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Comme un poisson sans eau.

Ce RP fait partie de l'évènement Que s'ouvre la terre.


Les rues étaient noyées dans un calme reposant. Ça et là, quelques silhouettes naviguaient entre les bâtiments, sans un bruit. Le soleil de l’après-midi donnait au quartier des reflets colorés tout droit issus d’un rêve. Les tours de verre s’en amusaient dans un chaos visuel de réfraction. La végétation, elle, n’avait qu’à onduler au gré des ondes. Un journée habituelle, jusqu’à cette ombre massive. Si haut, de là où surgissent les gratte-ciels, une forme improbable flottait d’un air menaçant.

« Je m’ennuiiiiiiiiie. »

Allongée sur sa bâche, elle tourne, se détourne et se retourne. Elle sait que ça va marcher ; elle a passé les derniers jours à peaufiner le nouvel accessoire indispensable à leur survie, la bien-nommée Makanne-à-pêche. Un bijou de technologie – de récupération. Avec l’aide de condensateurs électriques piqués chez Ortie, de restes de grillages métalliques et quelques pièces fouinées par-ci par-là, son invention n’attendait plus que le test grandeur nature.

Et que c’était loooooong d’attendre.

Roz n’a pas été éduquée pour patienter dans un coin. Chacun de ses éveils avait un but, un moment à partager, des activités pour la façonner. Le temps avait toujours été pour elle une denrée limitée, et en cette instant, les siestes de cryo lui manquait. Évidemment, l’adrénaline l’empêchait d’en considérer une plus naturelle. Mais visiblement, aucun poisson n’était motivé à la satisfaire. Ni même un requin.

Ce serait grave cool d’attraper un requin.

Sa tête mimait un sourire carnassier comme on en voyait sur les peluches vintage du début de siècle. Elle hésitait à réveiller Mako une nouvelle fois pour vérifier si rien n’avait mordu. Mais c’était impossible pour lui de louper ça. Et quand bien même elle avait l’impression qu’il ne réagissait pas depuis des heures, son téléphone semblait dire que seulement dix minutes s’étaient écoulées. Alors elle laissait son ami endormi, ses pieds ensevelis dans le sable, son dos converti en porte-bagage, et son bras gauche littéralement au large, retenu par des dizaines de mètres de corde.

Toc.

Son bras, justement ! Elle observe la provenance du bruit à l’horizon. Et maudit au même instant le logisticien chargé de faire les kits de survie pour son oubli de lunettes de soleil. Au loin, le filet brachial de capture électrique semble avoir heurté une antenne. Elle reconnaît vaguement les restes d’une ville moderne, en ruine et submergée. Encore une. Elle l’ajoutera à sa carte, comme les autres. Tant de ressources si proches, si inaccessibles. En secouant la corde pour bouger un peu l’appât, elle se dit qu’elle trouvera bien un moyen de se réapproprier tout ça.

Enfin, un autre bruit.
Une valse de perroquets contrariés.
Quelque chose s’était éveillée.

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Roz
❀ Hortensia
Roz
Roz
Comme un poisson sans eau. Hydrangea-flowers
Mar 28 Fév - 21:46
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Cela fait une semaine depuis sa rencontre avec quelqu'un, un être de chair et de sang, un humain doté de parole. La première en dix ans, alors que l'espoir de trouver une âme n'était en elle plus qu'une faible flammèche au fond de son cœur. Une flamme maintenant ravivée, brûlant de plus belle et animant son esprit. Un feu la poussant à rentrer à la ruche, un instinct qui la guide. Peut-être est elle réveillée, maintenant. Maple, son amie dans l'inconnu.

Alors qu'elle retrace à l'envers, plus ou moins, le chemin qu'elle a pris pour atteindre les merveilleuses cascades d'une jungle luxuriante, elle réfléchit. Qu'est-ce qu'elle lui dira, quand elle la verra ? La seule chose qu'elle a, c'est son nom. Pas même une image ou une description. Peut-être que Maple n'a même jamais entendu parler d'elle. Ou peut-être ne veut-elle pas de la compagnie d'une inconnue sortie de littéralement nulle part ? Imposée par un destin dans lequel aucune des jeunes femmes n'a eu son mot à dire.

« Bonjour, moi c'est Hatsu. Je viens de ruche Hortensia aussi. Je t'ai attendue longtemps, je suis heureuse de rencontrer toi enfin. », essaie-t-elle dans un anglais approximatif. Sa dernière expérience sociale lui a bien fait comprendre que contrairement au monde dans lequel ils vivent maintenant, la langue internationale, elle, n'a pas changé.

« Ou peut-être qu'il ne faut pas que je lui dise que je l'ai attendue ? ça risquerait de la gêner. Qu'est-ce que tu en penses, Tomo ? »

Pas de réponse, son compagnon trop occupé à la suivre à travers les branches qui la surplombent en faisant fuir les pauvres oiseaux effrayés.

