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Les fleurs du mal
Une journée à la fois. C’est ce que Callem se répète plusieurs fois par jour depuis son éclosion. Ça, mais aussi un repas à la fois; une planche à la fois; une roche à la fois ... Toutes ces petites choses qui ont meublé son quotidien au courant des derniers mois. Ça occupe, de devoir survivre. Sauf que tout cela s'est additionné jusqu’à se transformer en mois et à esquisser la structure d’un abri assez grand et assez confortable pour être qualifié de maison. Et après ? Que reste-t-il quand on a plus qu’assez pour manger à sa faim, quand la structure est plus qu’assez forte et que l’espace est plus qu’assez grand, mais qu’on n’a toujours pas l’impression de vivre.

Un pas à la fois. C’est ce qu’il se dit maintenant, depuis qu’il est parti. C’est que ce dont il a besoin ne se cultive pas et ne se construit pas - ou du moins pas au sens propre: il a le besoin viscéral de trouver quelqu’un d’autre et de partager ce qu’il a. Au point où il en est, bien plus que les intempéries, la faim ou la soif, c’est la solitude qui menace de le tuer.

C’est comme ça qu’il s’est retrouvé, là, dans ce marais où chaque pas dans la vase l’amène à des lieuses du confort de son habitation. Cette dernière ne lui manque pas pour autant, mais on ne pourrait pas dire qu’il se plaise davantage ici. Parce qu’ici: ça pue.

L’arôme du soufre emplit sa bouche autant que son nez. Quant à la texture sous ses bottes, elle n’est pas beaucoup plus agréable. Callem a l’impression de perdre pied un peu plus à chaque enjambée et qu’il va finir par s’enfoncer jusqu’au cou. Assurément, ce n’est pas dans cet endroit qu’il trouverait d’autres êtres humains alors que même les animaux ne semblent pas vouloir rester plus longtemps que nécessaire.

À bien y penser, la gazelle qui s’abreuve, là-bas, est la seule créature plus grosse qu’un rat que Callem a aperçu ici aujourd’hui. Les rongeurs qui sont, notons-le tout de même, assez énormes. Il y en a d’ailleurs quelques-uns qui boivent à la même source, à l'opposé de la berge, avec leurs moustaches nerveuses qui s’animent dans tous les sens entre chaque gorgée, et leurs petits museaux qui soudainement se redressent - trop tard - quand un éclair végétal s’abat sur l’un d’entre eux.

Callem est stupéfait, figé comme une statue, alors que la plante reprend lentement sa position initiale, mais avec la forme prisonnière, désormais saillante entre ses péteux.

L’Antilope a l’air aussi surpris que lui et ils échangent un regard choqué tandis que les autres rats se dispersent dans une symphonie de couinements outrés. Ses yeux ébahis, ensuite, louchent vers la forme énorme d’une plante toute proche et toute similaire à celle qui venait de gober le rongeur et il ne lui en faut pas plus pour que son pas lent se transforme en une course maladroite vers ce qui, il l’espère, est la sortie de cet enfer de boue.
Callem
⚘ Brin de lavande
Callem
Callem
Les fleurs du mal 90NVJC5
Dim 18 Déc - 21:17
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Le marais, cette zone puante et désagréable, n'est rien de plus qu'un énorme piège vivant. Comme si la vase profonde, capable de vous engloutir en un rien de temps, n'était pas suffisante, il y avait aussi ces plantes carnivores assez grosses pour vous dévorer, ainsi que des insectes aussi gros que des poings. On croirait que ce serait suffisant pour décourager quiconque d'y aller, sauf que certaines plantes médicinales y poussent et qu'il faut bien en faire la cueillette pour ravitailler les divers refuges que Cassiopée s'était construits un peu partout. Après tout, un accident pouvait si vite arriver.

C'est donc avec cet objectif, et possiblement pour capturer quelques rats comestibles, que la gazelle et l'humaine s'étaient rendues en ces terres inhospitalières. Heureusement, Pipsqueak était un parfait guide dans ce milieu: son instinct animal lui dictait où marcher pour éviter la vase assoiffée de victimes, son ouïe parfaite repérait les prédateurs et, bien sûr, sa simple compagnie rassurait énormément la demoiselle dans les moments où son courage se serait plutôt enfui en courant. Ce n'est pas facile sur le moral, après tout, de rester trop longtemps dans cette zone infestée de choses que ne veulent que vous tuer.

Ainsi, la rousse était en train de mener ses recherches, mais toujours en gardant un oeil sur son compagnon à quatre pattes qui s'abreuvait à la source d'eau la plus proche. C'est d'ailleurs quand il leva brusquement la tête, faisant claquer sa bride sur son cou, que Cassiopée regarda dans la direction du nouveau venu.

