Tiens, au moins un sujet sur lequel ils pouvaient se mettre d’accord tous les deux : lui aussi pensait que le partage des connaissances était une des composantes essentielles à la survie de l’humanité. Ils n’étaient plus assez nombreux pour se permettre de garder secret des savoirs et tenter d’en marchander une quelconque valeur. Surtout qu’un rien pouvait entraîner leur mort. Rune préférait donc largement diffuser au maximum ce qu’il savait afin d’augmenter les chances de survie de ceux qu’il pouvait croiser. Enfin, il ne dirait pas non à quelques jours de repos dans un abri en échange, et cela permettrait à Alice de ne pas être seule pendant ce temps. L’échange leur serait donc profitable à tous les deux.

Par contre, vu le sourire de la rouquine, il pouvait comprendre les… Effets nouveaux des champignons, et il ne su pas s’il devait en sourire ou grimacer. Enfin, il n’avait rien contre les drogues, récréatives ou médicales d’ailleurs, même si le tabac avait toujours eu sa préférence – ce qui n’était guère mieux question effets négatifs quand on y réfléchissait -, et il supposait qu’ils pouvaient bien se détendre tous les deux à l’abri, mais il se demandait combien de personne allait manger ses champignons sans arrière pensées, et les dégâts que cela avait déjà pu causer. Dans un sens, il était ravi de ne pas les avoir tester encore, il n’avait pas voulu risquer un quelconque empoisonnement, car seul et défoncé… Hum.

- Géraldine ?…

Il lui semblait que la jeune femme était seule pourtant… Il camoufla du mieux qu’il pu son incompréhension, et rangea soigneusement le reste de ses affaires, avant de se remettre sur pied. Une heure et demi de marche hein. Il regarda le ciel, puis sa comparse, qui lui paraissait clairement plus sportive que lui. Il allait sans doute devoir se forcer un peu pour suivre son rythme, mais l’idée de dormir à l’abri était plus que tentant désormais. Il veilla à ce qu’ils éteignent correctement son feu, et il s’attacha les cheveux avant de remettre son sac.

- Et bien, je suis fin prêt.

Il suivit Alice, qui s’était faite une torche de fortune, à travers les bois. Il devait avouer que se balader dans l’obscurité était une expérience qu’il n’était pas prêt de faire seul. La sortie de la grotte inondée où il s’était éveillé lui avait largement suffit comme épreuve. Alors il prit sur lui et resta à la hauteur de sa camarade pour éviter de la ralentir, et ne pas rester inutilement trop longtemps dans la nature. Ils ne discutèrent pas tant que cela pendant la route, il préférait économiser son souffle pour sa part. Mais il remarqua qu’elle avait fait des repères pour se guider dans le noir, et il l’en félicita. S’ils avaient établis un campement avec les Châtaigniers au lieu de se balader chacun de leurs côtés, sans doute que cela aurait été le meilleur moyen pour se repérer, surtout dans un endroit comme ça. Il ralentit légèrement au fur et à mesure qu’ils commençaient à prendre de l’altitude. Il entendait de l’eau, assez proche, et un plus gros fracas que l’écoulement lent de la rivière. Une cascade ? Il disait adieu mentalement à son calme et son silence bien-aimé, quand ils entendirent d’un coup un grondement. Beaucoup trop proche. Il se stoppa de suite, regardant un peu inutilement autour d’eux, comme s’il pouvait voir d’où cela venait.

- … Je suppose qu’il n’y a aucune chance pour que tu me dises que cela venait de ton estomac, n’est-ce pas ?

Comme pour lui donner malheureusement raison, le grondement recommença, suivit d’un bruissement de feuilles, et il recula instinctivement vers Alice, parce que c’était elle qui avait la source de lumière après tout. C’était aussi elle qui l’avait mené jusqu’ici. Elle savait qu’il y avait ce genre de créatures et elle l’aurait mené ici exprès ? Non, il n’y aurait guère de raison à ça, et elle semblait aussi chercher ce qui pouvait bien avoir provoqué ce bruit. Il fit de son mieux pour contrôler la panique instinctive qui montait en lui.

