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Warriors of Jungle
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Le tremblement de terre récent, et toute cette histoire de niveau de l’eau qui baissait, avait au moins eu le mérite de lui faire faire demi-tour dans sa très longue exploration de la région. Elle n’était pas revenue à sa Ruche depuis un très long moment, et elle s’inquiétait des dégâts que le séisme aurait pu faire à l’intérieur de cette dernière. Déjà que le passage qu’elle avait creusé pour en sortir était totalement instable… C’était en partie pour cette raison - et en partie pour une légère claustrophobie - qu’elle n’était jamais redescendue au niveau des capsules jusqu’à présent. Maintenant, elle espérait surtout que rien ne soit arrivé. Bon, il y avait peut-être eu d’autres catastrophes au cours de leurs siècles de sommeil, et ils avaient bien survécu jusqu’à présent, mais cela n’excluait pas de vérifier quand même.

C’est pourquoi elle avait reprit la route, en direction de son point de chute initial. Les jours s’étaient déroulés sans réplique, ce qui était plutôt bon signe. Le retour dans la Jungle Bleue avait un certain goût de déjà-vu, et pourtant, étrangement, le lieu lui laissait désormais une sensation familière. Ici, elle était en terrain connu, elle avait déjà passé plusieurs mois dans le coin. Elle ne tarda guère à retrouver quelques points de repères, et, bien vite, à rejoindre la position des autres membres des Lauriers.

Et là, chose qui lui paraissait presque impensable, elle y trouva des instructions. Un de ses condisciples s’était éveillé ! Une vague d’espoir réchauffa son corps. Bien sûr, elle avait déjà rencontré d’autres personnes, mais c’était différent. Ce n’était pas “les siens”, ceux avec qui elle aurait dû parcourir le monde en premier lieu. Et puis, elle avait un ratio survivants expérimentés / survivants paumés un peu trop déséquilibré. Elle avait un allié non loin !

Après un très rapide passage au coeur de la Ruche - le passage tenait bon difficilement, mais les capsules allaient bien, et il y en avait bien une seconde de vide -, elle était donc repartie, animée d’une énergie nouvelle. Bien entendu, elle ne s’attendait pas à trouver un camp fonctionnel dans les arbres, comme le fameux Callem de la ruche d’Alba, mais rien qu’avoir un vrai abri après tout ce temps à crapahuter et à vadrouiller serait une bonne chose.

Elle était perdue dans ses pensées, en train de s’imaginer bâtir une colonie avec les fiers et compétents membres des Lauriers, quand elle aperçut de justesse le dispositif sans doute installé pour alerter des intrusions. Elle se stoppa net et regarda la position du soleil dans le ciel. Il ne serait pas midi avant une bonne heure. Elle pouvait donc supposer que la personne non loin serait réveillée et qu’elle n’allait pas la surprendre. D’un autre côté, elle-même ne serait pas à l’aise si une inconnue armée pénétrait dans son campement. Jusqu’à présent, elle avait toujours rencontré du monde par hasard et donc pris toutes ses précautions pour qu’il ne lui arrive rien face à ses étrangers. Là, c’était une situation différente, elle allait volontairement à la rencontre de quelqu’un, et ce n’était pas un débutant perdu dans ce nouveau monde.

Après quelques hésitations, elle arma son arbalète quand même, mais garda résolument son arme le long de sa jambe, pointant vers le sol. Elle se sentit malgré tout assez en sécurité pour élever la voix:

- Hey ooooh, y a quelqu’un ?

Ses compétences sociales ? Bof, elle avait arrêté d’essayer de faire bonne impression lors des présentations, elle était toujours trop sur la défensive pour ça. Mais peut-être qu’éviter de se faire attaquer serait une bonne chose, pour éviter que les Lauriers se battent entre eux par réflexe…

- Je viens de la Ruche de la Ramure de Laurier, j’ai vu votre message.

Elle s’était annoncée, elle ne risquait donc pas de prendre quiconque par surprise désormais. Elle enjamba précautionneusement le dispositif et s’avança lentement, veillant à ne rien déclencher d’autres au passage. Elle aperçu le foyer d’un feu éteint, mais dont les bûches noircis témoignaient d’une utilisation très récente et une petite cabane, mais son attention était tournée vers quelque chose… non, quelqu’un d’autre…
Junko
❦ Ramure de laurier
Junko
Junko
Warriors of Jungle Fall-autumn
Mar 21 Mar - 20:30
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Confortablement assise dans sa chaise qu’elle avait fabriqué à partir de quelques branches et surtout des feuilles de palmiers tressés pour se faire une assise souple qui faisant connaître de nouvelles sensations à son séant lassé de fréquenter la rudesse du sol après des heures passées à différentes activités manuelles.

Dans son meuble bricolé, qui avait tout d’un trône aux yeux d’Akara la jeune femme s’affaire à la sculpture du bois. Le camp, bien que toujours améliorable, était opérationnel, l’essentiel y était ; un coin cuisine, un abris pour stocker la nourriture et du matériel, une cabane suffisamment spacieuse pour abriter 6 personnes la nuit, 3 lits, un hamac à l’orée de la forêt, un espace douche bricolé avec du matériel récupéré dans l’épave qu’elle avait découvert avec Alice et même un “petit coin” un peu plus éloigné des espaces de vie pour y faire ses affaires et où elle accumulait également ses quelques déchets organiques.  En bref, elle n’avait pas chômé !  Chacun de ces aménagements représentent plusieurs heures  à plusieurs jours de travail, sans outils adéquats tout était plus long.
Pour son prochain chantier, elle veut s’attaquer à tout cet espace libéré par les différentes coupes d’arbre et y aménager un potager. Les pluies sont encore importantes mais elles devraient bientôt laisser place à une météo plus propice pour commencer les semis. Enfin ça c’est ce qu’elle espère ! Après tout c’est pour éviter les conséquences directes du dérèglement climatiques qu’elle avait accepté de jouer les belles au bois dormant tout ce temps. Ce n’est pas dit que le climat ait retrouvé un fonctionnement normal.

Mais peu importe ! Aujourd’hui, forte de ses rencontres précédentes, elle est déterminée à créer une communauté paisible, alors elle se prépare, à commencer par tailler ce bout de bois pour en faire un râteau.

Un écouteur dans les oreilles pour écouter “Society de Eddie Veder” l’autre flottant dans le vide. Elle aime écouter de la musique pour se tenir compagnie mais elle garde aussi l’esprit en alerte. Cela fait plusieurs nuits qu’elle sent du mouvement près du camp sans pouvoir identifier l’intru. Cela ne l’inquièterait pas plus que ça si ce matin elle n’avait pas constaté la disparition de quelques objets au camp, notamment une de ces chaussettes. *Humain ou animal. Ou autre… hors de question de se laisser surprendre !* Justement, voilà qu’elle entend quelque chose approcher. Elle sert dans sa main droite son couteau de fortune (lui aussi fabriqué à partir de matériel récupéré dans l’épave), les yeux grand ouverts et maintenant les deux oreilles en alertent.

"- Hey ooooh, y a quelqu’un ?"

Une jeune femme vient de pénétrer dans son camp sans avoir déclenché son dispositif de sécurtié. *Mais bordel de merde , pourquoi je me casse le cul à tresser des fibres de quenouille toute la journée s’ils arrivent tous à déjouer mon système ?!*[/i][/color]  L’intru est de dos et ne semble pas encore avoir vu Akara.