Elle avait peine à en croire ses yeux: après deux années d'errance, se tenait enfin devant elle ce qui ressemblait à un homme.  Il était fort sale et bien empêtré dans la vase, mais ça aurait pu être pire. On ne fait pas trop les difficiles après tant de temps sans avoir vu un autre être humain.

La gazelle recula légèrement en voyant l'homme, se souvenant de sa dernière rencontre malencontreuse avec un humain qui avait désiré le manger, mais Cassiopée, elle, s'empressa de réagir. La médecin attrapa la corde qui pendait à la selle de fortune de son ami, puis en lança l'autre extrémité au monsieur emboué. Elle pourrait ainsi le guider plus facilement vers un sol plus stable.

-Attrapez la corde, je vais vous tirer!

Cria-t-elle pour qu'il puisse l'entendre, avec son accent anglo-canadien très prononcé.
Cassiopée
⚘ Fougère-à-l’autruche
Cassiopée
Cassiopée
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Sam 24 Déc - 16:56
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Un pas à la fois, il avance. Oui... Sauf qu'il s'enfonce également.

D'abord, il se dandine comme un canard pressé - mauvaise idée - puis il ralentit et lève haut, haut les genoux - ce qui s'avère être une pire idée encore. Comme dans du ciment, ses mollets s'enlisent à chaque enjambée.

La terre ferme est là, toute proche, discernable à la manière dont les racines coriaces pénètrent dans le sol ; elles sont à deux mètres à peine et il pourra bientôt les utiliser pour se hisser hors du piège boueux. Or, Callem se fige. C'est qu'il est momentanément transfixé par l'apparition inopinée de la jeune femme rousse. Elle s'agite et elle parle, mais il ne semble comprendre ni les gestes ni les mots, immobile en tout point hormis pour s'enfoncer un peu plus, presque imperceptiblement, d'instant en instant.

Sa stupéfaction ne dure pas bien longtemps: une éternité contenue dans quelques secondes tout au plus. La suite, quant à elle, se déroule en un éclair: tiré par la monture, Callem retrouve rapidement la berge. Il chancelle un peu, secoue ses pattes avec l'énergie frénétique du dédain et, d'un mouvement de la main, lisse en vain ses cheveux boueux alors qu'il relève son regard vers celle qui venait de lui porter secours.

Bonjour, prononce-t-il enfin, après que se soit dessiné - lentement - un sourire presque émerveillé sur son visage.

Sourire qui disparait subitement quand l'animal qui avait aidé à le tirer du pétrin s'interpose presque aussitôt en agitant ses cornes d'un air territorial.

Du calme l'ami, je viens en paix, répondit-il à la bête tout en levant les paumes et en baissant la tête pour se soumettre. Ce n'est que lorsque l'antilope s'apaise que l'homme, presque sans bouger, ose relever des yeux scintillants de curiosité vers Cassiopée.

Bonjour, réitère-t-il tout bas et avec un nouveau sourire - plus rapide - en coin cette fois-ci.
Callem
⚘ Brin de lavande
Callem
Callem
Les fleurs du mal 90NVJC5
Jeu 29 Déc - 2:05
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L'étranger attrapa la corde sans répondre et Cassiopée le tira de son bourbier. Il était gluant de vase, lourd a tiré, mais l'opération fut un succès. Une vie sauvée de ce marais peu hospitalier, une rencontre, mais une qui pourrait tout aussi bien mener vers une autre mort. En effet, une fois qu'il eut mis pied sur la terre solide, c'est la gazelle qui le menaça de ses énormes cornes, se portant à la défense préventive de celle qu'il prenait pour une mère de substitution. Il n'en aurait fallu que de quelques gestes brusques de la part du blondinet pour que Pipsqueak charge ou lui donne un dangereux - voire létal - coup de sabot.

Il avait à peine eu le temps de constater la situation, tout juste le temps de prononcer un petit mot... Heureusement, l'aventurier sembla bien vite comprendre l'avertissement de l'animal et se montra assez prudent pour ne pas l'aggraver. D'une voix apaisante, d'une position de soumission, il démontra qu'il n'était pas un danger. Pips' n'était pas 100% convaincu, mais une main de sa compagne de route sur le flan fut suffisante pour le calmer et le faire s'écarter... Quoique pas sans bomber le torse pour se montrer plus imposant. Il ne quittera pas non plus le nouveau venu des yeux.

Cassiopée, pour sa part, avance doucement en roulant la corde pour se tenir un peu plus près de l'être secouru qui – pour le moment – n'avait su dire qu'un seul mot.

- Bonjour.