- On devrait se dépêcher de…

Il aperçu la forme trop tard, quand elle avait déjà bondit dans leur direction. Un reflet brillant dans des yeux animal et sur une fourrure dorée, alors que l’attaque avait déjà commencée. Un félin. Un prédateur.

Il fallait bien avouer que Rune n’avait rien d’un chevalier servant, et que se sacrifier pour les autres ne faisaient pas vraiment partit de son vocabulaire. Parce qu’il était un médecin, et que la survie de beaucoup des colons passerait pas des types comme lui, avec des connaissances médicales. Il avait conscience de sa propre valeur dans ce nouveau monde. Pourtant, il poussa brutalement Alice pour qu’elle quitte la trajectoire du fauve, et il se fit percuter de plein fouet par la bête, qui l’entraîna au sol sous son poids.

Un jaguar. Un putain de jaguar. Et il allait lui servir de repas.

Rune était un médecin. C’était pour ça qu’on avait été aussi content de l’engager dans un tel projet, car ils étaient manifestement peu nombreux à avoir des connaissances médicales. Et si la formation comportait son lot d’épreuves physiques, lui-même s’était bien plus investi dans l’étude des plantes. Plus utile pour lui. Après tout, il ne serait jamais seul face au danger, il était là pour soigner son groupe du danger, justement. C’était ce qui était prévu. C’était pour ça qu’il avait un peu - beaucoup - négligé l’aspect sportif. Ce n’était juste pas sa spécialité. C’est pour ça qu’il n’aurait jamais dû se jeter devant Alice. Si la jeune femme était blessée, il serait sa meilleure chance de survie.

Mais déjà avant, il avait toujours eu tendance à négliger sa propre santé pour faire passer les autres avant lui. Il suppose que cela expliquait son geste alors qu’il était pourtant tout à fait conscient qu’il ne faisait absolument pas le poids. Ou bien, c’était un instinct stupide.

Il le regretta à l’instant où le poids de la bête le plaqua au sol et lui fit perdre le peu de souffle qu’il lui restait encore. Tout ce qu’il pouvait voir, c’était cette gueule immense et pleine de crocs qui se penchait sur lui, dans sa dernière vision. Que pouvait-il faire d’autres de toute manière ? Se débattre ? Il n’aurait jamais la moindre force pour se défaire de l’étreinte. Bordel, il n’avait même pas la force de fermer les yeux, alors… !

Heureusement pour lui, la rouquine était vive, et quoi qu’elle fit, le félin recula soudainement et… Disparu ? Il écarquilla un peu plus les yeux. Son pelage venait de changer de couleur là ? C’était aussi magnifique qu’extraordinaire et… Et ça voulait dire qu’ils ne le voyaient plus du tout et qu’il pouvait totalement prendre son temps pour jouer avec ses proies.

- Å helvete, jura-t-il dans son norvégien natal.

Il se releva grâce à Alice, essayant de réprimer les frissons  de peur qui menaçaient de le paralyser. Son dos lui faisait mal, comme son épaule et son crâne, là où il avait heurté le sol, et il ne serait pas forcément surpris s’il saignait quelque part. Mais pour le moment, l’adrénaline prenait le dessus, et poussé par la jeune femme, il força sur ses membres pour avancer rapidement, avec inquiétude, craignant à chaque instant de prendre une nouvelle attaque.

Elle le poussa devant elle en lui donnant ses instructions et il obéit, un peu maladroitement. Ses oreilles sifflaient désagréablement, et ce n’était pas seulement à cause du bruit. Sa poitrine se soulevait de façon incontrôlable alors qu’il tentait d’aspirer un peu d’air salvateur, les poumons brûlants, et il s'écorcha les doigts plus d’une fois sur la pierre alors qu’il se rapprochait de la cascade. Il ne savait même pas si Alice était derrière lui. Est-ce que le jaguar était revenu à la charge ? Il accéléra le pas, dérapant sur le sol humide de la grotte quand il y pénétra enfin, et il choppa la lance désignée avant de déjà revenir vers l’entrée malgré une cheville douloureuse.

- Alice ?! Alice !!

