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Le Paradis pour le climat, et l'Enfer pour la compagnie
Le hasard fonctionne de manière bien mystérieuse. Ewan s’est déjà fait cette remarque au cours de sa vie, la précédente comme l’actuelle. Et à chaque fois, il pensait que c’était terminé. Qu’il avait atteint le coup de théâtre final, que rien ne pourrait se produire de plus rocambolesque que ça.

Mais visiblement, il se trompe sur les capacités du hasard à lui casser les pieds. Après presque deux ans de solitude peu altérée, il a fallu que l’une de ses rares rencontres soit son père. Alors qu’il n’avait eu que l’envie de l’éviter. Et que l’imbécile heureux, au-delà de ne pas le reconnaître -ce qu’il n’attendait pas de sa part de toute façon, qui reconnaît un enfant vieilli de plus de vingt ans abandonné des siècles plus tôt ?!- trouve malin de lui proposer de se joindre à lui dans son petit hameau de cabines suspendues au milieu de la jungle.

Néanmoins, Ewan doit admettre une chose : Callem ne lui a pas forcé la main. Il n’a fait que proposer, sans lui imposer quoi que ce soit ni le mettre dos au mur. Ewan en est autant agacé que redevable, et doublement agacé de lui en être redevable, justement. Bien qu’il se répète qu’il ne lui doit rien, absolument rien, que c’est lui qui ne voulait pas rester tout seul et qu'il se demande bien pourquoi il agit comme ça alors qu’il a préféré une caisse de cryonie glaçante à une vie de famille et...

« Oh, salut... » Ce n’est qu’en manquant de lui foncer dedans qu’il remarque la jeune femme qui s’est levée aussi tôt que lui. Il lui adresse un léger sourire, contredit par l’éclat d’agacement dans ses prunelles claires qu’il est incapable de cacher. Il lève une sorte de panier tissé de feuilles sur lequel il a travaillé avant de descendre de son nid. « Je vais chercher des fruits ou autres trucs mangeables... Tu veux venir ? »

Parmi les rencontres faites ces derniers mois, Ava est probablement la moins désagréable. Peut-être parce qu’ils n’ont fait connaissance que la veille au soir et qu’elle n’a pas encore eu le temps de lui taper sur les nerfs... Ou inversement, d’ailleurs. Il sait très bien qu’il n’a rien d’un saint. Ce qui lui va parfaitement, prétend-il avec aplomb.

« Qu’est-ce que tu fais debout si tôt ? Tu es tombée du lit, toi aussi ? » Ajoute-t-il, son sourire se faisant un peu plus cynique, mais ses yeux plus calmes. « Pas facile de s’ajuster au confort, hein... »

Rien ne lui pèse plus que les discussions insipides. Et pourtant le voilà à tenter de faire la conversation à une personne encore plus paumée que lui, qui a une chance sur deux de le renvoyer balader. Qui a déteint sur lui comme ça pour qu’il insiste autant ? Ewan soupire, passe une main dans ses cheveux qui deviennent trop longs à son goût.

« ...Sinon, je crois que l’autre prévoit d'aller chercher du bois. »

Terrible serait de constater que la compagnie de son père est préférable à la sienne -l’idée que Callem reste un boute-en-train jovial, sensible et agréable lui donne envie de taper dans le premier tronc venu- mais pas autant que d’admettre que, finalement, la compagnie d’une jeune femme d’à peu près son âge lui rappelle assez sa sœur jumelle pour qu’il s’attendrisse.

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Ewan
❀ Anémone
Ewan
Ewan
Le Paradis pour le climat, et l'Enfer pour la compagnie Stillesque

Lun 12 Juin - 20:57
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Ava pensait avoir tout prévu pour assurer l’avenir. Des graines héritage soigneusement préservées, qui permettraient de reprlanter année après année. Du matériel pour gérer l’agriculture et les plantations. Un harmonica et un châle, pour les longues soirées autour du feu. Une photo de famille, pour les moments de nostalgie. Entre ça, et le matériel de survie qui leur a été remis à tous, elle pensait être parée à toutes les éventualités.