Dit-elle en retour, d'un ton dont l'excitation était toute contenue. Tout comme lui, elle n'avait pas vu âme qui vive depuis un moment et l'humain était un animal grégaire. Elle s'en délecte donc. De plus, qui sait, peut-être que cet individu couvert de vase aurait rencontré son frère...

- Je suis désolée pour les agissements de Pipsqueak… Il est protecteur depuis la dernière rencontre que nous avons faite.

À nouveau, la jeune femme déposa une main sur l'encolure de la monture pour la flatter et l'apaiser. Si ce n'était pas déjà une évidence, le lien entre les deux êtres était indéniable et fort.

D'ici, on peut voir qu'un peu plus loin se trouve un petit camp ou brule un feu. Camp, donc, que la rouquine avait monté pour la journée.

-Voulez vous venir vous asseoir au feu?
Cassiopée
⚘ Fougère-à-l’autruche
Cassiopée
Cassiopée
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Mar 3 Jan - 14:19
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Callem trouve qu'il fait un peu chaud pour un feu, mais il est une personne bien élevée et il n'en dira pas un mot. D'autant plus que la solitude lui prescrirait de marcher sur une route entièrement constituée des charbons ardants pour autant que celle-ci mène enfin à un contact humain. Ainsi, c'est sans se faire prier qu'il pose ses fesses sur la souche la plus proche.

De flammes, par contre, il ne s'intéresse bien qu'à celles qui constituent la chevelure de la jeune femme désormais assise toute proche. Éventuellement, une petite voix intérieure lui murmure qu'il n'est pas bien poli de fixer ainsi une personne que l'on vient de rencontrer, mais ça avait été plus fort que lui - au moins pour quelques instants.

Le temps de trouver les mots justes, ses yeux se perdent donc vers ses mains couvertes de craquelures. Force lui fera admettre que le feu de camp a du mérite, finalement. La boue qui le couvre a pu sécher, ainsi, il a de quoi passer sa fébrilité : distraitement, il gratte les écailles de saleté qui lui couvre les avant-bras... Callem, pourtant, n'est pas un homme timide. C'est que ce moment-ci, il l'a espéré tellement longtemps que ça l'a insufflé d'une certaine fragilité ; il est précieux et donc à adresser avec délicatesse.

Pipsqueak, lui, est moins réservé que les deux humains. Quand Callem relève le regard, l'animal se tient toujours bien droit, bien imposant, avec un sabot prêt à claquer en guise d'interjection. Ça frappe Callem, alors, que la jeune femme avait mentionné une autre rencontre - certes peu agréable - mais une rencontre tout de même.

Je commençais à croire que j'étais seul au monde, commence-t-il donc tout doucement, mais avec un sourire en coin qui bien vite le gagne. Ce n'est pas une pensée agréable, mais il est comme ça, Callem, d'une sociabilité toute naturelle.

Depuis combien de temps ..? Et combien d'autres ?

Les deux questions se précipitent puis il se tait en serrant les lèvres. Des questions comme ça, il en a encore beaucoup qui se bousculent dans sa gorge et il serait trop facile de les lui lancer toutes.

Rien ne sert d'être pressé, après tout, puisqu'il ne veut rien de plus que faire durer leur rencontre.
Callem
⚘ Brin de lavande
Callem
Callem
Les fleurs du mal 90NVJC5
Mer 11 Jan - 5:56
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Deux rats grillaient doucement au feu de la rouquine qui était tout aussi fascinée que son ainée par cette rencontre. Que dire? Que faire pour ne pas paraitre comme une folle? Après deux ans d'une presque solitude, il était presque étrange de voir un autre être humain sain d'esprit.

Un silence s'installa entre les deux inconnus. Cassiopée cherchait surtout à éviter de déblatérer, voir vomir un flux ininterrompu de questions, commentaires et remarques tous aussi inutiles qu'incompréhensibles. Après n'avoir eu que Pips' comme compagnon, elle avait vite appris à faire la conversation toute seule, mais le faire avec cet inconnu la catégoriserait sans nul doute comme folle.

Ainsi chacun s'observa sans trop oser couper ce silence. Alors que lui grattait nerveusement les écailles de saleté, elle jouait distraitement avec ses mains ou avec un bout de son pantalon déchiré. Elle devait d'ailleurs penser à le recoudre.

Mais le silence se brisa, au grand soulagement pour la demoiselle. Tout comme elle, il ne semblait pas trop y croire, un mirage, une chose qu’on ose à peine déranger de peur que le tout ce disperse en néant. Des peurs avouées, partagées. Il pose à demi-mot quelques questions, mais il en aura beaucoup plus que ce qu'il désire, Cassiopée est légèrement nerveuse de la rencontre et cela la rend volubile… très volubile.

