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C'est du fond de la caverne que naît l'espoir
Voilà plusieurs jours qu’il avait quitté la maison, dans l’espoir de retrouver Fergus, son père. La vie dans la nature n’était pas tant un défi pour Kenneth, ce monde était tout ce qu’il avait connu. Il était né dans cette jungle, avait grandi ici et avait appris à vivre au sein de son environnement parfois hostile. La faune et la flore de la région étaient familières pour lui. Ce qu’il craignait le plus, c’était sa rencontre avec d’autres êtres humains.

Coorie semblait nerveux aujourd’hui, il avait agi différemment de d’habitude. Kenneth ne comprenait pas le changement soudain dans le comportement de son compagnon. Ce matin, les deux acolytes étaient sortis de la jungle et longeait ce qui ressemblait à une grande étendue d’eau. Peut-être un océan ?

De la fumée s’élevait à quelques kilomètres de là, un signe de vie, et Kenneth espérait de tout cœur qu’il s’agissait de son père. C’était là leur direction. D’après l’épaisseur et la couleur de la fumée, le feu avait été éteint, il y avait moins d’une heure. Alors qu’il longeait encore la falaise, dans l’espoir de trouver un accès pour descendre, il entendit un son étouffé en contrebas. Un sentier minuscule était accessible et menait à l’entrée d’une grotte. Fergus s’y était peut-être réfugié. Il devait aller voir pour en avoir le cœur net, parce qu’il y avait assurément quelqu’un ou quelque chose à l’intérieur.

La voie n’était pas facile d’accès, mais bien visible malgré tout, il y avait certainement eu des éboulements par le passé, laissant de grosses roches ci et là. Coorie était vraiment réticent à emprunter cette piste.

« Coorie, un peu de courage, je suis sûre qu’il y a quelqu’un dans cette caverne, et c’est peut-être papa! On doit aller voir! Suis-moi »

Les oreilles baissées, le renard suivit son ami en qui il avait toute confiance. Mais arrivé devant l’entrée de la grotte, son instinct lui criait de se cacher.

« Est-ce qu’il y a quelqu’un là dedans? Papa, tu es là?»

Une nuée d’oiseaux s’envola des rebords de la falaise au moment exact où les deux amis s'aventurent à l’intérieur de la grotte. À peine avaient-ils fait quelques pas que la terre se mit à trembler dans un grondement sourd.

CRRAAACCC

Ils eurent tout juste le temps de s’écarter quand un effondrement de pierre bloqua l’entrée de la caverne. Kenneth comprit d’où venait l’angoisse de son ami, les animaux sentent ce genre d'événement arrivé, n’est-ce pas?
Kenneth
★ Épines de pin sylvestre
Kenneth
Kenneth
C'est du fond de la caverne que naît l'espoir Qolw
Jeu 23 Fév - 12:43
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Je ne savais pas comment je n’avais pas vu cette caverne plus tôt lors de mes explorations minutieuses de la zone entourant mon « chez-moi », mais j’étais heureux de l’avoir découvert. Je me dis pour me réconforter que ma vision commençait à réellement s’acclimater à cet environnement étrange auquel je n’avais jamais été habitué dans ma vie passé, j’étais un citadin dans l’âme. Une grotte, ce pouvait toujours être utile, comme pour entreposer du matériel encombrant, se protéger lors de pluies diluviennes qui m’avaient déjà laissé avec un rhume carabiné, ou se protéger d’un quelconque prédateur qui aurait décidé de faire de moi son repas. Jusque là j’avais eu de la chance, un peu trop même, alors mieux valait parer à toutes les éventualités.

La roche qui constituait l’ouverture était friable par endroit, mais les blocs avaient l’air de bien tenir. J’imaginai tout de même qu’il faudrait renforcer cet accès si je voulais me servir de l’endroit pour plus tard. Avec soin, j’ai donc dégagé l’entrée qui était entravée par des lianes épaisses et je m’étais glissé à l’intérieur, le cœur battant fort comme si j’allais y trouver un merveilleux trésor. On ne se refait pas, je n’ai jamais grandi. Le bruit que je fis alors dérangea quelques énormes chauve-souris qui se faufilèrent avec une certaine grâce hors l’abri.