"'- Je viens de la Ruche de la Ramure de Laurier, j’ai vu votre message."

*Mon message ?!*  Plusieurs mois après son réveil et quelques rencontres venant d’autres ruches, est-ce qu’elle allait enfin retrouver un des siens ?! Le coeur d’Akara s’accélère, plusieurs émotions à la fois se bousculent, la main est toujours serrée sur son couteau, prête à poignarder quiconque l’approcherait. Elle reste bouche bée, les yeux hagards fixés sur cette autre jeune femme qui semble maintenant elle aussi l’avoir vue.  

Sa nouvelle visiteuse fait à peu près sa taille, peut-être d’origine asiatique, elle a de longues dread locks , des tatouages blancs sur ses bras et … *une arbalète ! * chargée dans la main.
Cette vision donne à Akara un léger sursaut. *Pourquoi un membre de sa ruche viendrait-il armé ?* Sans se lever de sa chaise, elle s’est redressée, repris un appuis stable sur ces pieds, prête à bondir au moindre geste. Elle continue d’observer sa prétendue compagnonne.

Contrairement à ses deux derniers visiteurs, cette dernière avait quitté sa combinaison de cryonie. Et vue l’usure de ces vêtements elle avait l’air de vadrouiller depuis longtemps. Est-ce que c’est une inconnue qui serait tombée sur son message ? *A moins que ?* Si c’est vraiment quelqu’un de sa ruche, il ne peut s’agir que de la personne qui s’était réveillée avant elle.

Bien qu’elle soit armée, elle n’adopte pas une attitude hostile, cette théorie est donc plausible.  Akara déglutit, pour faire passer ce goût d’amertume qui l’envahit soudain et articule enfin quelques mots en anglais:

" Tu excuseras ma méfiance “ Elle pointe l’arbalète du bout de son couteau “ Mais tu veux bien poser ce truc là et me montrer ton tatouage ?

- T’es réveillée depuis longtemps ?”

Akara
❦ Ramure de laurier
Akara
Akara
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Ven 31 Mar - 23:08
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Elle pouvait voir de sa position que ce camp faisait clairement partie des moins sommaire qu’elle avait pu rencontrer au cours de ses déplacements. Certes, les cabanes suspendues où vivait Alba étaient une réalisation impressionnante, et le campement de Denzel avait le mérite d’être fonctionnel, mais ici, tout semblait avoir été pensé pour une survie à long terme, par quelqu’un qui savait clairement ce qu’elle faisait et pourquoi. La jeune femme qui lui faisait face était assise sur ce qui était sans nulle doute le plus beau siège de ce nouveau monde, avec à ses côtés différents abris qui devaient remplir des fonctions bien spécifiques, un grand foyer et même un système de défense. En clair, une base de survie totalement opérationnelle afin d’affronter cette vie singulière qui les attendait désormais. L’inconnue s’était redressée et prenait enfin la parole, manifestement méfiante, et son propre sourire se changea en une grimace. Elle savait que son arme pouvait faire peur, et le but recherché était de montrer qu’elle n’était pas sans défense, et c’était sans doute normal qu’on se méfie d’elle, même quand elle venait avec de bonnes intentions…

Ne souhaitant toutefois pas partir sur de mauvaises bases, et bien consciente qu’il y avait matière à se soucier d’elle, Junko désarma son arbalète avec calme, veillant à ce que chacun de ses gestes soient totalement visibles pour la brune, et remit le cran de sûreté. Pas question cependant de poser son précieux bébé sur le sol, elle y tenait bien trop ! Elle fit donc glisser son sac sur le sol, à ses pieds, et y déposa son arme dessus, l’accrochant même avec la sangle qu’elle utilisait quand elle se déplaçait. Se faisant, et avec un regard entendu à sa consoeur, elle remonta sa manche pour dévoiler son tatouage et le lui montrer.

Tu ne verras aucun souci à me montrer le tien, maintenant que tu es rassurée ? Et ça fait à peine moins de 7 mois que je suis éveillée.

Rien ne lui indiquait que sa vis-à-vis était vraiment ce qu’elle prétendait être, mais au fond, c’était plus une manière de lui montrer qu’elle aussi pouvait s’avérer méfiante s’il le fallait. Réaction sans doute un peu trop puérile cependant, alors elle leva les deux mains dans un signe d’apaisement. Désolée de débarquer comme ça, je suppose que je t’ai surprise, ce n’était pas mon but. Je suis revenue à notre Ruche pour voir si le séisme récent n’avait rien endommagé et je suis tombée sur ton message, tout simplement. L’arbalète est malheureusement une mauvaise habitude…

Aucuns risques manifestes ici, mais on lui avait tellement mis dans le crâne que les hommes étaient naturellement mauvais, surtout une fois au pied du mur, qu’elle préférait être prête à tout plutôt que de se faire surprendre. Et après ce qu’elle avait vécue aux côtés du polonais, elle était d’autant plus sur ses gardes, maintenant qu’elle avait vu de ses propres yeux que la nature elle-même recelait bien de nouvelles et dangereuses surprises. Mais à force de se montrer agressive avec les êtres humains, elle risquait juste de véritablement se faire attaquer, le jour où l’un d’eux la craindrait vraiment et tenterait une défense contre la menace qu’elle pourrait représenter, et là…

Idiote… Tu n’arrives qu’à faire peur aux autres… Sourit à la caméra Junko, on ne peut plus refaire de prise, alors tu vas devoir te contenter de ce que tu as désormais. Alors elle sourit, parce que son sourire factice était gravé dans son âme et dans sa chair, et qu’elle n’avait de toute façon plus de textes à réciter. C’était aussi ça la liberté, sa liberté, celle qu’elle avait choisi, même quand elle devait assumer ses erreurs. Heureusement, sa bonne volonté semblait au moins avoir apaisé les craintes de sa comparse, et elle pu enfin s’avancer un peu plus dans le camp, tournant la tête pour observer avec attention ce qui l’entourait, et elle laissa échapper un petit sifflement d’admiration.

Dis donc, tu n’as pas chômé, c’est impressionnant ! Je ne sais pas depuis combien de temps tu es là, mais tu as clairement construit le camp le plus avancé que j’ai pu voir. Et elle ne disait pas ça par flatteries, vraiment. Maintenant assez proche de l’autre femme, elle lui tendit la main pour pouvoir serrer la sienne. Je m’appelle Junko, je suis enchantée de te connaître. Tu n’imagines pas à quel point je suis soulagée que quelqu’un d’autre de notre Ruche soit réveillé !