S’il s’engageait dans le passage et que la bête était juste derrière elle, il allait la bloquer mais si elle était en danger, elle aurait besoin de cette lance alors… Après une très courte hésitation, il fit un pas en sens inverse, et il fut soulagé de l’apercevoir non loin. Il lui tendit la main pour la tirer vers lui, ne sachant toujours pas si la bestiole était à ses trousses ou s’ils étaient enfin en sécurité…

Pendant un instant, un instant effrayant, il craignit que la jeune fille n’ai périe. Que ce fauve avait réussit à l’avoir alors qu’il l’avait laissé seule face à lui. Les bruits de la cascade avaient très bien pu cacher ses cris. L’arme à la main, et malgré un corps douloureux par tous ses efforts dont il n’avait pas l’habitude, il se décida enfin à revenir sur le chemin à raz de la falaise quand la rouquine apparue enfin devant ses yeux, et il laissa échapper un sérieux soupire de soulagement. Quand elle saisit sa main, les forces semblèrent la quitter, et il glissa son autre bras autour de sa taille pour l’attirer contre lui, surveillant et scrutant anxieusement les ténèbres derrière elle. Rien. Trop abrupte pour le félin ? Il l’espérait sincèrement.

Il soupira de concert avec Alice, l’aidant à se redresser déjà. Il était en nage, son cœur tambourinait à tout va dans sa poitrine, sa cheville était douloureuse et son souffle quasiment inexistant. Et ce serait pire quand l’adrénaline serait totalement retombée. Mais ils étaient en vie, et ne souffraient que de légères égratignures sans réelles conséquences. Heureusement.

- Il est pas là. Tu n’es pas blessée, ça va ?

Le lâchant, la jeune femme s’occupa d’allumer une torche à l’entrée de la grotte pour assurer un peu plus leur sécurité et il l’a laissa faire, ayant besoin de pus de temps qu’elle pour rassembler ses forces. Il regarda vaguement autour de lui, puis une seconde fois, un peu plus curieux. Bien qu’il fallait l’avouer, c’était plus la présence de l’animal qui attira toute son attention, plus que les capsules de cryonie et le travail déjà accomplit par Alice pour faire de l’endroit un abri sûr. Il se garda de faire une quelconque remarque au nom si singulier de la bestiole, et s’avança lentement pour mieux la voir, une main se maintenant au mur de pierre.

- Remarquable. C’est un lama ? Mais comment tu as réussi à l’apprivoiser ?

C’était la première fois depuis son réveil qu’il voyait une telle créature. Vu à quel point la nature avait reprit ses droits, est-ce qu’elle avait eu du mal à l’approcher ? A en trouver ? Il devait admettre être impressionné. Il tendit lentement la main, et après quelques instants sans bouger, vient lentement la poser sur le corps de Géraldine. L’animal semblait être une compagne remarquable, silencieuse, came, tout en assurant une présence ici. Il se surprit à sourire doucement.

Il repose doucement l’arme de sa camarade, absolument pas à sa place, mais ils ne risquent plus rien alors… Avant de hocher la tête et de reprendre, quand il s’approche des restes du foyer en claudiquant :

- Va pour les champignons. Évitons de mélanger ça à la caféine de suite, ça fait des siècles que mon corps a pas eu de drogues, et je les fumais, alors l’effet n’était pas vraiment le même.

Elle lui avait dit quoi, déjà, quand elle lui avait exposée les propriétés des champignons ? Avec tout ça, il avait déjà oublié. Mais bon, ce serait sûrement rien de bien méchant, juste de quoi leur permettre de se détendre et de souffler, et après tout ça, ils le méritaient bien, même si ça impliquait une réaction chimique. Il était un médecin très ouvert en matière de substances récréatives.

- Mais avant, on va s’occuper de tes écorchures, et je crois que je vais avoir besoin de bander ma cheville. Ça serait dommage après tout ça de finir par prendre une infection, non ? J’ai quelques plantes, je te montrerais d’ailleurs, ça peut toujours t’être utile.

Oui, il trouvait toujours et malgré tout l’identification des Ruches plutôt inutile, mais le partage des informations et des connaissances, c’était autre chose. Apprendre permettait de survivre, alors chaque once de savoir apportait une chance supplémentaire face à leur nouveau monde. Et c’était encore plus réel et plus vrai quand ça touchait la médecine.

