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Une drôle d'épave
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La voyant ranger ses affaires, Akara prend conscience qu’elle part peu équipée pour cette quête : un couteau suisse et un Ukulélé. Les paroles d’Alice résonnent dans sa tête: *Je ne suis pas vraiment équipée pour résister à un gros fauve..* *Et moi donc … aujourd’hui moins que jamais.* Quoi que cela puisse être, elle espère ne pas tomber dessus.

Son instrument bien calé dans le dos, elle se met en route avec sa nouvelle compagnonne, elles marchent  silencieusement quelques instants jusqu’à arriver devant leur destination.

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Un yacht. Gigantesque. Véritable vestige d’une société capitaliste déchue; l’engin malgré l’objet de luxe qu’il représentait en son temps n’est aujourd’hui rien de plus qu’un amas de métal rouillé, rongé par le sel et le vent. A première vue, ce truc semble tout aussi inutile que son ancien propriétaire. Un rictus se dessine sur ses lèvres *Quand on parle du loup* . Peut-être que la surconsommation de ces êtres abjectes s’avérera salvatrice dans ce monde, augmentant les probabilités de trouver du matériel, qu’importe son état.

- "On ne sait pas ce qu'on va trouver là-dedans. Si jamais je me retrouve en mauvaise posture, ne te mets pas en danger pour moi."

Cette réflexion sort Akara de ses pensées et la laisse coite. Elle ne connaît pas la jeune rousse depuis longtemps mais elle n’est pas ingrate au point de l'abandonner face au danger. Après tout, sans en venir à la conclusion qu’elle l'a sauvé, Alice s’est montrée plutôt généreuse dans pareille situation -bien que teinté d’un certain dédain-. Qui plus est, c’est bien une communauté d’entraide qu’elle compte former sur Gaia, il s’agit de commencer à la construire aujourd’hui.

- "Alors ? On passe par où ?"

Le bateau est percé de toute part, il n’y a que l’embarras du choix.

- "Je te propose de commencer par le plus simple. Ce trou, là dans la cale, si le reste de l’épave est dans le même état, on aura une chance d’arriver jusqu’au pont sans se fatiguer."

La jeune femme s’approche du trou dans la coque du bateau, elle n’y voit pas grand chose, il n’y pas de hublot dans cette partie du navire et l’érosion n’a pas été assez forte pour créer des persiennes dans le métal. Le fond est inondé, elle plonge son bras pour évaluer la profondeur *jusqu’au coude, c’est faisable, pas besoin de nager*.

Tout en retirant ses chaussures et en retroussant son pantalon au niveau des genoux, Akara s’adresse à Alice:

- "Pour l’eau tu fais comme tu préfères, par contre on y voit que dalle là-dedans. Va falloir qu’on se fasse des torches si on espère trouver quelque chose d’utile."

Elle balaye du regard le paysage à la recherche d’une solution et poursuit :

- "On n’aura pas de mal à se fournir en bois vert et la sève de pin fera un bon inflammable."


Elle marque une pause agacée ; *bien sûr je n’ai pas de pierre à feu…* avant de s’en retourner à nouveau à Alice:

- "Est-ce que tu as de quoi faire des étincelles ?"

Elle lève les yeux vers le ciel, le soleil continue doucement de décliner. *quelque chose de gros et de rugissant s'est attaqué à eux.* Akara n’a pas passé une seule nuit hors de son camp depuis son réveil de la cryonie, elle n’est pas rassurée à cette idée.

- "On devrait aussi en profiter pour collecter du bois sur le chemin, histoire de pouvoir se faire un feu convenable si on ne ressort pas de ce rafiot avant que la nuit tombe."
 
A y réfléchir un peu plus, elle se dit qu’elles feraient mieux d’attendre demain pour explorer. Cela leur laisserait le temps de se préparer et de s’assurer un abri pour la nuit.  Loin du camp, de sa hache et de son organisation habituelle, Akara n’est pas à l’aise. Et cette situation de dépendance à cette jeune femme qu’elle connaît à peine n’arrange rien à ce sentiment. Sa nausée reprend soudainement . *putain de champignons, je serai pas dans cette merde sans eux* Elle se redresse, prête à vomir une énième fois, mais elle est prise de vertige et perd l’équilibre. Elle tente de se rattraper à la coque du bateau mais dans la précipitation elle s’écorche la main sur un morceau de métal tranchant.