Elle avait tant imaginée sortir de cryonie avec ses nouveaux compagnons de route, et établir le début de cette nouvelle ère ensemble ! Sans ce soucis avec les capsules, ils seraient tous là avec elle, et ils auraient déjà sûrement pu accomplir de si grandes choses ! Si elle adorait l’exploration qu’elle avait effectuée ses derniers mois, savoir qu’elle n’était plus seule lui mettait un baume au coeur bénéfique. Certes, elle n’avait jamais été techniquement seule sur ce monde, mais là, c’était différent…

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Junko
❦ Ramure de laurier
Junko
Junko
Warriors of Jungle Fall-autumn
Sam 15 Avr - 17:55
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7 mois ? C’est à peine un peu plus qu’Akara à 1 ou 2 mois près…Le temps est relatif à chaque personne sur Gaïa. Mais cette donnée, aussi approximative soit elle, confirme ses soupçons.  La femme qui se tient devant elle, est celle qui l’a abandonné quelques mois plus tôt. Et elle ose lui demander de lui montrer son tatouage ?! Akara sent la pression monter d’un coup. Elle retient sa colère comme elle peut et laisse échapper un rire nerveux. Elle se lève de son trône d’un coup, et mime une révérence ridicule avant de lui répondre d’un ton aimable mais qui sonne ouvertement faux:

- "Bien sûr Madame, voyez mon tatouage ! Il est vrai que l’occasion de nous présenter et nous reconnaître  ne s’est pas présentée vu votre départ précipité du trou boueux qui nous sert de ruche."

La nouvelle lui explique qu’elle est venue vérifier les dégâts causés par le séisme… *Est-ce qu’elle s’est vraiment inquiétée ?* La culpabilité envahit soudainement le coeur d’Akara. *Est-ce que je suis en train de sur réagir ?* Son comportement est parfaitement puérile, voire disproportionnée mais les agissements de sa colocataire millénaire lui sont restés en travers de la gorge. Elle qui aspirait à créer une communauté d’entraide dans ce nouveau monde, l'attitude plutôt individualiste de sa comparse, qu’elle pensait pouvoir considérer comme une nouvelle famille à son réveil, lui laisse un profond sentiment de déception.Perdue dans ses pensées, tiraillée entre continuer de lui rentrer dans le lard ou laisser sa rancune de côté, Akara ne s'aperçoit pas que la la jeune femme s’est maintenant rapproché d’elle. Elle lui raconte à quelle point elle est impressionnée et qu’elle est soulagée de la voir réveiller.

Ce n’est pas la première fois qu’on la complimente sur son camp, elle ne se laissera pas acheter par des flatteries. Cependant l’enthousiasme de Junko *Pas commun comme prénom* n’en finit pas de la déconcerter. Elle ne sait décidément pas qu’elle attitude adopter envers elle. Finalement c’est le naturel qui revient au galop.

- "On ne peut pas vraiment dire que le plaisir soit partagé ! Je suis réveillée depuis à peine moins longtemps que toi: quinze jours, peut-être un mois (c’est faux mais si ça peut faire culpabiliser son interlocutrice autant en rajouter) on ne peut pas dire que la patience soit ton fort.  

*Alice, tu tires encore des conclusions hâtives !*  C’est encore la voix de Marc. Il finit toujours par réapparaître quand elle s’apprête à dépasser les bornes. *Il m’énerve, même mort il arrive encore à me sermonner* . Elle expire un coup sec tout en regardant par terre pour retrouver une contenance, chasser la colère, la rancune et chercher quelques restes de la jovialité d’une vie passée. Elle relève alors la tête, un sourire en coin, elle fixe Junko avec un air de défi avant de continuer.

- "J’espère qu’au moins pendant tout ce temps tu as trouvé le secret pour fabriquer de la bière dans ce monde ! Tu me dois une fête de bienvenue puisque tu es la première réveillée. Moi, c’est Akara. Suis moi je vais te faire faire le tour du propriétaire.

Elle présente à Junko l’espace nuit où elle pourra dormir si elle le souhaite, le feu de camp où il lui arrive de se retrouver avec les quelques visiteurs pour partager un repas, l’espace cuisine à quelques pas. Pas peu fière de lui montrer l’ampleur de son travail, elle garde sa plus grande fierté pour la fin: son garde-manger ! Le torse bombée, un pas de côté, elle ouvre d’une traite la porte.

- “TA DAAAAAAAAAAAAA !!”  Elle adresse à Junko son plus grand sourire mais la réaction sur le visage de Junko n’est pas vraiment celle attendue. Elle se tourne alors pour regarder.

-  "Huuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu"  Akara échappe un son inqualifiable entre le pleur et le cri, comme si la vie quittait son corps. Horrifiée, elle constate que la plupart de ses paniers de nourriture séchée sont portés disparus et les quelques paniers restants sont à moitié vide.

Paniquée, elle se jette à quatre pattes au sol, tâtant le terrains à la recherche de ses précieuses ses victuailles.  

- “ Non non non non non non “  Répète-t-elle rapidement et de façon agité. Elle ratisse le sol, rien, que de la  poussière. Elle se relève précipitamment et se cogne la tête sur une étagère.

- “Putain de merde! ” jure-t-elle en français.

Ploc *quelque chose est tombé* Elle regarde à nouveau dans la garde-manger ( qui porte actuellement très mal son nom je vous l’accorde) et voit une petite plaque de bois qui semble s’être décrochée du mur et qui laisse maintenant apparaître un trou béant.

- "Ça, c'est pas un foutu animal qui vient chaparder!"  hurle-t-elle le visage rouge de colère.  
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Akara
❦ Ramure de laurier
Akara
Akara
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Mer 10 Mai - 23:17
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Ah… Elle sentait l’ironie et le cynisme comme s’ils suintaient de la peau de sa consoeur. A cause de l’arbalète sans doute ? Elle se retient de répliquer, pour ne pas envenimer la situation de manière puérile. C’était normal qu’elle attire la méfiance, vu sa proportion à apparaitre face à d’autres êtres humains en étant armée, et elle n’arrivait pas à se défaire de sa mauvaise habitude.  Alors elle prit sur elle, sourit à sa caméra imaginaire qu’elle imaginait en face d’elle, et fit comme si de rien était alors qu’elle s'approchait et qu’elle observait le campement. Elle est totalement honnête quand elle loue le travail qui a déjà été accompli ici: c’est sincèrement impressionnant et encourageant pour la suite.

Malheureusement, il semblerait que sa camarade ne partage pas son enthousiasme et qu’elle n’apprécie pas son retour. Elle veut bien prendre sur elle et mettre de l’eau dans son vin, mais hors de question de se laisser insulter par une inconnue qui semble avoir une idée très arrêtée sur elle alors qu’elles ne se connaissent absolument pas.

- Tu parles sans savoir, réplique-t-elle, et son sourire disparu avec ses paroles. Nous aurions tous dû nous éveiller ensemble mais quand j’ai ouvert les yeux, j’étais la seule à l’être dans cette grotte souterraine. J’ai creusé un passage sans savoir à quelle distance était la surface, ni même si nous n’étions pas sous l’eau et que j’allais tous nous tuer en le faisant. Et une fois là-haut, j’ai attendu.

Elle se rappelait un peu trop bien de ce tunnel sombre et étroit qu’elle avait créée, obligé de revenir régulièrement sur ses pas pour dégager ce qu’elle déblayait, du goût terreux qui l’avait prise à la gorge alors qu’elle essayait de ne pas s'étouffer en creusant, du noir presque absolu et de la panique qui l’avait saisie alors qu’elle avançait, au hasard et incapable de savoir si elle était proche du but ou non. Le soulagement avait été énorme quand elle avait enfin percé la surface, mais elle n’avait jamais osé redescendre jusqu’à la Ruche, effrayée par cette expérience. Elle soutient le regard de la brune, et reprit:

- J’ai balisé les environs pour m’occuper en me disant que vous alliez vite me rejoindre, et je suis toujours revenue jusqu’à la Ruche, toujours. Parce que vous étiez censé vous réveiller, qu’on était censé tous se réveiller ensemble, et que j’y croyais.

