus penser à l’autre alternative, celle où elle meurt ici avant d’avoir retrouvé une vie en communauté. Les quelques croix qui précisent des ressources l’intéressent.

– Au lieu de mettre des croix partout, peut-être que tu pourrais dessiner des symboles ? Histoire de différencier les ruines où on peut encore trouver des objets manufacturés, les endroits où il y a du gibier et ceux où des plantes particulières poussent, sans avoir forcément à écrire à côté pour te souvenir ? Et c’est pas mal de savoir en quelle saison, aussi. Le manioc ne se récolte pas toute l’année, malheureusement. C’est où, la ruche Bouquet d’Orties, par rapport à cette carte-là ? Ah, ici, ok. Ouais, c’est ça, « Bouquet d’Orties ». Tu voudras que je te dessine le coin plus précisément ? Il te manque la rivière, t’es arrivé par l’autre côté.

Elle, en tout cas, prendrait bien des notes dans son propre carnet, histoire d’avoir une idée de ce qu’il y a au-delà du rayon qu’elle a exploré.

– Ça t’a pris combien de temps pour aller de là à là ? Tu sais combien de kilomètres par jour tu marches à peu près ? C’est où, le camp le plus proche d’ici ? Et les ruines ? Est-ce que par hasard tu as trouvé des plaques en verre sur ton chemin ? Le verre se dégrade en plus de 4000 ans, il devrait encore y en avoir, mais en même temps il a dû se casser à tellement d’endroits avec les intempéries, il ne doit pas rester beaucoup d’endroits où trouver de gros morceaux… Et les dangers, tu as noté les dangers ? Et c’est quoi, cet endroit ?

Elle montre l’emplacement de l’église.

– Pardon, je pose sûrement trop de questions, je suis juste très curieuse de tes voyages. Et ça pourrait être important pour moi si je bouge.

Elle répond plus précisément à sa question :

– Je compte rendre cet endroit le plus accueillant possible, à la fois pour les gens qui voudront rester et pour ceux qui comme toi auront besoin d’un endroit où se reposer avant de repartir. Mais je ne suis pas réveillée depuis longtemps. Cet endroit me paraît assez idéal, mais je ne sais pas encore s’il l’est toute l’année. Peut-être qu’il faudra plusieurs camps, et passer de l’un à l’autre selon les moments, pour éviter d’à nouveau piller toutes les ressources aussi, même si pour l’instant on en est loin. Puis même sans camps « permanents », créer des points de chute avec du matériel, ça peut être utile pour notre survie globale. Mais oui, je vise de ne pas être en permanence sur les routes, non les routes ça n’existe plus, sur les sentes alors, c’est trop fatiguant. Avoir un début de carte serait d’une grande aide pour être préparé au mieux en tout cas, ça te dérange si j’en recopie des morceaux ?
Katell
⚘ Bouquet d'orties
Katell
Katell
Mer 21 Juin - 12:18
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Le deuil d'une communauté... nan, Lys peut compatir, mais pas prétendre comprendre. Il a grandit dans une grosse ville en connaissant à peine le nom de certains voisins. Le truc le plus proche de ce qui serait une communauté pour lui, c'est l'armée. Mais franchement ? Il sait qu'il a des travers qui viennent de là, mais il est loin d'avoir envie de considérer une sacrée partie de ces abrutis comme de bons compagnons avec qui il voulait partager plus. C'est peut-être pour ça qu'il est aussi imperméable au besoin que ressent Kat de partager les choses. Ils ont eu des vies clairement différentes. Il lui offre simplement un sourire en retour, et lui offre son carnet pour qu'elle puisse regarder sa tentative de carte.

- Ouais... faudrait que je refasse de manière plus lisible. J'y avais pas pensé pour les saisons mais l'idée est très bonne, merci. Il faudrait que je reprenne tout ça... à l'occasion.

Les questions commencent à s'enchaîner, au plaisir de Lysandre. Il est heureux de se sentir utile, il a toujours aimé ça. Il répond avec le plus de précision possible à Kat, ajoute parfois quelques détails, raconte parfois une anecdote en trois phrases, comme celle de la coïncidence étrange qui fait qu'il a trouvé deux membres de sa ruche en une seule journée. Finalement, à la question de l'église, il sourit en pensant à Alice et sa nouvelle copine.

- T'inquiètes pour les questions, ça me fait plaisir. Peut pas y'en avoir de trop. Ça, du coup, c'est une vieille église, qui tient vraiment très bien. J'y ai dormi, avec de la compagnie. Alice, de la même vague de cryonie que moi. Feuille de... houx ? Oui c'est ça, houx. Elle est très sympa, et très joviale. Je pense que vous pourriez très bien vous entendre. Elle est sûrement accompagnée par une bestiole qu'on a soigné ensemble. Une sorte de lama.

Mais bref, il ne va pas faire la journée sur ça malgré le bon souvenir. Il avait beaucoup râlé sur le coup, mais finalement il avait été heureux d'avoir un peu de compagnie. Comme avec quasiment tous ceux qu'il avait croisé.

- Recopie tout ce que tu veux. Et si tu veux fouiller j'ai aussi noté quelques trucs que j'ai trouvé comme plantes dont j'ai jamais entendu avant.

Comme ce grain au goût sucré ou ce substitut de café d'une autre graine. Pour ça, il note un maximum d'informations, par exemple sur comment les utiliser ou les reconnaître en plus de l'endroit où il les avait trouvé.
Il regarde le campement de Kat en s'imaginant un lieu plein de vie. Il n'aurait jamais cru penser ça, mais les jeunes recrues qui avaient tendance à foutre le bordel dans les dortoirs avant d'êtres matées, ça lui manquerait presque. Des gens qui s'amusent et qui... eh... Kat lui déteint dessus. Il secoue la tête et regarde vers le carnet de la vieille femme pour jeter un œil à ce qu'elle recopie. Il ne la dérange pas, la laissant noter et rectifiant parfois un terme mal écrit. La typo, c'est pas son point fort.