- "Aïe !!!! Putain de merde manquait plus que ça."

Elle regarde sa main; une belle entaille divise sa paume en deux. Elle exerce une pression avec sa main valide pour arrêter le saignement, elle sent le liquide chaud s’infiltrer entre ses doigts. *De l’eau propre vite!* Mais elle n’a pas sa gourde, à vrai dire elle n’a rien. Le sentiment de panique envahit tout son corps, sa respiration et son pouls s’accélère. Elle s'assoit pour tenter de se calmer, ça fonctionne. Son pouls ralentit, le sentiment de panique laisse place à une fatigue intense. Les paupières lourdes, prête à s’endormir elle voit le visage d’Alice se pencher vers elle, on dirait qu’elle crie mais Akara n’entend plus rien, juste un long sifflement avant de sombrer dans le noir complet.

Cette publication remporte un ruban puisqu'elle contient un défi mensuel réussi !  
Akara
❦ Ramure de laurier
Akara
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Jeu 2 Mar - 18:57
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L'expression d'Akara à sa demande la fit grimacer. Elle sentait que la jeune femme ne comptait pas exaucer son souhait. Elle espéra donc qu'il n'arriverait rien pour ne pas avoir à entraîner une innocente dans son obsession d'informations...

Alice approuva son choix concernant leur entrée sur le navire. Elle observa les alentours quelques secondes avant de s'approcher du trou à son tour. La rousse préférait éviter une embuscade, et l'endroit était parfait. Il suffisait que des gens attendent dans la forêt proche et d'autres dans le navire et, hop ! Elles seraient coincées. Mais non. Tout avait l'air calme, presque trop tranquille.

Le trou sentait la rouille et l'humidité, un frisson remonta dans le dos de la jeune femme. À l'intérieur, l'obscurité était totale. Après avoir observé Akara se défaire de ses chaussures, elle l'imita, ne gardant que sa combi'. Son gros sac la gênerait sûrement, mais elle avait trop peur qu'il disparaisse si elle le laissait au-dehors.

- Des torches ? Répéta-t-elle, la tête ailleurs. Ah, oui, tu as raison, ça nous évitera d'y aller à tâtons.

Mais avec quoi ? Telle était la question. Extraire l'huile des noix de coco était long... Et elle ne voyait rien de bien inflammable ici. Retarder l'exploration avec la nuit qui arrivait aurait été une solution. Toutefois, tout comme elle, Akara ne semblait pas vouloir rester ici. Elle évoqua d'ailleurs le pin, sa sève plus précisément et Alice lui renvoya un regard surpris. Elle n'avait aucune idée de ses propriétés !

- Oh, tu m'en apprends une bonne ! S'exclama-t-elle ravie, avant de tirer le silex et l'amorce de son sac suite à la demande de la brune. Tiens !

Elle approuva l'idée de la jeune femme et partit collecter du petit-bois bien sec. C'est un cri qui la fit revenir précipitamment près du navire. En voyant Akara tanguer, les mains en sang, elle paniqua et se précipita en l'appelant, juste à temps pour protéger sa tête d'une rencontre brutale avec le sol. C'était la deuxième fois ce jour. Heureusement, elle était moins haut cette fois.

Alice l'aida à se coucher dans la position latérale de sécurité, au cas où elle vomirait à nouveau, puis observa méticuleusement ses mains. Elle fut soulagée de voir qu'une seule des deux était blessée. La coupure était profonde, mais pas assez pour détruite sa préhension, par chance.

- Ok, ok, je reviens ! Chuchota-t-elle, en pleine réflexion sur la marche à suivre.

Elle se leva précipitamment, attrapa son couteau de chasse et couru jusqu'au pin. Elle donna des coups puissants dans l'écorce jusqu'à ce que la sève en coule.

- Ok, ok, une feuille pour la transporter... Souffla-t-elle en cherchant le dit objet autour d'elle.

Elle en arracha une à un buisson proche et y fit couler le précieux liquide avant de retourner vers Akara en courant à toute jambe. Après avoir posé le couteau, elle rinça la plaie avec la quasi-totalité du reste d'eau contenue dans sa gourde. Elle pencha la main de la femme de gauche à droite pour bien vérifier à la lueur des flammes qu'il n'y avait rien dans la plaie puis y fit couler la sève en expliquant tranquillement, si tant est qu'elle puisse l'entendre :

- Ça risque de ne pas être agréable, mais ça devrait aider à refermer ta coupure et empêcher les saletés d'entrer pendant que ça cicatrise...