Au départ, elle s’était dit que c’était sûrement normal d’avoir un décalage dans l’ouverture des capsules, que personne ne pouvait prévoir à la seconde près ça, et qu’avec les siècles qui avaient dû s'écouler, quelques jours de plus ou de moins ne changeraient pas grand chose. La technologie avait bien survécu jusqu’ici, ce n’était donc qu’une simple question de temps à ses yeux. Son espoir s’était petit à petit transformé en doute. Et s’il y avait eu un souci avec sa propre capsule de cryonie ? Et si elle s’était réveillée bien plus tôt qu’elle n’aurait dû ? Peut-être des dizaines d’années avant qu’on l’ai programmé ? Qu’est-ce qu’elle pourrait faire si c’était le cas ? Est-ce qu’elle devait continuer à attendre malgré tout ?

- Même quand j’ai commencé à explorer un peu plus loin, je suis toujours revenue à mon point de départ au bout de quelques jours en espérant voir quelqu’un… J’ai fini par partir de plus en plus loin, c’est vrai, mais toujours en finissant par revenir, et la dernière fois que ça a été le cas, il n’y avait pas ton message. Mais vu que je ne suis pas descendue dans la Ruche, parce que je ne voulais pas fragiliser le passage, je n’ai pas vu que tu t’étais réveillée aussi. On s’est sûrement tournées autour sans se croiser.

Vu ses propres déplacements, ce ne serait pas surprenant. Le campement que sa condisciple a commencé à créer n’est pas à côté même de leur Ruche, et Junko doit bien avouer que ses derniers passages ont été très rapides et qu’elle n’a pas plus regarder que cela les environs. En tout cas, elle espère que ses explications permettront à la jeune femme d’arrêter ses accusations à peine voilées. Sinon… Et bien, elle n’était pas sûre de vouloir rester ici sinon.

Au moins, la dénommée Akara semble arrêter - au moins pour le moment - de l’attaquer, et se décide enfin à lui faire faire le tour des “installations” du camp. Elle n’a effectivement pas chômée, et semble bien se débrouiller ici. De quoi mettre un nouveau coup de poignard à Junko: certes, l’exploration a quelque chose d’utile, et elle a rencontré d’autres survivants et pu apprendre pas mal en se baladant, mais sans doute que du point de vu de sa compagne, elle n’a été qu’inutile à sa Ruche depuis son réveil. Manifestement, Akara n’a pas besoin d’elle, et elle le lui montre bien.

- Des céréales et du houblon pour de la bière. Mais je n’ai pas trouvé les plantes correspondantes non.

Et l’alcool artisanal n’est pas sa spécialité. Elle ne sourit toujours pas quand la brunette lui ouvre la “porte” d’une petite bâtisse avec un “tadaaa” des plus triomphants. Des paniers vides ? Ah, non, à voir la réaction de la jeune femme, quelque chose à disparu. Quelque chose qui l’a met bien plus en colère que son retour dans le coin apparemment. Elle l’observe fouiller en vain l’endroit, râler dans une langue qu’elle ne connaît pas et s’énerver de plus en plus. Enfin, elle ne serait pas dans un meilleur état si elle faisait des réserves de nourriture et que tout venait à disparaître mystérieusement.

Elle contourne la petite bâtisse et observe le trou sur le côté, avec Akara derrière qui hurle que ça ne peut pas provenir d’un animal. Une précision qu’elle juge inutile: un animal se serait contenté de prendre ce qu’il lui fallait pour se nourrir, pas de tout emporter. Elle pousse quelques feuilles du bout du pied, les yeux rivés sur le sol:

- Non, c’est humain, il y a des traces de pas, dit-elle en s’éloignant un peu, découvrant assez vite une belle empreinte dans la boue non loin. Il est seul, et il n’a pas de chaussures, elle se penche pour mieux regarder, mais qui serait assez fou pour venir en chaussettes dans le coin ?

Même si ce n’était pas encore la saison des pluies, il ne lui viendrait pas à l’idée de se promener pieds nus dans les bois. Il y avait pas mal d’insectes et d’autres bestioles qui traînaient dans le coin, sans parler des prédateurs, et donc de tous les risques de blessures que cela comportait.

- Il y a quelqu’un d’autre que toi dans les environs alors ?

Malheureusement, elle ne pût suivre la piste que sur une dizaine de mètres. L’herbe devenait ensuite trop dense et avait effacé le reste des empreintes du coupable. Elle leva les yeux au ciel, regardant la position du soleil à travers la cime des arbres.

- Soit on cherche autour pour voir si on retrouve sa trace, soit on laisse tomber et on cherche de la nourriture pour ce soir. Je peux poser des pièges, mais il fait trop jour pour choper quelque chose maintenant.

Sans parler du fait qu’elles devraient certainement s’éloigner un peu, la présence du campement dans les environs immédiats avait dû repousser les bêtes un peu plus loin. Mais Junko n’avait de toute façon plus rien sur elle, juste quelques baies qu’elle avait ramassées la veille, mais ça ne suffirait pas à remplir leurs estomacs. Et elle commençait déjà à avoir faim, elle n’avait rien avalé depuis ce matin et elle avait déjà fait quelques heures de marche…

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Junko
❦ Ramure de laurier
Junko
Junko
Warriors of Jungle Fall-autumn
Dim 14 Mai - 23:24
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Les nerfs à vif et les yeux humides de rage, Akara serre les poings pour contenir son énervement. Elle avait clairement envie de tout casser, de chopper le voleur et de lui mettre une raclée dont il ne pourrait pas se souvenir tellement elle l’amocherait. Mais ce n’est pas là l’image qu’elle voulait donner à Junko, une membre de sa ruche et peut-être future habitante du camp. Personne n’a envie de vivre avec une bombe à retardement, ça non. Alors elle prend une profonde inspiration et regarde le ciel pour ravaler ses larmes et expire doucement tout l’air de ses poumons. Elle rejoint son invitée qui s’est déjà lancé sur la piste du voleur. Elle explique que ce dernier se déplace seul *une chance* et en chaussettes. Cette dernière info lui fait l’effet d’un coup de tonnerre *des chaussettes ?*. Elle a la mauvaise impression d’avoir oublié quelque chose mais l’urgence est ailleurs.

- "Un putain de taré chelou oui !!!"

Junko lui demande si d’autres personnes vivent dans les environs. Akara n'a rencontré que des gens de passage, aucun n’a cherché à s’installer avec elle, il aurait donc été étonnant qu’ils décident de s'établir à proximité sans elle alors qu’elle offrait le gîte et le couvert de façon plutôt confortable. Cette possibilité vient piquer son ego. Et c’est sans cacher son dépit qu’elle répond:

- "Non, tu l’a dit, toi-même j’ai un camp très avancé. Ce serait débile de recommencer de zéro juste à côté."

Tout en prononçant ses mots, elle regarde autour d’elle, et des souvenirs de ces dernières nuits lui reviennent en mémoire. C’est vrai qu’elle ne se sentait pas seule ses derniers temps et qu’elle avait justement constaté des disparitions, elle avait même perdu une chaussette. *Mais oui, ça me revient !*

- "Mais puisque tu demandes c’est vrai que j’ai eu l’impression qu’on rôdait autour du camp, quelques objets sans importance ont disparu dont une chaussette ! J’ai pensé qu’un animal cherchait à faire son nid ou je ne sais pas trop à quoi je pensais. Mais si tu dis qu’il se déplace en chaussettes… c’est trop bizarre pour être une coïncidence."

