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Après la pluie... ?[& Mathias]
Après la pluie... ?[& Mathias] JnnxdxnE2tgAAAABJRU5ErkJggg==
Finalement, apprendre à chasser les crustacés m'est d'un grand secours. Ils sont si nombreux que j'ai pu remonter la plage sans jamais manquer de protéines. Pour ce qui est des végétaux, c'est plus compliqué en revanche. Malgré le jardin autosuffisant de la propriété et les quelques conseils culinaires offerts par mes précédentes rencontres, il pousse peu de légumes en bord de plage. J'ai bien trouvé quelques algues, mais leur forte teneur en sel m'a plus assoiffé que nourrit et j'ai renoncé à leur consommation. J'en suis venu à grimper les cocotiers pour en décrocher les fruits et les frapper stupidement les unes contre les autres pour les briser. Et c'est là que j'ai découvert que je pouvais cuire la chair de crabe dans le lait de coco, ça m'a permis de ne pas en finir écœuré. Au moins pour un temps...

Donc, depuis mon réveil, il s'est passé environ dix jours. Je suis pas mal remonté vers le Nord, jusqu'à effleurer une zone très humide et marécageuse que j'ai contournée. C'est que patauger l'eau et la boue, ce n'est pas tellement mon truc, voyez-vous. Manquerait plus que j'attrape des sangsues, ou des infections dans cet enfer. Non, c'était peut-être plus long, mais je suis bien content de ne pas y avoir mis un pied. Sauf que je dois maintenant quitter la plage, devenue un terrain conquis, pour une forêt au couvert bleuté.

- Ô grande dame à la beauté envoûtante, je suis si longtemps resté dans l'attente de pouvoir vous contempler ! Jamais je n'aurais cru que le sort me le permettrait !

Le cœur battant, je dévore des yeux ce paysage magique. Que dis-je ? Fantastique ! Inimitable ! Que je n'aurais jamais eu la chance de contempler sans ce coup du sort.

- Ah, ironie du destin ! Tu tends à me faire croire qu'il a fait le bon choix, mais que nenni, rien ne pourra me faire oublier ses viles bassesses !

Bien sûr que j'apprécie cette vision, rien ne sert de le nier. Comment résister à un tel enchantement ? Car je ne vois que ça pour changer l'émeraude profonde en azurite lumineuse : un sortilège. J'ai toujours aimé les contes d'autrefois. Je me demande qui a bien pu faire cela... Une sorcière et son puissant maléfice ? Ou bien le don d'une fée ? Une magicienne d'un univers parallèle ? Ah, tant d'options me passent par la tête que je ne remarque pas le ciel qui s'assombrit.

- Voilà que le ciel me punit de mon audacieux voyeurisme ! Ah, pardonne-moi de cette insistance devant la beauté engendrée par ton essence, grande déesse !

J'accueillais sur moi la pluie bienvenue. Après avoir longé la côte sous le soleil brûlant, les perles célestes étaient un doux cataplasme sur ma peau rougie. C'est là que je me sentis observé. Oui, forcément, mon attitude avait de quoi laisser pantois.

- Venez mon ami, ne soyez pas timide ! Laissez l'averse laver tous vos soucis !

Mephisto
❀ Anémone
Mephisto
Mephisto
Lun 18 Sep - 22:11
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Les monts rocheux étaient rares par ici. Depuis la cime des arbres, quand tu crapahutais jusqu'en haut, tu pouvais en apercevoir au loin, et pourtant, tu avais l'impression de ne jamais les atteindre. Pfff. Est-ce bien important ?

Pas vraiment. Tu doutais qu'une quelconque civilisation du monde d'après s'y soit installée. Tu n'avais pas encore rencontré grand monde, mais tous revenaient de cette même jungle suffocante dans laquelle tu te débâtais pour survivre. Encore que, en fermant les yeux pour un avenir incertain, tu t'attendais à un monde bien plus cataclysmique que celui dans lequel tu t'étais éveillé, et la survie n'était pas si complexe que ça, toute proportions gardées.

Au fil des journées, où la solitude pouvait se montrer pesante toi qui pensais ne pas vraiment avoir besoin des autres, tu t'imaginais ta prochaine rencontre. Qui, avec un peu de chance ou juste davantage de tact de ta part, se déroulerait mieux que les précédentes. Allez, la prochaine, pas de couteau à la main, pas de sang sur toi, et pas d'insultes qui fusent. Plus simple à dire qu'à faire, encore fallait-il offrir la confiance à des inconnues. Et ça, c'était presque suicidaire. Combien de temps avant de rencontrer quelqu'un de vraiment agressif ?