Finalement, une fois que Kat semble satisfaite, il récupère son carnet.

- Si tu penses rester par ici, j'orienterais les gens vers toi, ok ? J'ai l'impression de croiser plus de monde ces derniers temps, donc tu auras vite de la visite. Et puis si t'es ok pour m'accueillir, je trouverai le moyen de te rendre visite parfois aussi. Deal ?

C'est sûrement car elle est la première personne qu'il croise qui a été cryonisée après lui, mais il a encore du mal à accepter qu'elle est née à peine plus d'une dizaine d'année avant lui. C'est juste qu'elle a été endormie plus tard. Avec ces vagues de cryonie et les réveils décalés, ça n'a plus tellement de sens de parler de date de naissance. Songer à ça l'éloigne un peu plus de sa vie d'avant, et ça lui va. Inutile de se mettre à regretter alors qu'il s'est rarement sentit autant en phase avec lui-même que depuis son réveil.
Il se perd un peu dans ses pensées, et lève le nez vers les arbres. Tout est calme. Mais n'y avait-il pas une histoire comme quoi un tremblement de terre était souvent suivi d'un autre ?..

- Est-ce que je peux dormir ici, cette nuit ? Je serai plus tranquille de te savoir saine et sauve si un autre tremblement de terre arrive.
Lysandre
❦ Feuille de châtaignier
Lysandre
Lysandre
Dim 25 Juin - 1:57
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Kat est intéressée. Elle a l’impression de revivre un peu dans les discussions, la vie des autres devient un cinéma fantasmagorique dans lequel elle peut se projeter et vivre d’autres vies que la sienne par procuration. Il se passe des choses au-delà de là où son regard se porte, des gens marchent, parlent, échangent. Elle a peu utilisé son carnet jusqu’ici parce qu’elle mémorise les informations dont elle a besoin dans sa tête ; le peu de papier qu’elle a sert plutôt à concevoir les idées qu’elle ne peut pas se contenter d’imaginer. Faire des plans, réfléchir. Mais apprendre quelle plante sert à quoi, elle retient par la force des choses, au fil des usages. Alors elle pose plein de questions à Lysandre, pour bien comprendre et donc bien retenir, mais ce qu’elle note, c’est surtout les cartes, parce qu’elle ne pourra pas se diriger sans cette précieuse aide. Elle aussi partage tout ce qu’il y a dans sa tête, et elle est heureuse de cette entraide, même si elle a un petit goût d’utilitarisme.

– Oui, je compte rester dans le coin. Et remettre ce campement sur pied, et l’améliorer. La prochaine fois que tu passes, peut-être que tu pourras même dormir sur un vrai lit !

Un vrai lit – bon, pas un matelas non plus, mais comprendre : un endroit dédié un tant soit peu confortable. Et puis elle hoche la tête.

– Il y a souvent une réplique un peu moins forte après un premier tremblement de terre. Parfois le lendemain. Je vais éviter de retourner dans la Ruche pour le moment, et consolider ce que tu as fait pour le tunnel rapidement. Mais oui, tremblement ou non, tu peux toujours dormir dans le coin de toute façon. Je n’ai pas eu de problème avec les bêtes sauvages, je crois qu’elles n’aiment pas trop mes feux et mes chansons.

Elle se dit qu’elle a de la chance, quand même. De s’être Réveillée ici, dans un coin de jungle fructueux, avec de l’eau potable à proximité, des oiseaux pas farouches pour un sou mais des prédateurs qui comme avant évitent les sources de bruits inconnus. De s’être Réveillée dans un endroit trouvable, dans une zone avec d’autres Ruches à proximité visiblement, avec des capsules encore en fonctionnement qui finiraient bien par s’ouvrir. De s’être Réveillée tout court, aussi. Et de ne pas être morte dans ce tremblement de terre, bêtement, parce qu’elle se serait réveillée ce matin juste quelques minutes plus tard.

La vie est si fragile.

Elle veut mettre toutes les chances de leur côté. Elle a encore tant à partager. Alors elle se remet vite au travail, aidée par Lysandre pour cette journée. Ils se trouvent un endroit confortable où dormir et sursautent dans la nuit lorsque la deuxième secousse fait trembler la terre. Et puis les bruits de la jungle redeviennent normaux et eux aussi se rendorment. Ça bouge dans les rêves de Katell, les voix se fragmentent comme les sols, elle n’a pas l’habitude de dormir dehors et toutes les sensations inhabituelles se frayent un chemin dans son sommeil. Le matin, elle ne se sent pas très reposée, mais elle prépare un gros petit déjeuner et  fait un petit tas de victuailles pour Lysandre. Il repart, nomade, mais il ne repartira pas affamé.

– Bon vent, lui souhaite-t-elle à la manière des marins de par chez elle – après tout, il n’y a plus de sens à souhaiter bonne route alors que le vent continuera de souffler longtemps après que leurs voyages se terminent.

Et puis elle reste à faire au revoir de la main jusqu’à ce qu’il disparaisse entre les arbres, comme une grand-mère qui ne rentre chez elle qu’une fois que la voiture de ses enfants a tourné au coin de la rue. Si quelqu’un se retourne, il faut qu’elle soit là, tournée vers, attentionnée.

Et puis il n’y a plus personne, ni Seth, ni Lysandre, et Kat réapprend à apprivoiser sa nouvelle solitude.
Katell
⚘ Bouquet d'orties
Katell
Katell
Mer 28 Juin - 12:01
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