Elle garda la main d'Akara dans les siennes, surveillant le durcissement de la sève qui passa d'ambrée à un marron plus terne et l'arrêt du saignement. Voilà qui était mieux. Ah, la tension retomba, elle n'osa même pas faire de reproches à sa compagne d'aventure. Ce n'était pas le moment. Elle n'avait pas l'air bien et, de toute façon, elles avaient loupé le timing pour aller visiter le bateau avant la nuit. Alice rassembla le bois et entreprit d'en faire un foyer durable et sécurisé en creusant légèrement le sable au-dessous.

- On va rester là le temps que tu ailles mieux. Je vais chercher de quoi nous désaltérer.

C'était risqué, de la laisser seule dans son état, mais elles n'avaient plus d'eau potable, Alice devait en trouver. Elle se souvint de la proposition d'Akara plus tôt et chercha des cocotiers. Il y en avait plusieurs sur la plage, à quelques dizaines de mètres. Du moins, de loin, il lui semblait que c'en était, et elle pourrait garder la femme en visuel, grâce au feu.

En se retrouvant au pied de l'arbre, la rousse hésita. Quelle était la marche à suivre ? Grimper et couper la base du fruit ? Elle pouvait aussi prendre quelques feuilles pour s'occuper puisqu'elle devait veiller l'état de la brune. Hors de question de s'endormir paisiblement. Et si la fièvre la prenait ? Pire ! Si la plaie s'infectait malgré la sève ? Elle n'en avait utilisé qu'une fois, venant d'un autre arbre, et sur une égratignure. Autrement dit, elle n'avait aucune certitude de l'efficacité de son pansement naturel.

Secouant la tête pour cesser de se morfondre et de stresser, elle s'efforça de grimper au cocotier. Il lui fallut bien trente minutes pour atteindre le sommet, après avoir glissé et être tombé plusieurs fois. Elle parvint enfin à décrocher laborieusement trois fruits et deux feuilles, assez petites. Le tout roula sur le sable et elle redescendit en se griffant les mains à l'écorce. Alice retourna ensuite à leur camp improvisé et vérifia la plaie d'Akara. Il n'y avait pas de rougeur. Elle posa sa main sur son front délicatement. Pas de fièvre non plus pour l'instant. Le soulagement la fit frissonner.

- Ok, tout va bien...

Elle alla tremper les feuilles de cocotier dans l'eau de mer puis les étendit à sécher sur le sable. Revenant s'asseoir près de la jeune femme, elle s'attela à ouvrir les noix dont elle jeta les cabosses dans le feu pour l'alimenter. Après avoir réussi à en ouvrir une, elle pris garde de ne pas en perdre la précieuse eau et demanda à la brune, espérant que celle-ci reprendrait conscience :

- J'ai de quoi boire et manger et nous avons un feu. Prends le temps qu'il te faut. Je veille sur toi.

C'était sincère. La rousse avait beau être odieuse, parfois, elle n'en demeurait pas moins une bonne âme. Elle but l'eau de la première noix et mangea tranquillement la chair, assise en tailleur devant les flammes dont les braises rougeoyaient en s'envolant dans le crépuscule.

Alice
❦ Feuille de Houx
Alice
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Dim 5 Mar - 9:15
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La sensation de chaleur diffuse, le son des crépitements du bois qui brûle et l’odeur caractéristique d’un feu camp berce Akara dans son inconscient. Elle est allongée dans son hamac tendu entre l’entrée de sa cabane et un arbre sous lequel elle aime s’abriter pour profiter de son ombre. Elle feuillette un de ses ouvrages favoris “ le livre des simples” , 200 pages sur les vertus des plantes médicinales. Après quelques mois passés seule dans les Cévennes, elle a compris que si elle voulait vivre seule, en quasi autarcie du reste de la société, elle allait devoir apprendre continuellement.  Ainsi tous les jours, elle se documente sur différents sujets, la botanique, les technologies lowtech, la permaculture, les méthodes de conservation, extraction des principes actifs des plantes. En tant qu’ex ingénieure elle avait beaucoup de connaissances et pratiques sur des travaux manuels mais en un an d’exil elle était devenue une véritable sorcière. Ce rituel d’apprentissage lui donnait toujours un sentiment profond de satisfaction et la rapprochait tous les jours de son objectif d’autonomie. Mais parfois, ainsi bercé dans son hamac par le vent, elle troquait son temps de lecture contre une sieste revigorante.
Aujourd’hui fait partie de ces jours venteux, les feuilles dansent au bout de leur branche, certaines s’envolent prêtes à vivre de nouvelles aventures. Notre apprentie sorcière apaisée à la vue de ce ballet de cellulose, elle se love au fond du hamac. Alors qu’elle ferme calmement ses yeux, une odeur saline lui emplit les narines. *On se croirait à la mer*, mais une voix interrompt ce moment de repos:

- "J'ai de quoi boire et manger et nous avons un feu. Prends le temps qu'il te faut. Je veille sur toi."

Sur ces mots, Akara se réveille doucement, elle fait face à des flammes chaleureuses et réconfortantes derrière lesquelles elle devine la silhouette d’Alice, la lumière qui se reflètent sur ses cheveux roux donnent l’impression qu’elle s’est embrasée. Elle se tient debout droite et surveille les alentours maintenant plongés dans l’obscurité de la nuit, avec pour seule lumière les quelques lueurs du feu et de la lune.

*Merde il fait déjà nuit ! Je me suis endormie ?* Une légère sensation de brûlure dans la main gauche lui rappelle la scène qui s’est déroulée un peu plus tôt, son dernier souvenir étant le visage d’Alice alors qu’elle s’écroulait sur le sable. Elle reconnaît le pansement à la sève de pin qui vient maintenant couvrir son entaille. Il lui arrivait d’en faire quand elle avait le malheur de se faire des écorchures lors de ses treks en forêt. *J’en aurai pas loupé une aujourd’hui, j’ai de la chance qu’Alice soit si pleine de ressources*.
La jeune femme se redresse en position assise pour faire face au foyer.

- "Merci." Lance-t-elle presque gênée.

- Toi qui voulait pas que je me mette en danger, on dirait que c’est râté… Je me suis évanouie longtemps ?"

Akara garde les yeux rivés sur ses mains tout en massant sa paume blessée. Elle n’ose pas croiser le regard d’Alice. *Elle doit se demander comment je suis rentrée dans le projet Perséphone*. Depuis qu’elle avait rencontré la jeune rousse, elle n’avait montré que ses meilleurs côtés. Bien au contraire… Pourtant à chaque fois elle a pu compter sur, celle qu’elle pouvait appeler sans nulle doute, son alliée.

- "Tu as été très efficace pour établir ce camp de fortune."

Elle se sent infiniment redevable et particulièrement coupable d’avoir ralenti les plans de la rouquine. Elle est prête à tout pour se rattraper et laisse donc tomber ses dernières barrières de méfiance pour laisser entrer Alice dans son cercle.

- "Tu sais, je me suis installée pas très loin d’ici.  La nuit s’est installée et avec ce ciel dégagé elle peut se repérer grâce aux étoiles. Probablement à une bonne heure de marche tout de même selon les obstacles à rencontrer dans la jungle. Le camp est encore sommaire mais je l’améliore de jour en jour, j’ai déjà réalisé quelques réserves de nourriture, bricoler un endroit pour cuisiner, un abri solide pour se protéger du vent et de la pluie. Je dois perfectionner l’aspect sécurité, mais pour le moment je n’ai pas eu de mauvaises rencontres avec la faune locale. Je pense que mon feu et ma musique. (Elle montre du doigt son ukulélé laissé sur le sable à distance raisonnable du feu) les tiennent éloignés. Mais par contre cela à tendance à attirer les humains…"

Elle marque une pause.

- "Tout ça pour te dire que je t’en dois une bonne et que lorsque l'on aura terminé cette excursion, tu seras la bienvenue dans le camp de la ramure de Laurier. Elle montre son tatouage en même temps. Tu pourras venir t’y reposer et/ou prendre quelques réserves de nourriture si tu comptes poursuivre ton enquête sur ce qui est arrivé aux derniers humains.  
Akara
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Dim 12 Mar - 13:58
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Alice regarda la brune se redresser et vit immédiatement la gêne dans ses yeux. Elle comprenait et ne dit rien, lui laissant les premiers mots pour répondre doucement, d'un ton bienveillant :

- Deux heures, je dirais. Tu en avais visiblement besoin. Ce n'est pas grave, prenons la nuit pour nous reposer, nous verrons au matin.