Junko lui propose de l’aider à retrouver la trace du voleur ou à chercher de la nourriture. Malgré la gravité de la situation, Akara est soulagée d’entendre cette proposition. Elle sait qu’elle l’a jugée un peu vite. Elle lui a fait des reproches sans chercher à savoir ce qu’elle avait vécu, pourtant alors que la brune n’a plus qu’un toit à offrir, elle n’hésite pas à l’aider. Mais que faire ? Est-ce qu’elles partent à la recherche du voleur au risque de rentrer bredouille ou bien elle joue la sécurité et partent chasser ?

Gargblrgblbl  

On dirait que son ventre a choisi pour elle ! Trop concentrée sur la fabrication de son râteau, elle n’a presque rien mangé aujourd’hui.

-"Laisse tomber les pièges et prend ton arbalète on va aller chasser. Ce fou risque de se repointer, on aura d’autres occasions de le retrouver."

Elle attache ses cheveux, va chercher le sac qui lui a été attribué pour la sortie de la ruche et y glisse autant de matériel que possible. Elle enfile son sac plein à craquer sur le dos *hors de question que je laisse tout ça sans surveillance* et récupère sa hache qui trône sur une souche qu’elle a sculptée rien que pour elle. Sans sa hache, elle n’aurait pas pu bâtir tout ça. Elle s’en sert aussi bien pour construire que pour chasser. Elle est presque aussi multitâches que le couteau de suisse de Marc qui ne quitte jamais sa poche.

Bien qu’elle vient de perdre toutes ses réserves, la perspective d’une partie de chasse en forêt la met de bonne humeur et ça se ressent dans sa voix:

- "Prête pour la suite de la visite ?"

Sans attendre la réponse de Junko, Akara prend la tête de la marche pour la conduire vers son spot de chasse; un cours d’eau en contrebas du camp où les bêtes (souvent des rats géants) ont l’habitude de s’abreuver. Les deux jeunes femmes s’engouffrent silencieusement dans la végétation. L’agitation créée par la découverte du vol maintenant redescendue, la meneuse repense aux paroles prononcées par l'arbalétrière un peu plus tôt.

*Elle a raison, il y a clairement eu un problème avec les capsules.* Leurs ouvertures décalées ont forcé les survivants à se déplacer en quête de réponses ou simplement d’un autre signe de vie. Après tout elle même n’a rencontré jusque là que des personnes isolées, jamais de groupes, même pas un duo ! *Est-ce que c’est le cas aussi pour Junko ? Elle serait chié de jouer les curieuses sur le même sujet pour lequel elle l'a réprimandée. *C’est peut-être le bon moment pour présenter des excuses ?* Encore une chose qu’elle n’a pas fait depuis des lustres et ça ne lui a pas manqué. Le silence de Junko finit par lui peser alors elle décide de se lancer.

Tout en se frottant nerveusement la nuque, elle l’interroge en chuchotant pour ne pas trop trahir leur présence auprès de la faune locale.  

- "Junko … je crois qu’on est pas partie du bon pied toutes les deux."

Akara marque une pause, elle entend le bruit de l’eau qui s’écoule.

- "On approche du spot de chasse. Avant qu’on aille plus loin… je souhaiterai te présenter mes excuses.
Elle hésite. Je suis désolée que t’ai eu à te sortir de là toute seule, j’ose à peine imaginer à quel point ça a dû être affreux. Et même si t’aurais pu tous nous tuer… Elle dit ça avec un petit rire taquin.Finalement tu m’as bien mâché le travail, et pour les autres aussi. D’une certaine manière on peut dire qu’on y a mis toutes les deux du notre. Et .. j’espère que t’auras quand même envie de t’établir dans le camp."
*Après tout j’ai un peu fait tout ça pour toi aussi*

Elle ne s’enfonce pas plus dans son discours d’excuse. Elle ne lui dit pas que malgré les quelques rencontres, elle commence à souffrir de cette solitude non choisie et qu’elle espère vraiment qu’elle ne choisira pas de reprendre son chemin comme les autres.

Le cœur plus léger, elle reprend le chemin en direction du cours d’eau. Arrivées à quelques dizaines de mètres de celui-ci, Akara cache son sac dans le creux d’un arbre où elle a l’habitude d’entreposer du matériel quand elle part en quête de nourriture dans la jungle. Elle garde seulement sa hache à la main et commence à ramper au sol doucement, avec des mouvements lents, imprévisibles, non coordonnés jusqu’à se cacher dans d’épaisses fougères. C’est une méthode qu’elle a développée pour ne pas être repérée malgré le bruit de ses mouvements. Le son non cadencé qu’elle émet malgré elle en se déplaçant n’est pas associée à celui d’un potentiel prédateur. Bien installée dans son point d’observation, elle regarde en direction de Junko qui est resté un peu plus en retrait. Son arbalète lui donne plus de portée. Elles attendent ainsi patiemment de longues minutes jusqu’à ce qu’un gros rat finisse par entrer dans leurs champs de vision. Akara jette un regard entendu à sa complice de chasse quand elles entendent un son ineffable. Entre surprise et effroi, elles laissent le rat s’échapper et se regardent mutuellement en quête d’une réponse. Après une minute seulement, le son reprend de plus bel, plus longtemps. Ça ressemble presque à une musique.

Akara, les yeux ronds d'incompréhension hurle en chuchotant :

- "Mais c’est quoi ce bordel ?!
Akara
❦ Ramure de laurier
Akara
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Mar 16 Mai - 0:02
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Junko peut comprendre le désarroi et la colère d’Akara. Elle-même n’apprécierait pas de savoir que quelqu’un récupère le fruit de son dur labeur d’une telle manière. Il y avait une différence entre proposer de la nourriture à quelqu’un et partager avec lui, et se faire voler toutes ses réserves. Elle laisse le temps à sa comparse de se calmer, tournant lentement en rond dans l’espoir de trouver un autre indice, en vain.

Et Akara a raison, ce serait idiot de se faire un petit campement non loin alors qu’il serait bien plus simple de s’entraider. Elle n’a pas croisé énormément de monde depuis son réveil et ce malgré son vadrouillage, mais des débuts de campement qu’elle a pu observer, il est clair que cet endroit est le plus avancé pour le moment. Il serait donc plus cohérent de s’allier avec la personne qui a tout construit plutôt que de voler de la nourriture comme ça.

- Mais puisque tu demandes c’est vrai que j’ai eu l’impression qu’on rôdait autour du camp, quelques objets sans importance ont disparu dont une chaussette ! J’ai pensé qu’un animal cherchait à faire son nid ou je ne sais pas trop à quoi je pensais. Mais si tu dis qu’il se déplace en chaussettes… c’est trop bizarre pour être une coïncidence.

Quelle personne saine d’esprit s’amuserait à subtiliser des chaussettes ? Surtout vu la période actuelle. Elle voulait bien que les réveils de cryonie puissent être déconcertants, voir à la rigueur brutaux, mais de là à faire perdre la tête à quelqu’un ? Les scientifiques parlaient de malaises, maux de tête et pertes de repères dans les risques qu’on leur avait énoncé, il n’y avait quand même pas “risque de folie” dans la liste non ?