Ah, quelle merde, le ciel qui se couvre devant tes yeux, toi qui voulais encore continuait jusqu'à la nuit. Mais avec un tel temps ça pouvait rapidement devenir infernal. La boue, les mangroves et toutes les bestioles qui en profitent . . . Un frisson te parcourut le dos à ces désagréables pensées, moment le plus opportun que choisit une goutte pour venir s'éclater contre ta nuque. Tu te redressas aussitôt comme pour défier ces nuages noirs prêt à se déverser sur toi, et la vulgarité d'un doigt se leva en leur direction.

Comme si tu avais la moindre chance d'intimidé la nature elle-même.

Misère n'arrivant jamais seule, voilà qu'une envie de te vider toi aussi s'imposait. À droite, à gauche, tu observas les alentours pour trouver un coin sympa où uriner. C'est sur la hauteur d'un monticule de pierres que tu trouvas le lieu parfait. Ici, surélevé et face au vent qui se levait, laissant ta chevelure virevolté à son grès, tu défis ta braguette pour le narguer.

Aux prises à un soulagement bienvenu, le vent sifflant à tes oreilles dans une complainte que la pluie rejoignait, tu entendis une voix se gonflait par-dessus le capharnaüm de la nature. Tu n'avais pas encore terminé que ton regard dévia des obscurs nuages pour chercher l'inconnu sûrement en contrebas. Tes yeux se plissèrent alors que tu ne voyais personne, pourtant, la voix continuait à se faire entendre. Devenais-tu fou ? Non, pas possible, tu t'étais déjà fait la réflexion lors des précédentes rencontres et l'anglais parlé était bien trop parfait pour que tu l'imagines. Alors tu continuas à te débattre avec tes sens, tendre l'oreille pour percevoir d'où elle provenait tout comme tu te sentais devenir aigle pour percer la lumière disparut.

Mais tes sens ne t'étaient d'aucune concrète utilité. Pis encore, sans doute était-ce à cause de la pluie qui rendait la pierre si glissante, mais tu perdis l'équilibre de ton perchoir. La chute ne dura qu'un bref instant, pas plus de quelques secondes qui suffirent à organiser un tête-à-tête entre la tienne et celle du rocher. Tu poussas un cri sans virilité à la perte de contrôle, laissant une injure s'échapper. Le choc fit résonner ton crâne alors qu'un filet de sang giclait de ton nez, pour qu'enfin, à même la terre molle s'apprêtant à devenir gadoue, tu te vautras le cul en premier, te laissant le luxe de finir ta course sur le dos. Les yeux rivés vers le ciel, vers des nuages aux airs moqueurs, tu aperçus enfin dans la périphérie de ta vision l'étranger qui t'appelait.

Pour une entrée, celle-ci n'était pas plus réussis que les autres . . .
Mathias
⚘ Bouquet d'orties
Mathias
Mathias
Mer 27 Sep - 7:49
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Une forte odeur d'urine me monta au nez et je dus retenir un haut-le-cœur. Avais-je marché sur une plante ou un champignon bizarre dégageant cette nauséabonde fragrance ? Il ne me semblait pas, pourtant. Était-ce la présence que j'avais sentie, alors ? Un cri, suivi d'un éboulement et d'un homme, m'apprirent que c'était tout à fait ça. Il y avait bien quelqu'un. Et ce quelqu'un tomba pile à mes pieds !

Je grimaçais en observant l'individu bien mal en point. Son nez saignait abondamment, une bosse poussait à vue d'œil sur son front, et sa braguette encore ouverte confirma ce que j'avais déduit plus tôt. Il avait manqué m'uriner dessus, le malotru ! Enfin, pauvre homme, le karma l'avait bien châtié pour sa négligence...

- Je crains qu'il faille plus qu'une averse dans votre cas, mon ami... Soufflais-je en retenant un fou rire tout en lui tendant la main pour l'aider à se relever s'il le souhaitait. Nos routes se croisent parfois dans de drôles de circonstances, ce doit être le fruit du destin ! Je me nomme Mephisto, Mephisto de Boncoeur. Si cela peut vous rassurer, je n'ai aucune intention hostile envers vous, mais peut-être pourriez-vous juste rajuster votre habit avant que nous ne continuions de discutailler. Sauf votre respect, et bien que ce soit un bel ouvrage, sa vue n'éveille rien d'autre en moi qu'un profond malaise.