Elle remua les cendres sous le foyer pour y placer une branche plus sèche, carburant indispensable pour la longue nuit à venir. La jeune femme tendit ensuite une noix de coco qu'elle venait d'ouvrir à Akara en souriant :

- Si ton estomac va un peu mieux, tu devrais reprendre des forces. Elles sont excellentes. J'avais peur qu'elles aussi aient subi des modifications, mais il semblerait que non.

Quand sa compagne d'aventure mis en avant ses capacités, Alice rougit légèrement et repoussa en arrière sa chevelure en soufflant :

- Je n'ai pas vraiment de mérite, c'était mon travail... Dans ma première vie, j'organisais des séjours de survie dans des milieux sauvages pour des gens qui voulaient se ressourcer, ou qui étaient en quête de sensations fortes. Il y avait des parcours simples pour les débutants, ceux qui voulaient faire des câlins aux arbres. On les appelait comme ça pour les charrier. Et des plus durs, vraiment exigeants.

Son cœur se serra à ces souvenirs. Ils lui manquaient tant... Mais même Perséphone n'aurait pas pu les sauver. Elle caressa machinalement son collier dont seul le haut de la chaîne dépassait de la combinaison. La déclaration d'Akara la tira de cette spirale de remords et lui arracha un sourire. Finalement, elles pouvaient s'entendre en y mettant chacune du leur.

- La musique a toujours rassemblé les Hommes, pouffa-t-elle doucement, attentive à la suite qu'elle devine déjà.

La jeune femme lui proposa de se rendre dans son camp qui semblait parfaitement agréable et le sourire d'Alice pris un air d'excuses. Elle avoua, coupable et honteuse après lui avoir montré les deux feuilles de houx qui ornaient son poignet :

- J'ai déserté ma ruche sans même cherché à aider ces autres personnes que je connais à peine. Quand j'ai rejoint Persephone, seule ma propre survie m'importait. J'étais amère et fermée aux autres. J'avais une revanche à prendre sur la vie. Je les ai tous repoussés alors qu'ils ne cherchaient qu'à créer des liens pour l'Après... Pour aujourd'hui... Certains n'ont pas survécu au sommeil et je ne me souviens même pas de leurs noms... J'ai honte de mon attitude.

Elle se tut un instant et prit une grande inspiration, puis se détourna d'Akara, pour fixer son regard sur l'immensité céleste.

- Je dois y retourner, sécuriser l'accès, leur laisser des informations et de la nourriture. Peut-être que je pourrais leur dessiner un plan pour te rejoindre dans ton campement, certains préféreront sûrement la sécurité d'un groupe. Une fois que j'aurais fait ça, je reviendrais te voir. Je suis sûre qu'il y a beaucoup à accomplir, à créer. Et que ça n'est qu'en s'unissant que nous y parviendront.

La rousse n'aurait pas pensé se confier autant sur ce qui la minait et la poussait à tenir bon. Un poids avait disparu de ses épaules et elle se sentait mieux. Certaines choses la rongeaient toujours, comme son absence à ses côtés. Mais c'était une autre histoire et il valait mieux traiter un problème à la fois.

- Si tu n'as pas trop fatigué, je veux bien que tu prennes le premier tour de garde, lança la rousse à la jeune femme en grimaçant. Elle se sentait soudain très lasse.

Alice
❦ Feuille de Houx
Alice
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Lun 13 Mar - 13:00
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Elle buvait les paroles d’Alice avec autant d’avidité que l’eau de sa noix de coco. Akara n’est pas la seule à avoir baissé cette barrière derrière laquelle semble se cacher chaque nouvel habitant sur cette Terre. La jeune rousse ne fait aucun reproche à notre belle belle aux bois dormant, au contraire la sympathie la gagne, une certaine proximité s'installe entre les deux femmes. Alice était donc instructrice en survie dans une autre vie. Cela plonge la brune dans de vieux souvenirs. Plusieurs années avant sa séparation, Marc avait eu la bonne idée de leur offrir un week-end de survie dans les Vosges, l’enthousiasme n’était pas total quand elle a ouvert l’enveloppe pour recevoir son bon, mais ce stage l’avait vraiment changé ! Si elle s’était sentie assez merdique voyant la difficulté qu’elle avait à couper du bois, ce sentiment a vite laissé place à de la fierté quand elle se révéla plutôt douée en orientation et nœuds coulant. Le meilleur moment avait été celui où elle s’était retrouvée seule dans son hamac pour passer la nuit. Se retrouvant alors dans un environnement inconnu , seule avec ses pensées. Elle avait réalisé à quel point toute sa vie était superficielle et qu’il en fallait vraiment peu pour être heureuse. Cette expérience a probablement penché dans la balance quand Akara a décidé de changer de vie.