Manifestement, Akara a au moins aussi faim qu’elle. Laissant de côté la piste de ce fou, elle lui propose d’aller chasser, et Junko hoche la tête sans trop réfléchir. Quand elle y pense… Quand a-t-elle été chassé pour la dernière fois ? Depuis son éveil, jamais. Ses pièges se révélaient plutôt efficaces pour capturer quelques proies une fois la nuit tombée, et un des rats immenses qui peuplaient la jungle lui suffisait largement pour deux repas. Ajouté à ça les quelques fruits et légumes qu’elle dénichait et elle n’avait pas réellement chasser, et ce malgré son arbalète. Son arme n’avait servi que contre quelques prédateurs au final. Elle supposait que sa dernière “vraie” chasse remontait au temps d’avant, quand son père venait de lui offrir l’arme en question, et qu’ils avaient été chassés une dernière fois ensemble, pour sa vidéo d’adieu. Elle se secoua pour éviter d’y penser.

Sa collègue rassemblait ses affaires rapidement, et elle ne pouvait pas se permettre d’être à la traîne alors qu’elle lui avait déjà fait une si mauvaise impression. Elle mit son couteau à sa taille, à portée de main, et récupéra quelques autres carreaux de leurs étuis pour les passer à sa ceinture de l’autre côté, de manière à pouvoir les utiliser rapidement au besoin. Elle plia plusieurs fois la jambe, s’assurant qu’elle n’était pas gênée, et suivit enfin sa vis-à-vis.

Elle resta silencieuse pendant le trajet, en partie parce qu’elle était concentrée sur le sol, au cas où elle trouverait une nouvelle piste, mais aussi car elle ne voulait pas envenimer la situation et raviver la colère de sa comparse. Aussi fut-elle surprise quand cette dernière lui présenta ses excuses en chuchotant, ce qui réchauffa doucement son cœur. Elle avait conscience que ses actions n’avaient pas été idéales et qu’elle pouvait paraître égoïste, mais elle n’avait pas fait ça dans le but de nuire aux siens, et elle était soulagée de pouvoir être pardonnée. Elle lui sourit doucement, et répondit sur le même ton et sans ironie ou cynisme:

- J’ai toujours espéré voir les Lauriers s’éveiller pour bâtir un avenir avec eux, je serais ravie de rester avec toi si tu veux bien de moi.

Même si elle avait aimé son exploration du nouveau monde, elle n’avait eu qu’en tête de pouvoir créer quelque chose avec “les siens”. Elle aurait sans doute pu s’installer d’autres survivants, ou créer quelque chose seule de son côté, mais pourtant, elle était toujours revenue vers sa Ruche, dans l’espoir d’y trouver quelqu’un d’autre. Elle était soulagée de ne plus être seule, et d’avoir enfin quelqu’un sur qui elle pourrait pleinement compter.

J- e suis spécialisée en agriculture et permaculture, je pourrais tenter de nous aider à avoir des plantations plus durables.

Et une source d’alimentation en légumes et plantes plus accessibles. C’était l’agriculture qui avait sédentarisé les premiers hommes après tout, et après venait l’élevage et la gestion des stocks. Bon, il faudrait une réserve un peu plus à l’abri des chapardeurs, mais elles pourraient trouver quelque chose par la suite. L’idée des maisons dans les arbres, comme vers Alba, avait ses avantages. Peut-être aller voir là-bas si l’homme qui les avait construites était revenu, et s’arranger avec lui pour qu’elles apprennent à faire de même ? Le partage de connaissances ne pouvait que les faire grandir par la suite…

Elle s’égarait cependant un peu trop dans ses pensées et dans un futur hypothétique. Déjà, elles avaient besoin de nourriture pour ce soir, car la faim se faisait désormais clairement sentir. Imitant Akara, elle glissa son sac sur le sien, à l’abri. En soit, se séparer d’un coup de ses affaires la mettait un peu mal à l’aise, parce qu’elle s’était habituée au poids sur son dos, mais dans un sens, c’était logique, et elle était plus libre de ses mouvements comme ça. Elle arma son arbalète et attendit, accroupie près d’un arbre, silencieuse. La blonde, ayant moins d’allonge, s’était rapprochée. Elles patientèrent.

Quand, enfin, une bête se présenta près du cours d’eau en contrebas, elle prit le temps de viser mais un bruit soudain l’a fait sursauter. Le rat s’étant enfui, elle regarda Akara avec étonnement. Le son reprit avec force. Elle fronça les sourcils.

- Mais qui fait un tel raffut ?!

Elle récupéra rapidement son sac et se mit en route en direction de la source du bruit, prenant la tête de leur petite expédition. Si elle doutait qu’un animal les attaque, pas avec un tel boucan, elle prit soin de garder son arme à la main, au cas où. Malheureusement, elle avait déjà été confrontée à des situations qui devenaient dramatiques en un rien de temps. Sa cheville s’en souvenait encore. Autant rester prudentes toutes les deux.

Au détour d’un arbre, le sol redevenant boueux quelques instants, elle aperçut quelques empreintes sur le sol. Un pied humain. Le même genre de marques que près du campement de la brunette. Mais nul besoin de suivre cette piste: elles pouvaient désormais distinctement entendre quelqu’un chanter à tue-tête, et de façon totalement incompréhensible en plus, car elle n’en comprenait pas le moindre mot.

La première chose qu’elle vit enfin, ce fût des sortent de paniers tressés, vides, étalés, non, dispersés sur le sol. Quelques restes de fruits avaient été renversés par terre sans la moindre considération non plus. Et ensuite, elles trouvèrent… Un homme. Bronzé, la peau tannée par le soleil, totalement crasseux et presque nu, si ce n’est quelques… bout de vêtements à la taille, de longs cheveux emmêlés et une toute aussi longue barbe, et des chaussettes dégueulasses et dépareillées aux pieds. Il est totalement allongé dans un mélange de boue et d’herbe, riant et chantant dans un charabia de mots à peine articulés en agitant les bras vers la cime des arbres. Il ne semble même pas s’être aperçu de leurs présences, des restes de ce qui semble être des… champignons, elle suppose, étalés voir écrasés à ses côtés.

Ne sachant pas trop quoi en penser, elle baissa son arbalète vers le sol et regarda Akara, incertaine de la conduite à tenir. Elles tenaient visiblement le voleur fou de chaussettes et de nourritures, mais son état ne lui donnait guère envie de s’approcher. Il avait l’air totalement dérangé et elle ne savait pas trop quoi faire de cette information. Le laisser ici et repartir, vu qu’il était manifestement cinglé, au risque qu’il soit attaqué par une bête sauvage ? Et s’il revenait près du campement pour se venger ou encore les voler ? Devaient-elles tenter de le secourir, s'il était possible de l’aider d’une quelconque manière ? Et plus important encore… Qui était-ce ?
Junko
❦ Ramure de laurier
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Warriors of Jungle Fall-autumn
Mar 16 Mai - 23:05
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Au son, Junko n’hésite pas, récupère ses affaires et prend en piste le responsable de ce raffut. Un poil abasourdie par la situation, rageant de voir son repas s’enfuir ainsi , Akara emboîte le pas à  sa nouvelle comparse. Des traces de pas au sol lui font vite comprendre que le responsable de la défaite de sa chasse est sûrement le même que celui des vols dans son camp.