Elle soupire. Pourquoi est-ce si compliqué ? Pourquoi ne se sont-elles pas simplement réveillées en même temps ? Elles auraient au moins pu être liées par autre chose que juste le nom d'une fleur. Elle ne sait même pas si Maple est vraiment réveillée, mais l'idée commence doucement à l'angoisser.

« Calme toi Hatsu, respire. »

Il est trop tôt pour appréhender une hypothèse.

Bientôt, les arbres de la forêt qu'elle traverse se font de plus en plus éparses et entre leurs silhouettes apparaît l'horizon bleuté de l'océan. Le bruit des vagues s'écrasant sur le sable se rapproche, apaisant. L'air marin emplit ses poumons, prenant la place de l'odeur de mousse et des fleurs exotiques.

Et sur la plage, deux silhouettes humanoïdes.
Personne en dix ans, trois en dix jours.
Le destin est malicieux.

Alors qu'elle s'apprête à aller à leur rencontre, une nuée de perroquets s'envole autour d'elle, les battements de leurs ailes assourdissant tout autre bruit.
Puis son corps se met à trembler et elle perd l'équilibre.
Non, pas son corps. La terre.

« TOMO ! OU ES-TU ! »

Pendant une seconde, elle hésite. Ses réflexes et l'éducation qu'elle a reçu sur les gestes à faire en cas de séisme essaient de prendre le dessus mais la peur de perdre son compagnon résiste.

« TOMO ! »

Puis plus rien. La terre s'apaise, pour combien de temps ? Elle sait très bien que les tremblements de terre peuvent toujours récidiver. Après tout, elle vient du Japon.

Et qui dit séisme près de l'eau dit problèmes.
Elle repère une tache rousse dans les branches des arbres derrière elle, et rassurée, elle court vers les deux personnes. Qui s'avèrent être une jeune demoiselle et un ... droïde ?

« Pas rester ici ! Danger ! »


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Hatsu
❀ Hortensia
Hatsu
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Comme un poisson sans eau. 62xRdeO
Mer 1 Mar - 16:48
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Troisième piste

Ici, le silence ne s’installe jamais tout à fait. Après les secousses, la mer refuse de se taire et un grondement sourd s’installe, encore lointain mais croissant. Si bourdonnement mystérieux il y a, ils deviendront de plus en plus difficiles à entendre.

Là-bas, dans la jungle qui borde la plage, on peut toutefois apercevoir - comme un mirage - une petite lueure : un point lumineux qui clignote entre les fourées, puis qui disparait, comme une luciole d’un orange vif qui s’enfuit.


Conditions pour reprendre cet indice

Votre personnage doit être à l'extérieur, à découvert.
Les petits points lumineux ne peuvent être aperçus que dans une certaine pénombre - et à proximité de la végétation.
L'horizon
Omniprésence narrative
L'horizon
L'horizon
Comme un poisson sans eau. Anime-gif-anime
https://gaia.forumactif.com
Mar 7 Mar - 21:40
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Du sable sur ses pieds.
Comme un million de petits signaux.
Frémissants et l’enfouissant.

Un cri.
Toujours plus de sable.
Un autre ; un appel.

Les oiseaux en cascade.
Qui s’écoulent dans la jungle agitée.
Et la corde libérée.

Une étoile en plein jour ;
en plein sol.
Filante.

Le bourdonnement, à travers les grondements.
Une vibration supplémentaire.
Et une dernière alerte.

Surgissante silhouette au milieu d’un vacarme placide.
Des monolithes oscillants au gré d’erratiques secousses.
Et son œil qui ne sait plus où donner de la tête.

D’autres vibrations.
Encore du sable.
Et l’absence du bruit des vagues.

À une éternité de sa vie d’avant.
En quelques temps seulement,
la perte de sa tour d’ivoire.

Noyée sous la panique.
Elle n’entend pas la ventilation qui survit.
Elle perd pied.

« Rose. »

Tonalité d’outre-tombe.
Une dernière vibration
et l’appareil planté à ses pieds.

« Rose. »

Comme si elle avait perdu sa bouée.
Ce cordon qui la maintient en vie.
Son plus important lien.

Des éclats de rire. Et le grésillement d’un enregistrement.

Son regard se porte au sol.
Son smartphone, haut-parleur à fond.
Elle reconnecte un morceau.
Qu’elle ramasse sans plus tarder.

Sur l’écran, une nuée de notifications.
Rassurantes, une marée dans laquelle elle sait naviguer.
Capteurs, alertes et évènements. Et un canal de communication.
En lettres écarlates : priorité.

Roz ; pieds ; hors du sable.
Maintenant.
Mako ; jambes ; hors du sable.
Suivant.


Le tremblement de terre l’a enfouie jusqu’aux chevilles.
Sans effort, elle fait un pas en avant, puis un autre.
Elle observe autour d’elle, assimilant l’environnement qui l’entoure.
Si peu a changé, et pourtant.

