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L'odeur des fruits

Ce RP fait partie de l'évènement Que s'ouvre la terre.

Elle sentait ses mains blessées frotter contre le panier de branches. Evalyn regrettait sa décision. Mettre des branches au lieu des tiges habituelles, était réellement stupide, elle regrettait vraiment. Dans une forêt dont elle ne savait rien, il n'était pas sage de se blesser, encore moins si elle pouvait l'éviter. Mais sa naïveté l'avait poussée à croire que le bois serait plus efficace, plus solide. En soit, elle n'avait pas tort. La vingtaine de fruits dans ses bras le prouvait, elle pouvait en porter bien plus à présent, mais à quel prix ? Mourir d'une infection n'était pas dans ses projets, du moins pas encore.

Arrivée à destination suite à une courte de marche, elle posa avec soulagement la lourde jatte de fruits sur le sol désormais bleu. Un phénomène inexplicable qu'elle avait découvert dès sa sortie de ruche, il n'y a pas si longtemps. Le monde qu'elle connaissait n'existait plus, ses proches avaient disparu et son identité avec. Aujourd'hui, elle ne gardait plus que son prénom, une vielle flûte ainsi que certaines photographies comme unique vestige de sa vie passée.
Elle secoua la tête pour ne plus y penser. Il était inutile de se perdre dans le passé maintenant que son futur était incertain.

Evalyn s'approcha du cours d'eau près duquel elle s'était installée et nettoya soigneusement ses plaies. Elles n'étaient pas profondes, ni même voyante au plus grand bonheur de la jeune femme.

Puis elle sentit une secousse.
Et une autre.
Le sol tremblait.
Ce n'était pas normal...
Elle n'avait jamais connu de ses dix-neuf ans d'existence une telle scène. Les oiseaux s'envolaient, dans des grands cris de peur, les animaux couraient, fuyaient une force inconnue. Jamais elle n'aurait cru voir la forêt en si grande détresse. À ses côtés, elle vit un arbre tombé, déraciné. Il n'était qu'a quelques pas d'elle et pourtant elle ne fit rien. Stoïque face à ce spectacle anormal, elle ne reprit ses esprits que quelques secondes plus tard. Lorsque le séisme arriva à terme.
Elle avait eu de la chance, beaucoup de chance. Elle se trouvait dans un endroit sans trop d'arbres et de danger. Elle n'imaginait pas à quel point il pourrait être dangereux d'entrer dans la forêt après un tel événement. Et si la terre recommençait ?

Par chance, ses fruits étaient déjà cueillis et ramenés, avec ça, elle pourrait tenir trois-quatre jours.
Soulagée dans un premier temps, elle finit par les voir. Ses provisions minutieusement choisies, éparpillées sur la terre. Puis les singes arrivèrent, ces sournoises petites bestioles, ils lui prirent ses fruits, sans qu'elle ne puisse réagir.

- Saloperies, revenez !

Une branche réussit à les atteindre, mais cela était trop peu pour les stopper. Elle jura.
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Lun 20 Fév - 22:48
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C’est avec un certain enjouement que Callem retourne enfin vers sa ruche.

Il en a encore pour deux jours de marche au moins, voire un peu plus puisqu’il se permet de prendre son temps et de s’arrêter ici et là, comme il le fait d’ailleurs à l’instant pour se tremper les pieds dans l’eau froide d’un petit ruisseau, puis cueillir quelques fruits bien juteux et les savourer en admirant le paysage: c’est bleu ici, oui, encore plus que là où il avait construit ses abris.


Sa rencontre avec Cassiopée, bien que courte, l’avait ressourcé. Néanmoins, leurs chemins s’étaient séparés un peu plus vite qu’il l’aurait voulu : la jeune femme étant toujours à la recherche de son frère, tandis que lui-même s’en retournait vers sa ruche. Il lui avait donné des indications pour qu’elle puisse l’y rejoindre un jour, peut-être, et elle l’avait laissé avec l’espoir de ne pas finir sa vie complètement seul. Quand bien même cela prendrait plusieurs semaines avant de croiser à nouveau quelqu’un, au moins, maintenant, il sait qu’il n’est pas seul au monde et c’est déjà rassurant.

Ce qui l’est moins sont ces secousses, soudainement, qui font frissonner la jungle tout entière. Sous les pieds de Callem, le sol ne veut pas rester en place. L’homme sautille, chancelle, tombe et s’agrippe à une souche en se couvrant la tête de peur que le ciel lui tombe dessus à son tour... Et puis rien. Aussi vite qu’il en était sorti, le calme s’était remis dans son lit.

De retour sur ses pieds, Callem s’empresse, mais à quoi bon ? Presser à ce point le pas ne pourra que l’épuiser bien avant qu’il n’arrive à destination... Sauf qu’il s’inquiète pour ses constructions, pour sa ruche et surtout pour les gens qui sont encore enterrés dans cette dernière - ô faites qu’ils soient tous sains et saufs - donc ça ne l’empêche pas de faire un bon petit bout, quelques kilomètres au moins, avant de ralentir. Et encore, ce n’est même pas à cause de son souffle rapide ou son cœur battant qu’il s’arrête enfin, mais en réaction aux bruits ambiants.

Oh-oh. Tout près, ça hurle et ça piaille.

C’est qu’il reconnait ces cris-là: à l’allée, il y avait eu le malheur de passer par un bosquet fruitier habité par une assemblée de tamarins qui avaient tenté de le lapider à coup de fruits à coques... Ce n’était, assurément, pas une expérience qu’il était prêt à répéter. Ou du moins, il ne l’avait pas été avant d’entendre la voix féminine jurer à travers les exclamations primitives ; maintenant, rien n’aurait pu l’empêcher de se précipiter en plein cœur du chaos.

Les cris des singes sont stridents, mécontents, mais également un brin moqueurs à son oreille. Peut-être qu’ils ont même un peu raison de rire de cette jeune femme qui essaye de les assommer telle une comédienne armée d’un bâton-claqueur.

Tout en se jetant dans le feu de l’action, il observe, constate, comprend. La jeune inconnue veut faire fuir les primates afin de reprendre ses provisions, mais Callem prédit déjà qu’elle n’y arriverait pas: d’expérience, il sait que ses petites bêtes sont vicieuses et inépuisables. Mieux valait essayer de récupérer quelques fruits, puis s’ensauver avec un peu plus que rien.

Aaaaaaaah !

Les viles créatures qui s’amusaient des tentatives de violence de la jeune femme n’apprécient pas autant les siennes de vol. À peine Callem avait-il pu ramasser deux ou trois fruits qu’il sentit un choc sur son épaule, puis des petites mains hargneuses lui tirer les cheveux dans tous les sens.

Roulent, roulent les fruits tandis qu’il agrippe à deux mains l’animal qui, lui, s’acharne de plus belle à son encontre.

Fuyons !

Lance-t-il en jetant un oeil vers Evalyn, bien qu’il en soit difficilement capable maintenant qu’un deuxième tamarin lui saute sur le torse.

Cette publication remporte un ruban puisqu'elle contient un défi mensuel réussi !  
Callem
⚘ Brin de lavande
Callem
Callem
L'odeur des fruits 90NVJC5
Dim 5 Mar - 7:08
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