-Ho! Heu je crois que sa dois faire environs deux ans, un peu plus deux ans et demi, que je me suis réveillée. La vache que ce fut tout une épreuve! Ma capsule a été expulsée de la ruche et flottait paisiblement sur les eaux, alors tu n’imagines pas l'enfer de devoir ramer jusqu'à la berge après mon réveil!

Elle parle vite, la nervosité se sent dans sa voix. La rouquine craignait de faire des faux pas, mais déjà, son vomi d'informations est de trop.

-Je ne sais pas ce qui s'est passé avec les autres capsules… Mon frère était dans l'une…

Son ton change, plus mélancolique, moins empressé. Elle baisse la tête pour regarder ses pieds. Son cœur se serre a l'idée qu'il est peut-être mort dans la catastrophe qui a brisé la ruche. Mais elle ne doit pas finir sur ce ton, elle doit répondre à la prochaine question, ce qu'elle fait plus doucement,avec un débit de voix qui devient normale. Après tout, l'information qui suit est plutôt triste et se dit mieux en murmurant.

-J'ai rencontré un autre homme, clairement devenu fou dans les ruines d'une ville. J'ai voulu l'aider, mais il ne pensait qu'à conserver ses trésors et délirait sur le retour d'une société moderne. Il était trop dangereux pour s'en approcher. Il y a environ un an, j'ai également été attaquée par un groupe de deux qui voulait me voler toutes mes choses près de la forêt aux gros champignons. Avec Pipsqueak, on a réussi à fuir sans trop y perdre. Je les ai revus deux semaines plus tard, ils étaient malades, j'ai essayé de les soigner, mais ça n'a pas pris une journée que le premier est décédé avant que sa compagne le suivi peu après.

Cassy leur avait pardonné. En survie, c'est tuer ou être tué. Elle aurait bien voulu qu'ils survivent et qu'ils s'entraident, mais le destin en avait décidé autrement et c'est d'ailleurs à partir de ce moment que la jeune femme avait commencé à récolter et à conserver des herbes médicinales en bonne quantité au lieu d'attendre d'en avoir besoin pour les cueillir.
Cassiopée
⚘ Fougère-à-l’autruche
Cassiopée
Cassiopée
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Mer 11 Jan - 18:16
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En réponse à ses questions, la jeune femme déverse des flots de paroles. Elle ne lui parait pas folle - Callem en est même enchanté, quoiqu'un brin submergé. Ainsi, il navigue sur les vagues d'informations avec une disposition vacillante. Expressif, son visage passe de la contemplation, à l'amusement, à la compassion.

C'est terrible de penser qu'aussitôt sortis de cryonie, on pensait déjà à se faire la guerre. À croire que certains participants n'ont pas retenu la partie importante du projet qui veut former une nouvelle société... D'autant plus qu'ils sont tombés sur l'un des meilleurs scénarios imaginés par le programme : une terre abondante où les ressources ne manquent pas.

J'étais juste... Seul, explique-t-il à son tour, grave, avant d'ajouter avec un rictus : j'en étais rendu à parler aux arbres sur lesquels j'ai bâti mes cabanes. Et vu comme le reste de ma ruche n'a pas l'air pressé de se réveiller... Quelques semaines de plus et je serais peut-être devenu aussi fou que l'autre homme que vous avez croisé !

Probablement pas aussi fou, non, mais assurément moins sain d'esprit qu'il l'est aujourd'hui.

Au fond de lui, Callem est encore cet homme moderne, certes esseulé, mais qui a peu changé. Par exemple, même après plusieurs mois à vivre dans la nature sauvage, et même en sachant pertinemment qu'il en sera ainsi pour le reste de sa vie... L'idée de manger du rat le rebute un peu. C'est bête, d'autant plus qu'il avait jadis lu des articles sur cette pratique viable afin de remédier à la famine mondiale. Sur un tout autre plan, il est encore le même homme - le même père qui a laissé derrière lui deux jeunes enfants et qui -

Je suis désolé pour votre frère et j'espère que vous vous retrouverez, relance-t-il pour taire les pensées sournoises qu'il chasse trop souvent de son esprit.

Quel est son nom ? Peut-être que je le croiserai un jour...

Lui demander son prénom à elle, ça serait aussi bon début.

Et le vôtre ? ajoute-t-il donc avec un sourire audible tout en lui tendant la paume, je suis Callem.

Le rat grillé sent plutôt bon et il n'est pas certain qu'il aime cette constatation.
Callem
⚘ Brin de lavande
Callem
Callem
Les fleurs du mal 90NVJC5
Jeu 26 Jan - 2:58
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