En à peine une ou deux minutes les deux jeunes femme retrouve l’origine du bruit: un homme décharné entouré de ce qu’elle reconnaît être ses paniers nourriture. Tout est éparpillé, à moitié vide. Cette vision la pique au vif, et une vague de haine envahit son corps.
Sans réfléchir, elle se dirige d’un pas décidé vers l’homme avec l’unique objectif de lui trancher la tête de sa hache.

- “Je vais t’apprendre moi !”

Elle brandit sa hache bien haut pour le tuer d’un coup. Alors qu’elle vise la nuque , elle aperçoit les champignons. Pas n’importe lesquels des cèpes. Le souvenir de son dernier bad trip la ramène à la raison. Tout de même agacée, elle plante violemment son arme dans le sol. Elle se tire littéralement les cheveux tout en râlant :

- “Raaaaaaaah. Mais qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire de lui ?!”

Akara ne peut s’empêcher de se sentir coupable envers l’homme, enfin ce qui avait dû en être un, un jour. Il était affreusement maigre et semble avoir été éloigné de toute forme de civilisation à en juger par son allure. Il devait mourir de faim, et en mangeant trop de ces champignons il a dû vrillé complètement. Elle le regarde agiter ses mains tout en braillant un charabia incompréhensible . * Putain, c’est qu’il en tient une couche, il a bouffé tout le stock c’est pas possible.* Elle observe la scène de crime pour estimer la quantité ingérée, elle ne trouve que les 3 champignons près du malheureux. *Ah bah si. Il a tout bouffé*

- “Fait chier”. Elle récupère une corde pour attacher le bonhomme, elle décidera de quoi faire de lui plus tard. Alors qu’elle se retourne, elle croise le regard de Junko.*Merde* L’espace d’un instant … elle avait oublié qu’elle n’était plus seule.

Soudainement gênée, tant par sa démonstration de haine d’il y a quelques minutes que sur la raison de l’état de leur chapardeur fou, elle hésite un instant et finalement lui explique la situation comme si c’était tout à fait banal.

- “Notre ami a consommé des champignons hallucinogènes, les cèpes que tu vois là à côté de lui ressemblent en tout point à ceux que tu mettais dans une poêlé forestière sauf que maintenant ils te font planer. Vu la quantité qu’il a consommé, il risque de mettre un moment à re-descendre … je vais le ramener au camp pour surveiller son état et lui demander des explications quand il sera réveillé.

Elle regarde la corde dans ces mains puis Junko avant de se justifier :

- “Mieux vaut l’attacher pour l’empêcher de fuir ou de nous attaquer par surprise”.

Elle ramasse en soufflant le peu de nourriture épargnée.

- “Ca devrait suffire pour le repas de ce soir, je repartirai en chasse demain”.

Elle attache le bonhomme qui ne se débat point - trop perché pour se rendre compte de ce qu’il se passe-  et l’installe comme un sac à patate sur l’épaule -il ne pèse rien- , récupère sa hache et jette un œil à son sac à dos resté au sol.

Avec un sourire gêné elle s’adresse à Junko:

- “ Tu sais porter mon sac jusqu’au camp s’il-te-plaît ?”
Akara
❦ Ramure de laurier
Akara
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Dim 9 Juil - 22:24
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Le type a l’air totalement défoncé, couché à même le sol, incapable de parler correctement, et ne semblant même pas remarquer leurs présences. Elle observe ce qui ressemble à des paniers à ses côtés, confirmant ainsi qu’il est bien le voleur des réserves d’Akara, et qu’il a l’air d’avoir mangé allégrement le contenu de son larcin. Et sa nouvelle compagne…

Elle doit s’avouer qu’elle ne s’attendait pas à une telle réaction. Le temps qu’elle réagisse, l’autre avait foncé vers l’inconnu, et levé sa hache. Elle n’allait quand même pas… ?!

- Akara !

Junko était prête à se défendre en cas de besoin. Elle était prête à faire usage de son arme, même contre un être humain, si les circonstances l’obligeait. Si sa vie en dépendait. Mais c’était différent dans ce cadre-là. Même si ce type avait pillé des affaires qui ne lui appartenaient pas, il ne l’avait pas attaqué. Il n’avait rien fait d’autre que… “juste” voler. Pour se nourrir. Pour survivre. Et il était là, totalement à leur merci, sans aucun moyen de se défendre. Elle ne pouvait - elle ne pourrait jamais - attaquer quelqu’un dans ce genre de situation. Elle ne supporterait pas de voir quelqu’un tuer de sang froid. Mais elle ne pouvait se résoudre à tirer sur l’autre femme pour l’arrêter pour autant, alors…

Elle ne savait pas si c’était son cri ou autre chose, mais, heureusement, Akara s’arrêta à temps. Elle râlait, s’énervait, mais sa colère ne semblait plus dirigée vers l’inconnu, qui n’avait d’ailleurs absolument pas réagi à ce qu’il avait manqué de lui arriver.

Elle s’approcha tandis que la brune tournait les yeux vers elle, une corde désormais entre ses mains. Donc selon elle, le type était vraiment défoncé. Elle s’accroupit pour regarder les champignons au sol. Elle en avait vu certains lors de ses balades, mais elle était plutôt frileuse de base, et elle ne les avait pas encore testés. Elle goûtait en petites quantités, de manière espacée, pour voir ce qui était comestible ou non. Elle voulait croire qu’elle ne se serait pas droguée par inadvertance. Et elle prit sur elle de ne pas demander à sa comparse comment elle connaissait les effets - il était plutôt évident qu’elle avait dû les tester - ni pourquoi elle en conservait malgré ça.

- Les champignons peuvent vite être traîtres, même avant. C’est pour ça que je n’ai pas encore osé les goûter.

Elle regarda Akara attacher l’autre, tout en l’aidant à récupérer ce qui pouvait être sauvé. Pas grand chose, mais suffisamment pour le repas du soir. Quant à l’autre…

- … La cryonie pouvait causer des effets secondaires, de la violence ou de la folie. Ou il a cramé ses neurones à force de se défoncer. Je ne sais pas s’il sait qu’il est humain.

Quoi que… Il semblait avoir gardé quelques capacités de réflexion, vu qu’il avait sciemment dissimulé les traces du trou qu’il avait provoqué dans la réserve pour s’y introduire. Peut-être qu’effectivement, il serait en… état de leur parler quand il serait redescendu. Si ça lui était encore possible. Peut-être qu’il y avait un mélange entre la solitude, les drogues et leur réveil ici. Denzel lui-même n’était pas en très bon état quand elle était tombée dessus. Les deux jeunes femmes semblaient avoir plus de chances de leurs côtés.

Elle hoche la tête et récupère le sac de l’autre, bougeant légèrement le sien pour les caler chacun sur une épaule, et garder un minima ses mains libres, au cas où elle devrait utiliser son arme. Même si ça lui semblait peu probable maintenant.

- Je pourrais t’aider pour demain. Je mettrais quelques pièges un peu plus tard déjà. Et je pourrais échanger avec toi sur les trucs qu’on peut consommer ou non.

Elles reprennent la marche, Akara portant le sauvage sur son épaule comme si de rien était - elle est bien plus costaude qu’elle n’y paraît - et Junko ouvrant la marche, à peine quelques pas devant elle. Elle surveille quand même que l’autre peut tenir le rythme, vu le poids qu’elle porte, mais tout semble bien se passer pour le moment.