« Help... »

Un filet de voix éraillé.
Par instinct.
À celle qui se rue vers eux.
Pour celui qui étouffe à ses côtés.

« Help! »

Alors qu’elle se jette à ses pieds.
Plutôt à ses hanches, désormais.
Sous les cliquetis incessants de ses ventilateurs ensablés.
Et elle creuse.

« HELP! »

Comme une bête en danger.
Ses griffes éjectent le sable par volée.
Elle aura le temps de se poser plus tard.
De comprendre tout ce qu’il s’est passé.
Une fois qu’elle l’aura sauvé.
Roz
❀ Hortensia
Roz
Roz
Comme un poisson sans eau. Hydrangea-flowers
Sam 17 Juin - 23:33
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Elle court, sur le sable brûlant de la plage
Vers l'avant, bras tendu, petite protectrice
Comme au ralenti, pieds entravés, elle glisse
Vers la drôle de fille et l'ami d'alliage

Dans son dos, un bruit, familier frémissement
D'un tout autre genre de poilu compagnon
Qui l'a finalement rattrapée, bêtement
Malgré les risques mortels d'inondation

Tombant à genoux à côté de l'inconnue
Sans attendre, elle plonge les mains dans la dune
Se met à creuser, férocement, résolue
Pour libérer le robot de son infortune

Tomo aide aussi, pattes avant dans le sable
Participant à sa hauteur au grand effort
Chaque appui et chaque soutien, indispensable
Pour mettre un terme à tout ce terrible inconfort

Après de longues minutes, ou bien des heures
Le droïde enfin affranchi de ses entraves
Elle se laisse choir en arrière, l'air grave
Temps de repos avant le retour de la peur

Car le sol, lui, n'a pas arrêté de vibrer
Les vagues discrètes ne font que reculer
Toujours un peu plus, et pour mieux tout avaler
Elles reviendront sur la plage se briser

Elle se relève, courbatue, tend la main
Vers cette frêle jeune fille à l’œil en moins
Son tatouage de fleur vif sous le soleil
Rappel que quelqu'un l'attend, encore en sommeil

« We must go. »



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Hatsu
❀ Hortensia
Hatsu
Hatsu
Comme un poisson sans eau. 62xRdeO
Lun 25 Sep - 2:52
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Alors que le vent s’est arrêté, elle souffle.
Dans un tuyau, pour que ricochent les grains contre les hélices.
Elles s’élancent, tournent, et vrombissent enfin.
Et renvoient au visage inquisiteur un nuage de poussière bienvenue
Qui s’estompe dans un sourire.

Une main tendue, une nouvelle tête inconnue,
Et la présence d’un gros rongeur roux ?
Duo hétéroclite venu à sa rescousse,
Héros tombés du ciel pour la sauver d’une mer de sable doux
Qui s’étend désormais jusqu’à l’horizon.

Des immeubles dégagés qui parsèment les avenues de corail.
Nus sous le soleil, desquels cascadent des filets d’eau
À travers le verre fissuré et les balcons grillagés.
La caverne aux trésors, et ce sésame humide jusqu’à ses entrailles.
La réalisation éviscère son calme.

« You! You go, now! We’ll manage. »

Le raton vermillon a compris, bien avant ;
il court déjà, prend de l’avance.
Et son compagnon ventile à perdre haleine ;
crissements et pistons, démarrage en cours.

Son bras droit, démuni du gauche,
qui pend à son câble, au large du désert détrempé
qu’elle ramasse comme une déchaînée.

Elle sent la panique la submerger,
comme une vague inarrêtable.
Auspice de circonstance.

Elle ne veut pas couler, alors elle abandonne
tout contrôle à son sauveur sauvé.

Alors que le silence résonne, assourdissant.

Comme un appel au calme.

Elle décroche.

« Mako, Your turn. »

Comme un écran blanc.
De la neige, en plein soleil.
Des courbes qui se dessinent dans le sable,
Entre autres graphiques, en surimpression.
Les textures s’effacent au profit de cellules,
un monde d’aplat, sans superflu.
Une réalité diminuée.
Où un chemin clignote.
Des marqueurs à atteindre, une barre de vie.
La dernière.
Le niveau a déjà commencé, alors elle court.
Vers la jungle de polygones.
« Roz! »
Un signal évènement.
Elle baisse la tête en réflexe.
Son score augmente.
« My Name: Roz! »
Une alerte sur son souffle.
Réprimande visuelle, qu’elle n’écoute pas.
« See you soon! »
Pénalité attribuée.
Recalcul du parcours optimal.
Fin du niveau : plage esseulée.
Roz
❀ Hortensia
Roz
Roz
Comme un poisson sans eau. Hydrangea-flowers
Dim 26 Nov - 23:27
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