Il enleva son long manteau et attacha ses cheveux en arrière, et il s’assit près du feu avec un soulagement bienvenue, bien qu’il était déjà en train de chercher ses divers moyens de soin dans son sac en même temps...

- Ce n’est guère étonnant de sa part…

Malgré tout, ça le fit sourire. Ouais, Lysandre était clairement du style à profiter d’un bon apport de protéines plutôt de soigner un animal blessé. Et puis… Alice était installée et sédentaire, de ce qu’il voyait, là où les Châtaigniers étaient toujours nomades. C’était plus logique pour elle de commencer un peu d’élevage et de plantations que pour eux. Sans l’option jaguar par contre. Il caressa quelques instants la bête, placide, et qui lui permettait d’oublier un temps soit peu le danger auquel il avait été confronté. La chute d’adrénaline allait faire mal. Et il n’allait plus dormir si sereinement quand il serait à l’extérieur.

Il revient lentement vers le feu, reniflant un peu l’air pour tenter de décrypter les différentes plantes qu’elle faisait infuser, sans grand succès. Il plissa le nez à son commentaire alors qu’il s’asseyait :

- C’est ridicule. L’alcool est autant une drogue que le reste, même si les lobbyiste ont veillés à ce qu’on ne le considère pas comme tel. T’étais pas coincée de pas te coller une gueule de bois, ça prouve qu’au contraire, tu avais pas besoin de ça pour profiter des fêtes et des autres.

Bon, il était certainement le moins bien placé pour parler des dangers des drogues, mais l’alcool n’avait jamais eu ses préférences, même s’il avait le souvenir de quelques soirées étudiantes un peu trop arrosées. Et puis, ses ravages étaient bien plus insidieux et vicieux que le reste, mais on préférait faire comme si ce n’était pas une substance autant addictive que d’autres.

- Je ne touchais pas aux drogues dures. Juste du tabac, et de temps à autre un joint. Et encore, je n’étais pas un fumeur compulsif.

Fumer deux ou trois clopes sur sa semaine, c’était plutôt raisonnable. De toute façon, son rythme de vie était bien trop merdique pour qu’il puisse avoir simplement le temps de faire une pause pour ça. Et le but n’avait jamais été d’être dépendant de quelque chose, juste de pouvoir se détendre et oublier quand la pression était trop forte. Il avait l’impression de se justifier alors qu’il n’avait rien fait de mal, et aucun compte à rendre à la jeune femme. Il bu une gorgée du breuvage avec plaisir. Pas mal. Il devrait lui demander quelles plantes elle utilisait, ça pourrait lui être utile en chemin. Mais la rouquine s’activait toujours, nettoyant ses mains en lui assurant qu’elle n’avait rien de grave, et venant voir pour sa cheville. Elle encore sous le coup du choc de l’attaque. Il lui offrit un sourire doux alors qu’il enlevait lentement ses chaussures, et qu’il s’occupait de sa cheville espérant que son calme pourrait l’atteindre et qu’elle se détendrait un peu elle aussi.

- J’ai trouvé quelque chose qui me fait penser à la primevère européenne, c’est l’occasion de tester si ce n’est qu’une ressemblance ou une hybridation résistante à la région qui s’est bien développée. J’ai une certaine… Tendance à tester sur moi les différentes plantes que je trouve, pour voir ce que ça donne.

Avec son aide, ils confectionnèrent un petit cataplasme, et il laisse ensuite Alice lui appliquer et lui bander la cheville. L’idée, c’est de lui occuper l’esprit pour l’aider à souffler un peu. Il pense ne pas trop mal s’en sortir.

- Merci. Pour tout d’ailleurs. Je risque de devoir squatter ton abri un ou deux jours de plus avec ça.

Même s’il adorait explorer et découvrir autour de lui, et qu’il préférait le silence, il ne disait pas non à un peu de compagnie rassurante de temps à autre. Et vu comment, quelques heures plus tôt, elle avait eu l’air de souffrir de la solitude et de la perte des siens, il suppose qu’elle sera d’accord pour l’accueillir quelques jours. Ça ne peut que leur faire du bien à tous les deux.

- Bien, est-ce que tu veux que je t’aide pour ses champignons alors ? Qu’on se détende un peu ! On l'a bien mérité je pense, non ?