Le rire étouffé d’Alice la sort de ses pensées. Elle lui montre son tatouage, elle vient d’une autre ruche. Elle reconnaît une certaine forme d’égoïsme qu’on ne lui aurait pas deviné vu sa détermination à découvrir ce qui est arrivé aux derniers hommes. Mais malgré cette quête toute personnelle, elle explique maintenant vouloir retourner à sa ruche afin de les aider dans leurs premiers pas dans ce nouveau monde. Peut-être que cette aventure les aura fait grandir toutes les deux. Akara apprendra à accepter de l’aide, Alice à en donner d’avantage. La jeune rousse lui tourne maintenant le dos, l’air presque grave. En grimaçant elle lui demande si elle peut assurer un tour de garde.
*Bien sûr, j’ai l’impression d’avoir assez dormi pour aujourd’hui, je n’ai pas vu ma journée passer.*

- “Tu veux dire le deuxième tour ? Encore merci d’avoir pris soin de moi comme ça ! Je me sens vraiment mieux, tu peux te reposer je vais gérer la suite. Si ça ne te gène pas, je vais en profiter pour te jouer un morceau, ça devrait pouvoir te détendre …et si ma théorie est juste ça devrait éloigner les bêtes.”

Elle termine sa phrase avec un clin d'œil complice, attrape fissa son ukulélé et passe la sangle par-dessus son épaule.

Debout face à l'obscurité, la chaleur du feu dans le dos, elle accorde son instrument. Elle le manipule avec précaution pour ne pas trop solliciter sa main blessée et se met à pincer les cordes de sa main valide. Elle veut jouer un air doux et réconfortant pour sa nouvelle amie qui se dit fatiguée mais dont la mine assombrie par un surgissement de souvenirs enfouis n’a pas échappé à la musicienne.



Les vibrations du nylon sur le koa poli se dispersent dans la nuit et Akara laissent ses cordes vocales vibrer à leurs tours pour chanter le tube de The Velvet Underground “Sunday Morning”

Ce n’est pas encore le matin et on est probablement pas dimanche. Allez savoir si les jours durent toujours 24 heures dans ce monde. Mais cette chanson sonne comme une promesse pour la jeune femme, celle de jours meilleurs et d’un futur paisible possible. Elle a démarré la construction de son camp pour venir en aide aux membres de sa ruche. Elle n’a jamais imaginé accueillir d’autres membres, mais cette idée lui plaît assez. Son rêve d’une communauté d’entraide vivant en harmonie avec la nature pourrait-il se réaliser ?

La chanson est terminée mais la musicienne continue de gratter les cordes de façon mélodieuse sans jouer de morceau en particulier. Elle se déplace le pas léger autour du feu, veillant à ne rater aucun mouvement suspect. Alice semble avoir trouver le sommeil, le feu fait briller ses cheveux dont quelques mèches lui barrent le visage. Elle aime beaucoup cette couleur chatoyante, elle ne s’en lasse pas. Elle s’arrête de jouer quelques instants pour profiter du son des vagues qui viennent mourir sur le sable; le reflet de la lune sur l’eau comme unique point lumineux dans cet horizon. Elle admire ce tableau nocturne quand une grosse ombre fulgurante vient rompre le paysage. * Il y avait un rocher ici ?* Un mouvement soudain et rapide lui indique qu’il ne s’agit pas d’un objet inerte. Elle s’accroupit près d’Alice pour la réveiller calmement sans lâcher des yeux l’ombre qui semble grossir et se rapprocher.

Akara attrape une torche, l’agite devant la forme inconnue pour la faire fuir. Mais il n’en est rien , elle n’identifie pas encore l’intrus mais discerne une carapace corail, parsemer d'irréguliers dont certaines ont l’air tranchantes. Finalement quand elle aperçoit une pince à hauteur de son visage, elle comprend.