La lumière du jour entrait paresseusement, mais elle était suffisante pour me permettre d’étudier cette première pièce dans laquelle je me tenais debout sans difficulté, le plafond étant plutôt haut. Malgré la mousse et la végétation qui couvrait une partie des murs et du sol, je compris que l’homme était déjà passé par ici : ça et là la roche était trop lisse pour que ce soit naturel, et c’était encore plus prégnant lorsque l’on observait le sol débarrassé de la végétation galopante. Évidemment, je ne savais pas quel genre d’homme exactement avait déjà foulé ce sol, mais cela ne pouvait être qu’encourageant. Au fond de la cavité, je distinguai une ouverture, signe que la grotte s’étendait plus loin dans le corps de la falaise. N’ayant pas de quoi m’éclairer, je revins sur mes pas, jusqu’à mon campement où je me confectionnai une torche. Du moins, l’idée que je me faisais d’une torche, car c’était la première que j’étais amené à réaliser réellement, et l’expérience de ma nouvelle vie m’avait enseigné que j’étais bien plus doué en théorie qu’en pratique. Bref, je rechargeai ma gourde et me remis en route, non sans avoir de nouveau attisé le feu, histoire de le repérer de loin dans le cas où je resterai quelques heures dans cette intrigante caverne.

« Bob je compte sur toi, tu gardes le camp jusqu’à mon retour ! »

La pièce suivante comportait également des traces humaines mais, à mon grand désarroi, ne comportait ni matériel encore utilisable, ni objets, peintures ou gravures qui auraient pu me distraire. Deux couloirs dans lesquels il fallait presque ramper se dessinaient de part et d’autre de la pièce, et j’entrepris d’emprunter celui de gauche. Je laissai ma torche dans la pièce et commençai mon entreprise lorsque des échos de voix vinrent briser le silence. Quoi ? Interloqué, je peinai à réaliser ce que cela signifiait et je mis un peu de temps à reculer dans mon étroit couloir. Puis, un tremblement anormal se fit sentir, accompagné d’un fracas sans nom dont les échos se répercutèrent sur les parois moites de la grotte, comme pour m’assiéger. Qu’est-ce qu’il se passe bordel ? Je restais un moment prostré au sol, mains sur les oreilles, acculé par le vacarme jusqu’à ce que le silence austère reprenne son règne. Et le silence revenu je compris tout de suite ce qu’il s’était passé, mais ne voulais pas y croire. Non, non, non non non non noooooonnn ! Je me suis précipité à l’entrée, espérant que ce ne soit pas ce à quoi je pensais, mais la fatalité s’abattit sur moi comme une chape de plomb lorsque je constatai que l’entrée était complètement obstruée par de solides rochers comme je le craignais. Dans ma panique, j’ai voulu gratter et désencombrer, mais cela ne fit que déverser davantage de pierres vers moi, manquant de me blesser. Putain putain putain merde non ! Putain putain put...

Je fus brusquement interrompu dans mes jurons car mon attention fut attirée par la présence d’un grand rouquin qui se tenait là et me regardait agir. Je restai quelques secondes figé comme si je ne parvenais plus à raccorder les wagons de mon esprit. Cerveau comme en apnée. 404 Error aurait pu s'afficher. … Puis tout se fit étonnamment clair en un instant, l’écho de voix, c’était lui n’est-ce pas ? Mais était-il aussi à l’origine de la merde noire dans laquelle nous étions désormais ? J’avais envie de croire que non, ou alors que ce n’était pas volontaire, après tout lui aussi était prisonnier dans cette grotte, avec moi. Je ne savais pas bien quoi lui dire, on dit quoi dans ce genre de situation ?

- Euh… tu n’as rien de cassé ? Parvins-je à balbutier maladroitement dans un anglais rouillé. Pourquoi l’anglais ? Bah pourquoi pas ? Fallait bien commencer quelque part… Je veux dire vaudrait mieux pas parce qu’on dirait qu’on va devoir aller plus avant… dis-je en montrant le couloir dont j'étais arrivé. J’avais toujours été excessivement mauvais dans le domaine de la conversation, mais mon "invité" me pardonnerai probablement mon manque de convenance sociale dans la situation où nous étions. Et puis si ce n’était pas le cas, peu m’en importait en fait, moi, je voulais juste sortir d’ici vivant.
Samuel
❦ Feuille de ginkgo
Samuel
Samuel
Ven 24 Fév - 12:35
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