- Écoute… Elle hésite quelques secondes avant de reprendre: Je sais que nous ne sommes pas parties du bon pied toutes les deux, et que tu as toutes les raisons de m’en vouloir, et de ne pas m’écouter. J’espérais sincèrement que les membres de notre Ruche se réveillent pour construire notre avenir avec eux, et je suis ravie d’être tombé sur toi. Mais… Elle regarde l’homme, qui semble… Rire… Sans se soucier de ce qui l’entoure ou de ce qui lui arrive. Mais je ne serais pas capable d’attaquer quelqu’un de sans défense. Je préfère que tu sois clairement au courant de ça. Il y a une différence entre se défendre et porter le premier coup. Si ça te gêne et que ça te semble incompatible avec tes propres actions, j’irais m’installer ailleurs.

Elles arrivent au camp, et elle dépose les sacs par terre, non loin du feu, et décharge son arme, sans regarder l’autre. Elle attend qu’elle prenne sa décision, après tout, cet endroit est le sien. Mais elle veut garder ses convictions. Même si c’est utopiste, même si elle est la première à être armée face aux inconnus, elle sait ce qu’elle est capable de faire ou non. Et sur certains points… Elle espère de tout coeur ne pas changer d’avis.
Junko
❦ Ramure de laurier
Junko
Junko
Warriors of Jungle Fall-autumn
Jeu 20 Juil - 21:57
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Le chemin de retour vers le campement se fait dans un silence lourd, parfois brisé par les quelques éclats de rire de l’inconnu encore défoncé. *Le calme avant la tempête* ne peut s’empêcher de penser Akara. Junko, n’a trop rien dit mais elle a bien lu dans ses yeux que son geste l’avait choqué. *Merde, Merde, Merde.*  Elle a clairement déconné, même si elle s’est vite reprise… *c’est l’intention qui compte après tout non ?*  Sans dire un mot donc, seule avec ses pensées, elle suit d’une distance raisonnable la jeune femme aux tresses grises, la tête baissée comme un enfant qui viendrait de se faire gronder.

- “écoute  …”.

*Putain*  Ce seul mot lui serre l’estomac et une boule d'appréhension lui comprime la poitrine. Elle ne sait pas bien de quoi elle a peur au juste mais le jugement de sa partenaire de chasse semble en cet instant flotter comme une épée de Damoclès sur sa tête.

Junko n’élève même pas la voix, son ton est plutôt neutre avec *un soupçon de déception peut-être ?*  et lui pose un genre d’ultimatum. Pas de violence gratuite, que de la légitime défense, enfin c’est ce qu’elle en retient. Elle n’est pas vraiment surprise par sa réaction pourtant cette radicalité provoque en elle à la fois confusion et humiliation - elle est clairement vexée - .*C’est la jungle ici ! pas le putain de monde des Bisounours.* Sa réaction est peut-être disproportionnée mais carrément justifiée. Hors de question de prendre le risque d’être pris pour cible par du pillage. Bien qu’elle soit obligée d’admettre que le coco-là n’ait pas trop le profil du pillard violent. Alors pour une fois, afin de ne pas regretter ses paroles plus tard, elle ne répond rien et soutient juste assez le regard de l’autre pour lui signifier qu’elle a compris puis elles reprennent la route dans le même silence que toute cette traversée.

*Incapable d’attaquer quelqu’un sans défense*  En théorie, elle partage complètement cette vision, pourtant elle s’est déjà prouvée à elle-même qu’elle ne sait pas toujours mettre en pratique ses convictions. Elle repense à ces deux enfoirés de chasseurs… une nouvelle boule se forme dans son estomac, elle sent son sang bouillir, la rage monter et finalement sortir sous la forme de quelques larmes brûlantes.*Ils l’avaient bien mérité* Les dents serrées à s’en péter la mâchoire, elle se redresse et replace le poids mort qu’elle se trimballe depuis plusieurs centaines de mètres déjà. Le mouvement lui fait lâcher un gloussement et rappelle à Akara que c’est bien un être vivant qu’elle porte et pas un sac à patate.

Elles arrivent enfin au camp, toujours sans un mot, elles déballent leurs affaires. Akara, installe le chapardeur près du feu pour qu’il ne fasse pas d'hypothermie. Elle desserre ses liens juste assez pour être sûre qu’il ne se fasse pas mal mais pas assez pour qu’il s’échappe. Puis elle le met en PLS au cas où l’envie lui viendrait de vomir. Vu la quantité de champignons ingurgitée, c’était plus que probable. Alors qu’elle le tourne sur le flanc elle croise son regard d’ambre, et y voit comme un éclair de lucidité, elle y lit un *merci*avant qu’il ne referme les yeux comme prêt à s’endormir. Elle se redresse soudainement, comme si elle avait vu un fantôme et l’observe dormir paisiblement près du feu. Elle se surprend à s’attendrir devant ce drôle de bonhomme et est maintenant curieuse de connaître son histoire.

Exténuée, elle s’assoit tout en expirant tout l’air de ses poumons. Elle enroule ses bras autour de ses jambes et pose son menton entre ses deux genoux. Son regard se perd un moment dans les flammes qui dansent inlassablement; un ballet anarchique qui l’aide à mettre de l’ordre dans ses idées. Sans quitter le spectacle pyrotechnique des yeux, elle s’adresse à Junko.

- “Tu sais avant le projet Perséphone, j’ai vécu longtemps seule dans les bois. A cette époque, être une femme dans un milieu aussi isolé, ça faisait de toi une cible alléchante pour un certain type de prédateur... Mais je savais me défendre! Elle marque une pause. Je sais toujours... Disons seulement qu’au bout d’un certain temps on apprend à reconnaître les prédateurs, identifier les dangers et que … parfois la meilleure solution semble de … elle cherche ses mots … traiter le problème à la racine. Elle expire par le nez, se frotte le front contre les genoux et reprend. Ce qui s’est passé tout à l’heure… c’est moche, je veux pas me trouver d’excuses mais pour répondre à tes questions, disons que c’est un vieux réflexe, une mauvaise manie. Elle lâche un petit rire  cynique * Quel doux euphémisme.*  Hmmm, c’est peut-être pas ce que tu voulais entendre. Elle se redresse, un coude sur un genoux, pour se donner plus de contenance et paraître plus sûre d’elle.
Pour la faire courte, je suis pour laisser le passé derrière moi. J’ai consenti à me faire congeler en espérant que le monde d’après serait meilleur, persuadée que les autres participants partageraient ma vision. Et des quelques rencontres que j’ai pu faire, je suis plutôt optimiste. Je ne compte attaquer personne à moins qu’il ne me donne pas une bonne raison de le faire.
Elle jette un oeil à  leur invité surprise avant de regarder Junko dans les yeux C’était mon dernier moment d’égarement, je te le promets. Sens-toi libre de faire comme chez toi ici et n’hésite pas à me dire si autre chose te gêne ou te pose question. Après tout, c’est qu’en communiquant qu’on pourra espérer construire quelque chose de solide ensemble."

Et l’air de rien, elle se lève vivement en tapant dans ses mains.

- "Et si je préparais le dîner ?"    
Akara
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Akara
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Dim 6 Aoû - 16:04
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