- Oh, c’est plutôt courant de ne pas apprécier l’odeur du tabac tu sais ? Surtout pour un non-fumeur, les fumeurs prennent assez vite l’habitude de l’odeur et ne s’en rendent plus vraiment compte.

Et même si ses années de festivités étaient déjà loin derrière lui au moment de sa cryonie, il pouvait la comprendre. On préférait autre chose qu’une odeur tenace de ce genre en souvenirs d’une bonne soirée. Même si, pour sa part, il n’avait jamais trouvé ça dérangeant, même s’il fumait très peu.

- Tu préférais quoi alors ? Boire un coup avec des amis et danser ? Je suis sûr que tu dois bien danser.

Il ne savait pas si la faire parler de son passé soit une bonne idée, surtout après ses larmes un peu plus tôt. Mais d’un autre côté… Les souvenirs de ceux qu’elle aimait vivaient à travers elle, et c’est en les partageant qu’elle pourrait les garder vivant, en tout cas de son point de vue. Et objectivement parlant, Alice était très belle, alors elle avait sans nul doute du enflammer plus d’un coeur en dansant dans une quelconque boite de nuit.

Enfin, en attendant, il s’occupa de lui montrer la plante qu’il avait trouvé. Et son attitude lui fit légèrement pencher la tête sur le côté. Déjà à cause du son, plus haut, même si en soit, vu le bruit de la cascade, ce n’était même plus autant douloureux pour lui, vu que… Tout l’était déjà. Mais aussi, et surtout, parce qu’elle semblait vraiment inquiète de ce qu’il faisait. Et oui, ils venaient de se faire attaquer par une bête sauvage, d’accord, mais ils devaient survivre en pleine nature, et s’ils avaient l’avantage de connaître la médecine de base de leur époque, il fallait bien qu’ils fassent avec les moyens du bord. Étonnamment, au lieu de râler et de s’énerver contre elle comme lors de leur rencontre, il laissa échapper un simple sourire sans réelle joie :

- Je voyage seul pour le moment, alors je n’ai pas vraiment d’autres choix, il faut bien qu’on apprenne à se débrouiller avec les plantes. Mais oui, quand j’étais avec les autres Châtaigniers, je faisais mes tests avec eux.

Notamment parce qu’ils, aussi bien Lysandre que Maggie, l’avaient engueulés bien plus sévèrement que la rouquine quand ils s’étaient rendus compte qu’il se coupait parfois intentionnellement pour s’assurer de l’efficacité d’une plante… Après ça, ils avaient insisté pour qu’il fasse ses tests sur eux également et qu’il n’ai pas à faire ça tout seul. Hum, peut-être que cela lui manquait un peu, finalement, de ne pas voyager avec eux. Il espérait qu’ils aillent bien, et qu’aucunes bestioles du même genre ne les aient attaqués.

En tout cas, il était relativement surpris de constater les connaissances de la jeune fille. Elle eu à peine besoin de ses indications pour préparer le cataplasme, et le bandage qu’elle lui fit n’aurait pas fait honte à un professionnel. Il bougea précautionneusement la cheville, mais tout avait l’air correct. Et il ne sait pas si c’était d’avoir échappé conjointement à la mort, mais il adressait plutôt de nombreux sourires à sa comparse tout le long de ses soins. Comme quoi, même un grognon comme lui pouvait se détendre un peu.

- Une espèce d’omelettes à mon avis. Même si, sans œufs, ça ressemblera plus à une fricassée de champignons, mais ça sera tout aussi bon.

En plus, c’était purement dans un but récréatif, vu qu’ils avaient mangés tout à l’heure. Assis à ses côtés près du foyer, il laisse Alice nettoyer un peu les champignons et il vient calmement découper le fruit de leur récolte pour les mettre dans un récipient. En soit, il n’est pas le plus doué question cuisine, et se contente donc du plus simple, mais il regrette néanmoins de ne pas avoir trouvé d’oeufs quand même, ce qui aurait rendu leur préparation sûrement meilleur. Qu’importe ! Un peu de détente leur fera du bien. Il pique un ou deux bouts de la pointe de son couteau pour en vérifier la cuisson.

- Je pense que c’est bon.