Je lui offris l'information, l'accompagnant d'un grand sourire et me tenant fièrement, droit sous la pluie battante. Mon père avait toujours dit : "Une poignée de main se doit d'être ferme, une présentation doit toujours donner l'avantage à celui qui l'initie." Il m'avait toujours trouvé trop mou, me l'avait répété si souvent que j'avais fini par y croire moi-même. J'avais passé une grande partie de mon enfance à essayer de le convaincre, avant de lâcher l'affaire devant son désintérêt pour ma personne.

- Nous devrions nous occuper de votre tarin, avant que le gonflement ne mange tout votre faciès et le déforme à jamais. Une compresse d'eau fraîche devrait aider, mais je n'ai pas de connaissances médicales permettant de savoir si votre impressionnant appendice a été brisé dans la chute, ce qui serait plus grave que la rupture de simples petits vaisseaux de rien du tout.

J'observais la boue qui maculait les vêtements de l'inconnu avec une grimace. J'avais été élevé dans la perfection de l'apparence, même si je comprenais parfaitement qu'il me faudrait faire des compromis. L'idée de me retrouver dans un état similaire au sien me peinait énormément. J'allais devoir faire de gros efforts d'entretiens de ma personne et de mes biens pour que l'ensemble résiste aux aléas du temps. Et pour ça, il allait me falloir prêter une grande attention à mon environnement. À commencer par ne pas le laisser me tacher en aidant le pauvre hère...

Mephisto
❀ Anémone
Mephisto
Mephisto
Lun 9 Oct - 0:13
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Tes pensées mirent plusieurs longues secondes à se reformer, un temps durant lequel ton corps se mu de son propre chef, sans grande grâce, alors que tu t'emportais à te poser sur ton postérieur en parfait état. Contrairement à ton dos, ton faciès et tes côtes. Tu avais morflé, enfin, toute proportion gardé.

C'est durant cet acte laborieux qu'une main apparu devant toi, frêle et bien pâlotte, tout comme l'homme à qui elle appartenait alors que ton regard suivait la ligne de son corps.

Sans la repousser pour autant, tu délaissas cette tendre attention à ton égard, sans doute touché dans ton égo que quelqu'un t'ai vu ainsi déchanté, tout autant qu'un gringalet vienne à ton secours. Dans un coin de ta tête, tu te disais que prendre sa main revenait à le tirer vers le sol, dans la boue et la fange comme toi, alors que ses vêtements étaient bien propres. Une excuse en toc, évidemment, mais qui t'aidait à garder un temps soit peu d'estime.

Il se mit à déblatérer un monologue qui n'en finissait pas, et que tu écoutais à peine, une oreille bourdonnant encore et ton attention davantage porté à arracher un morceau de ton maillot pour venir épancher la saignante blessure. Néanmoins, ses propos ne t'échappait pas complétement, et c'est ainsi que tu t'aperçus que dans toute cette action, tu en avais oublié l'objet même de ce fracas. Ouais. Merde désolé. Deux secondes. Tu glissas le bandage de fortune dans ta poche de pantalon avant de ranger le malaisant, refermer ta braguette, et enfin remettre le tissu contre la plaie.

Ouais. Mathias de... Tu hésitas quand à la réponse complète à donner, ton anglais n'était toujours pas des plus fameux. Johannesburg. Isifebe ! Tu parles trop vite, je comprends pas tout.

Juste regarder l'état, sans savoir si le nez était pété, c'était pas très utile. Puis, ça n'était pas la première fois qu'il était fracassé. Tu t'en remettrais. Le plus chiant, c'était que ça saigne, et que ça puisse s'infecter. Heureusement, dans la trousse, il y avait de quoi désinfecter. Aussi, être mouillé était déjà chiant, mais là, couvert de boue en plus, ça allait être insupportable, et ta peau allait rapidement s'irriter. Rapidement trouvé un abris, pour allumer un feu et nettoyer tout ça s'imposait comme une priorité.

Y va s'en remettre, j'préfèrerais un endroit où éviter la pluie. T'as pas ça avec toi ? J'viens tout juste d'arriver dans l'coin. Plus que jamais, à cause du sang, du tissu et de l'agacement, ton accent ressortais et tu n'y faisais pas vraiment attention. Cela dit, il fallait espérer que l'autre parvienne à te comprendre.
Mathias
⚘ Bouquet d'orties
Mathias
Mathias
Mar 21 Nov - 0:53
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