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Survivre, vivre... et même créer
Après un long regard sur le campement, Katell sourit, les mains sur les hanches. Elle peut vraiment être très fière d’elle. La ruche Bouquet d’Orties commence à ressembler à quelque chose. Les dernières semaines n’ont pas été de tout repos, les activités se sont enchaînées.

C’est qu’elle en a, du travail, pour rendre son nouveau chez elle fonctionnel mais aussi chaleureux. Le tricot lui manque, elle avait hâte de pouvoir en faire un peu, mais elle a abandonné son idée de filer les orties à cause de la saison des pluies qui n’en finit pas : impossible de faire sécher quoique ce soit avant que ça ne pourrisse, ce sera donc une activité pour la saison sèche. En attendant d’avoir de quoi faire du fil, elle a dessiné sur son carnet un rouet, se demandant comment elle allait bien pouvoir construire ça. Qui a taillé la première roue ? Bloquée, elle s’est penchée sur des activités plus accessibles pour elle.

Créer une espèce de préau a été sa première priorité. Elle a étendu sa bâche et l’accrochant à des branches pour en faire un toit. Ça lui permet maintenant d’être à l’abri de la pluie chaude même en extérieur ; elle supporte de moins en moins d’être à l’intérieur avec les capsules, la ruche lui fait trop penser à un tombeau. Ses affaires sont calées en dessous, à l’abri de l’eau, encadrées par un rectangle de troncs morts couverts de mousse sur lesquels elle aime bien s’asseoir.

Une autre longue tâche l’a emmenée à l’aventure, plus loin qu’elle ne l’avait été jusque là. Par cinq fois, elle est partie en excursion sur deux jours, en étoile à partir de la Ruche, afin de marquer les arbres d’un dessin d’ortie. N’importe qui arrivant à vingt kilomètres de la Ruche pourra donc à présent suivre les sentes des animaux et trouver facilement son chemin, marqué comme les GN d’antan. Elle veut être facile à trouver. Les signaux de fumée ne pouvaient durer qu’un temps. Elle est heureuse que cette partie-là soit terminée : elle a bien cru mourir à deux reprises, une fois en tombant dans une pente très abrupte et en se rattrapant in extremis à une racine (merci les arbres), une autre alors que ses pas avaient dérangé un serpent qui heureusement enfonça ses crocs dans son bâton plutôt que dans son mollet grâce à un réflexe qu’elle ne pensait pas avoir. Son coeur bat encore, trop vite. Elle vit.

Elle a eu la chance, lors de ces randonnées, de pouvoir découvrir d’autres ressources qui l’entouraient. L’Amazonie est riche et elle a pu repousser dans toute sa splendeur avec la disparition des humains. Elle est notamment tombée sur pas mal d’arbres à la sève  caoutchouteuse. Après plusieurs expérimentations, elle se rend compte que le caoutchouc est plus mou de jour, plus dur de nuit, assez collant, imperméabilisant, et qu’elle va pouvoir l’utiliser pour plein de choses, avec un peu d’imagination.

Il lui restait à réparer et faire usage des fours, ce qui lui avait pris plusieurs jours, à la fois celui pour la poterie et celui pour la nourriture. Elle allait donc pouvoir faire un festin pour quiconque réussissait à la rejoindre. Elle a maintenant tout un assortiment d’assiettes, gobelets et pots en terre bleue avec leurs couvercles assortis. Elle s’essaie à faire des joints avec la sève caoutchouteuse, dans l’espoir de pouvoir faire des conserves pour la saison sèche ; elle n’est pas sûre que la nourriture soit facile à trouver toute l’année, ou si, comme en Europe, le cycle des saisons suivi par les végétaux modifie les opportunités.

Là, pourtant, elle ne fait plus rien de très utile. Après avoir écrasé des fleurs dans différents récipients pour essayer de faire des pigments et avoir accroché quelques cheveux à une petite branche, Kat s’essaie à décorer certains de ses pots avec des fleurs, des frises abstraites et des références de contes bretons. Elle est heureuse d’en être à un point où elle peut créer plutôt que de courir après l’eau, les fruits, les racines et le sec toute la journée. C’est reposant, ça l’occupe, et ça remplit les heures de solitude. Mais la voilà qui lève les yeux, parce qu’un bruit attire son attention : et ça ressemble fort aux pas d’un·e congénère... (<3)

Cette publication remporte un ruban puisqu'elle contient DEUX défis mensuels réussis !  
Katell
⚘ Bouquet d'orties
Katell
Katell
Mar 4 Avr - 18:26
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