Il a ce genre de rêves étrange quand il est proche du réveil. Ce genre de rêve de la réalité, de sa vie à lui, sa vie d'étudiant. Il se voit sur sa paillasse au labo, sur ses heures de recherche, à tester tout et n'importe quoi pour le plaisir d'étudier les réactions. Comme une journée normal. Il aimait bien rêver de ça, parce que ça annonçait une bonne journée. Et puis, pour le plaisir, il appellerait sa sœur plus tard pour lui raconter tout ce qu'il a vu.

Oh, il se doute que ça l'intéresse pas beaucoup, la frangine mais qu'importe, parce qu'elle l'écoutait et c'est tout ce qu'il demandait. Ils aimaient se raconter leur journée le soir, c'était un rituel. Parce qu'à la maison, ils faisaient ça autour de la table, chacun leur tour mais maintenant qu'ils ne vivent plus ensemble, ils ont quand même fait vivre cette sorte de tradition. C'est parfait, ça convient très bien à Alex... Au Alex de l'époque.

Mais c'est pas Alex qui papillonne des yeux alors qu'un mal de tête de tout les diables lui hurle de se rendormir et que la soirée de la veille a été beaucoup trop arrosée.

Ce n'est pas Alex qui se rappelle qu'il n'y a pas eu de soirée trop arrosée la veille...

C'est Sven qui a abandonné sa famille pour la protéger et qui se retrouve maintenant il ne sait pas quand pour il ne sait même pas vraiment pourquoi.

Et puis une large et lourde lumière l'aveugle. Un grognement de douleur réveille ses cordes vocales. Il se sent pas bien... Voir même franchement mal. Il a un mouvement et sent les aiguilles s'enfoncer un petit peu plus dans sa peau. Alors il essaye de rouvrir les yeux. Sa vision est floue mais attirée par un point rouge qui clignote et qui semble, franchement, la seule chose tangible actuellement.

Et puis, le « clic ». Le clic qui rétractent toutes les seringues plantées dans sa peau et ouvre sa capsule. Il a envie... Besoin de respirer autre chose que sa propre odeur.

De l'air... De l'air respirable. C'est, finalement, tout ce qu'il espère de ce futur... Ce futur tout seul. Sans sa sœur... Sa précieuse sœur.

Alex... Sven a un grognement en se redressant. C'est si compliqué. Une jambe après l'autre, il s'extirpe de la capsule. Sven grimace. Il a jamais été fan des truc moulant et son pll trop grand de l'université lui manque. Est ce qu'il l'a emmené ?

Et puis, il a froid... Il est suédois et il a froid ? Il est fatigué aussi.

Bordel, comment il peut être fatigué après autant de temps à pieuter ? C'est incroyable.

Mais en attendant, il a besoin de suivre la lumière du qu'il voit. Peut-être le soleil ?

Vacillant, il suit la lueur pour sortir à l'air libre. C'était bien le Soleil et il lui brûle la rétine. Il jette un œil aux alentour avant de tomber sur une jeune femme … Qu'il est sur de connaître... mais tout est si flou...

Autant tester.

-Hej, jag känner dig men jag vet inte mer... Vet du när vi är?

Sa voix est rocailleuse, sa gorge le brûle. Pfaouh.

Pire gueule de bois du siècle... S'il y a un nouveau siècle...

Sven a une grimace et passe la main sur son visage.