Pas un seul instant, pourtant, Ava n’a envisagé l’idée d’une grossesse. Cette enfant conçu par une unique nuit d’ivresse et de passion n’était pas prévu au programme, et la jeune femme est à mille lieues de s’imaginer qu’un tel hasard aie pu se produire. Alors pour le moment, les premiers symptômes glissent sous des prétextes bien plus rationnels. Ca fait déjà plusieurs semaines qu’elle est là, elle aurait dû avoir ses règles, non ? Peut-être, mais elle n’a pas exactement compté les jours. Et puis, elle se démène plus que jamais, et une activité physique extrême peut les influencer. Quand à ses multiples levers nocturnes pour aller soulager sa vessie… L’eau doit être plus riche ici, quelque chose comme ça.

Ava ne s’inquiète de rien d’autre que de nourrir la communauté - celle de sa ruche, mais aussi la communauté au sens large. Et en parlant de sa ruche, Callem, le constructeur des abris suspendus, est revenu hier soir, et il a amené avec lui un autre homme, Ewan.

Ce dernier, visiblement aussi matinal qu’elle, manque de lui foncer dedans, et la salue. « Salut, Ewan ! » répond Ava avec ce sourire radieux qui la caractérise. Derrière son sourire, Ewan semble agacé, et Ava ne sait pas trop si cela s’adresse à elle, ou concerne la tension discrète qu’elle a cru sentir hier soir entre lui et Callem… Pour l’heure, elle décide de faire comme si de rien n’était.

Le jeune homme lui montre un panier tissé de feuilles qu’il semble avoir réalisé lui-même. « Waouh ! Sacré travail, dis donc ! » Il va chercher des fruits ou d’autres trucs mangeables, elle veut venir ? « Laisse-moi juste une minute pour jeter un oeil au potager, et je suis à toi. » répond-elle avec entrain.

Que fait-elle debout si tôt ? Elle est tombée du lit, elle aussi ? Peu désireuse de lui raconter qu’elle vient de descendre pisser pour la cinquième ou sixième fois de la nuit, Ava se contente de reprendre sur un ton léger. « On peut dire ça, oui. » Pas facile de s’ajuster au confort hein, reprend-il ? « Tu vas rire, mais les cabane dans les arbres, ça me rappelle mon enfance. »  lui confie-t-elle.

Le potager n’est pas très grand, car elle n’a pu trouver qu’un petit lopin de terre pour planter ici même - quelques mètres carrés, seulement. Rapidement, tout en discutant au sujet des réveils matinaux et des cabanes dans les arbres, elle inspecte l’état des plantes, s’assure qu’il n’y aie pas de trous suspects pouvant signaler des nuisibles, et arrose les endroits que les arbres empêchent de profiter de la pluie. « Je pense que les radis seront mûrs d’ici deux ou trois jours ! » s’exclame-t-elle avec un enthousiasme mêlé d’une dose de fierté.

Elle se tourne vers lui, juste au moment où il passe une main dans ses cheveux - un geste famillier, semblable à celui que faisaient les jumeaux lorsqu’ils devenaient trop longs et commençaient à les gêner. « Je coupais les cheveux de mes frères, quand j’étais plus jeune. » raconte-t-elle - l’air de rien, mais pour qu’il sache qu’il peut demander, si besoin.

Il lui déclare alors alors que “l’autre” prévoit d’aller chercher du bois. Cette fois, la tension est palpable. “L’autre” a un nom qu’ils connaissent tous les deux, et si Ewan ne l’emploie pas, c’est délibéré. Ava juge imprudent de l’interroger de front.

« Mon expertise est plus adaptée aux plantes qu’on mange qu’à celles qu’on brûle, tu ne crois pas ? » reprend-elle donc avec légèreté. « J’ai fini ici, on peut y aller quand tu veux. »
Ava
⚘ Brin de lavande
Ava
Ava
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Ven 1 Sep - 7:58
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[HJ : Juste une petite précision : Ewan se sera présenté comme "Luke", auprès d'Ava. Elle ne peut pas connaître son vrai prénom. :)]

Quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, Ava semble avoir un sourire rayonnant sur le visage. C’est une de ces choses qu’Ewan -qui donne l’impression de faire la gueule même lorsqu’il est de bonne humeur- pourrait presque envier s’il n’était pas aussi satisfait de sa solitude. Il faut dire que misanthrope qu’il est, ne pas avoir l’air accessible l’arrange plus qu’autre chose.

Mais quand même, parfois, il se dit que ce ne serait pas si mal.