- “Bordel de merde ! Alice c’est un putain de crabe géant !”
Akara
❦ Ramure de laurier
Akara
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Dim 19 Mar - 18:04
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Comme sa binôme avait accepté de monter la garde, la rousse s'allongea sur son sac de couchage sans s'y faufiler toutefois, par peur d'avoir trop chaud. Le regard tourné vers le ciel, elle écouta la musique de sa nouvelle amie, paisible. Ses paupières se fermèrent bientôt, et, enveloppée par la chaleur du feu et la mélodie de la brune, elle sombra dans un profond sommeil sans rêve... Qui ne dura pas bien longtemps.

- Qu'est... Qui est-ce que ?! Mmh... Akara ? Marmonna la jeune femme qui, à peine endormie qui peinait à s'éveiller.

Elle eut tout juste le temps de se redresser, de s'étirer en baillant, et de repousser sa chevelure dans son dos que déjà la brune sautait sur ses pieds. Désignant une chose étrange et claquante qui avançait vers elles, la brune avança qu'il s'agissait d'un crabe géant et Alice souffla, les paupières gonflées lui donnant de petit yeux larmoyants :

- C'est pas drôle comme blague... Et si c'est un rêve, c'est encore plus nul ! Laisse-moi dix minutes de plus, non vingt, après on fait ce que tu veux... Juste encore... Un peu...

Elle lui tourna le dos et se recoucha... Puis se releva subitement pour fixer l'ombre mouvante.

- Non, vraiment ? Un crabe géant ?

Cette fois, Alice était vraiment réveillée. Elle se tourna, se frotta les yeux et rapprocha son sac du pied pour saisir la pelle qu'elle déplia dans un clic sonore en se levant.

- Cette situation ressemble salement à un mauvais jeu d'aventure... Mais qui dit crabe géant, dis pinces de crabe géantes, un mets de choix ? À deux, on devrait pouvoir le gérer, non ? Enfin, tant qu'il est seul ! Minauda la jeune femme qui bavait déjà à l'idée de manger quelque chose qu'elle avait eu du mal à se payer dans sa première vie.

Bien campée sur ses jambes, elle était prête à faire sa fête à ce gros crustacé dodu. Elle en avait l'eau à la bouche rien que de penser à ce goût iodé, à cette chair fondante...

Alice
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Alice
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Sam 25 Mar - 23:45
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- " Comment tu comptes tuer ce bestiau avec ta pelle et ma torche ?!", hurle Akara, abasourdie par les propos d'Alice. Elle non plus ne dirait pas non à du crabe au petit-déjeuner mais elle a du mal à croire que ce soit la première chose à laquelle ait pensé à Alice dans ce réveil en catastrophe. Cette idée lui décroche un fou rire. Pliée en deux, presque en larme, elle continue de tendre sa torche pour tenir le futur repas à bonne distance mais rien n'y fait, ce dernier continue de foncer vers les jeunes femmes. Il ne semble pas intimidé par les flammes. Déconcertée Akara, essuie ses larmes et se ressaisit.

- " Recule-donc !" crie-t-elle au décapode en lui assénant un coup un énième coup de torche. Mais comme il continue d'avancer, le flambeau vient cette fois se planter dans l’oeil du crustacé, tandis que sa pince vient de coincer dans les cheveux d’Akara. *Mais qu’elle idée d’avancer de côté aussi !* Le crabe finalement sensible au feu repart en sens inverse. La jeune femme vite libérée de cette pince, y voit une opportunité.

- “Alice ! Attrape une torche et crève-lui le deuxième œil. On va le diriger directement dans le feu de camp et essayer de le cuire sur place !”

Baladé ainsi entre les deux femmes à coup de bâtons enflammés et aveuglé par les précédents assauts, la bête se dirige doucement mais sûrement vers le feu de camp. *Quelques fourches en plus et on se croirait dans la Belle et la Bête* ne pu s’empêcher de penser Akara. Cette fois elle se contente de rire intérieurement pour rester concentrer sur leur tâche laborieuse.

En 5 ans passés au cœur des Cévennes et en 10 ans de végétarisme, Akara n’avait plus rien manger qui ne provienne de la mer. Si l’idée de le brûler vif ne l’enchante pas, la perspective de cette délicieuse source de protéines suffit à balayer ses états- d’âmes.


