Quelque part sur Gaïa.

L’aventurière se penche pour attraper la jolie perle bioluminescente que le vent a poussé jusqu’à ses pieds. Elle est légère, mais de la taille des mammouths avec lesquels elle jouait petite dans la cour de l’école. Cette bille-ci est blanche, nacrée peut-être ? Brillante en tout cas, avec de jolis reflets bleutés. Mais que fait-elle ici ? Le regard de l’aventurière trouve sans peine d’autres billes semblables : elles se distinguent facilement dans la pénombre. Elles sont plusieurs, toutes dans la même direction, alors l’aventurière décide de suivre la piste des lueurs.

Elle les perd de vue parfois ; en retrouve une cachée dans des fougères ; se rassure qu’elle est dans la bonne direction. Le vent les a poussées partout, mais elles doivent bien avoir une source.

Une grotte.

Ici les perles sont plus nombreuses ; elles n’ont pas toutes roulé hors de la cavité. Comment se fait-il d’ailleurs que certaines aient réussi ? Est-ce un couloir avec une ouverture des deux côtés, qui permet au vent de souffler même là-dedans ? Ou ont-elles été expulsées ? Ou déplacées par des bestioles ?

Elle veut en avoir le cœur net.

Alors elle ramasse une perle, deux perles, trois perles. Elle en lâche une qui est moins jolie pour l’échanger contre une plus irisée. Et puis, à force d’avancer, elle la voit.

Une bille bien plus grande que toutes celles avec lesquelles elle a joué enfant. Un ballon, plutôt. De foot ou de basket, mais d’un blanc bleuté scintillant. Elle n’a jamais vu pareille merveille. Mesmérisée, elle s’approche. Elle est si heureuse de sa découverte.

Ses doigts ont à peine effleuré l’orbe qu’il s’éteint d’un coup.

Le sol soudain bouge sous ses pieds et elle tombe en avant. Jetant un regard en arrière, elle voit comme un rideau se refermer, la coupant de la lumière des lueurs qui l’ont menée jusqu’ici et de celle du ciel étoilé. Elle se retrouve soudain couverte d’une substance visqueuse. Ça colle. Elle ne peut plus bouger. Elle comprend trop tard le piège dans lequel elle est tombée. La plante carnivore, une fois encore, a réussi son coup.