Quand elle le complimente sur l’état de son panier, il hausse les épaules, l’air grognon bien en place. Il a l’impression de se faire féliciter comme un gamin mais sait aussi que, depuis qu’il voyage avec son père, il a l’impression constante de se faire infantiliser pour rien. Alors que son paternel n’est même pas au courant, d’ailleurs. Il essaie donc de ne pas se laisser happer par ce ressenti ridicule et enchaîne sur une proposition, histoire de montrer qu’il est tout de même capable de faire des efforts.

Il ne voudrait pas qu’on le vire, non plus. Ça ruinerait ses plans.

Ava veut d’abord s’occuper du potager, et le châtain hoche la tête. De ce qu’il a compris de leurs discussions de la veille, la jeune femme a de grandes compétences en agriculture. Et, à l’entendre en parler, il n’est pas difficile de se dire que c’est une véritable passion. Il la suit donc sans se poser de questions, et la conversation continue tranquillement. La remarque sur les cabanes enfantines dans les arbres lui arrache un soupir mi-figue mi-raisin. Il est presque sûr qu’ils en ont eu une, eux aussi, mais n’est pas certain de s’en souvenir vraiment... et n’avouera jamais que ça l’ennuie un peu. Il se contente donc d’un « Ouais, je comprends. » pas tout à fait souriant, mais pas moqueur non plus.

Une fois devant le potager, il s’arrête et la laisse faire : très clairement, elle n’a pas besoin de lui, et il n’a absolument aucune idée de ce qu’il pourrait faire de toute façon. Oh, bien sûr, il possède des savoirs théoriques sur le jardinage : faire un trou, mettre des graines, recouvrir, arroser. Mais c’est à peu près tout. A son époque, faire pousser des légumes était plutôt une affaire de droïdes -ou de privilégiés.

« Ah ? Tant mieux... » qu’il commente quand la jeune femme parle des radis, penchant la tête sur le côté pour essayer de distinguer les plantes en question. Qu’est-ce qui lui fait dire ça ?

La réplique suivante -qui, à ses yeux, sort de nul part- le prend au dépourvu. Il cligne des yeux et la regarde sans répondre. C’est la deuxième fois en quelques minutes qu’elle parle de son enfance, la première qu’elle mentionne sa famille. Est-ce qu’il devrait répondre quelque chose ? Il essaie de mentionner Ayla le moins possible, puisqu’il veut éviter au maximum d’éveiller des soupçons chez Callem. Il ne croit pas avoir parlé de sa sœur à quiconque ici... Simplement qu’il était à la recherche de quelqu’un. Mais là, d’un coup, il se demande...

C’est probablement à la fois parce que son cerveau tourne à mille à l’heure que parce qu’il aura toujours une dent contre lui qu’il parle de Callem comme ça. Il ne devrait pas, il le sait, et ça l’agace d’autant plus. Il voit bien que sa camarade tique, d’ailleurs, mais elle a la gentillesse -et l'intelligence- de ne pas le lancer sur ce sujet.

Sa réponse lui retire un sourire vaguement amusé. De meilleure humeur, il répliquerait que Callem va plutôt chercher du bois pour leur construire de nouveaux meubles, pas pour faire un feu, mais il n’a pas envie de souligner son altruisme et ses capacités pour le moment. Il choisit donc d’opter pour l’humour.

« Qui sait, il y a peut-être du bois qui se mange dans ce coin... Regarde la cannelle. » Son ton est légèrement sarcastique, mais ses traits sont plus apaisés qu’auparavant. C’est simplement son "charme" habituel. Il lève son panier dans sa direction. « On repasse par le camp prendre un sac, peut-être ? » Son panier n’est peut-être pas mal fait, mais il ne peut pas contenir des tonnes de choses, et suivant ce sur quoi ils tombent, ça peut être utile.

En chemin, il se fend d’une nouvelle question. Probablement pour la remercier d’accepter sa compagnie. « Tu connais aussi les plantes du coin ? Je veux dire... » Il hausse une épaule. « Ce n’était peut-être pas ton champ d’expertise à la base, mais je sais que votre formation a été un peu plus complète que la nôtre... » D’un geste, il sort de sa poche arrière le guide qu’on leur a fourni à leur cryonie pour illustrer ses propos. Son sourire se teinte d’une légère ironie. « Au moins, il est pratique. » C’est vrai qu’il vaut mieux un format poche.
Ewan
❀ Anémone
Ewan
Ewan
Le Paradis pour le climat, et l'Enfer pour la compagnie Stillesque

Dim 17 Sep - 22:00
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