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Dim 16 Avr - 12:52
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Après le fou rire express d'Akara devant sa proposition, Alice hocha les épaules en déclarant tranquillement :

- On lui casse les pattes, les bras qui soutiennent les pinces, et voilà, non ?

Bien sûr, sa vision simpliste de l'immobilisation du crustacé était loin d'être si évidente à réaliser. Avant même qu'elles aient à mettre un quelconque plan en pratique, la créature attaqua la brune, qui lui enfonça sa torche dans l'œil. Il recula immédiatement, surpris, emmenant dans sa pince une mèche de cheveux sombres et Alice attrapa une torche et se jeta en avant, pour se placer à ses côtés.

- C'est une bonne idée ! Heu, ça va, tes cheveux ?

Mais visiblement emballée par son idée, Akara la mettait déjà en pratique en contournant le crabe. Et les voilà qui jouaient les chiens de berger, guidant la créature cuirassée vers sa perte. La rousse n'eut aucun mal à viser le deuxième œil du crustacé, bien qu'elle trouva cela un peu cruel. Mais l'était-ce plus que pourfendre un poisson ou attraper un animal dans un collet ?

Oh, puis zut, c'était lui qui les avait attaqué ! Et elle avait tellement faim... Ce hargneux crustacé avait mal choisis ses adversaires, voilà tout. D'un dernier coup de belle dans les pattes, Alice le fit basculer dans le feu et lança, essoufflée :

- Et maintenant ? On fait comment pour qu'il y reste ? Et sans eau, il ne va pas juste brûler ?

Tant de questions qui auraient mérité qu'on s'y penche avant d'entamer ce ballet ridicule...

- Ok, j'ai une idée, souffla-t-elle en attrapant plusieurs longues branches qu'elle avait rassemblées pour le feu et en sortant sa corde de son sac tout en agitant sa pelle dans la direction de la bête qui dansait dans les flammes, tentant de se retourner en claquant des pinces. Essaye de l'empêcher de bouger !

Elle noua plusieurs des morceaux de bois entre eux, de sorte à faire une cage bancale mais souple puis demanda à Akara en grimaçant :

- Tu crois que ça va le maintenir sur le dos si je lui balance ça dessus ?

Alice
❦ Feuille de Houx
Alice
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Jeu 20 Avr - 13:11
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Contre toute attente, les coups de pelle d’Alice s’avèrent efficaces contre le monstre. Ce dernier maintenant aveuglé, la jeune rousse n’a pas de mal à le déséquilibrer pour qu’il se retourne sur le dos. Malgré cette prouesse, elle ne se relâche pas et s’inquiète tout de suite que leur casse-dalle de minuit ne brûle.

- “Vu la taille du bestiau et l’épaisseur de la carapace, je pense que le pire qui puisse arriver c’est que la chaire soit trop cuite”.

Akara observe les flammes faire leur travail en réfléchissant à la façon dont elles vont s’y prendre pour atteindre la chaire. Le crabe toujours sur le dos se débat dans une bruit de claquement de pinces, tentant vainement de se retrouver sur ses pattes.

Pendant le même temps Alice bricole on ne sait quoi avec des branches qu’elles gardaient pour alimenter le feu. La brune en aperçoit une plus pointue que les autres, elle rattrape et glisse l’extrémité coupante au cœur des braises durcir la pointe. Après quelques minutes, elle est satisfaite du résultat, plante le bâton dans le sable pour arrêter la cuisson. Alice aussi semble avoir terminé de trafiquer ses branches.

-"Tu crois que ça va le maintenir sur le dos si je lui balance ça dessus ?"

La jeune femme avait rassemblé le bois avec sa corde pour en faire une cage. Akara scrute dubitative la construction de fortune. *jamais de la vie* Bien que l’ensemble soit assez solide, ça restait trop léger pour empêcher le décapode de se retourner.

- “ La cage est solide mais tu risques de gâcher ta corde si les flammes finissent par mordre les fibres. Mais ça sera bien utile pour transporter sa carcasse, ça ferait un super récipient pour récupérer l’eau de pluie !” Elle s'imagine déjà en train de l'installer au camp. *Côté cuisine ou douche ?*  Elle se déciderait plus tard.

Elle jette un coup d'œil au crabe, il continue de s’agiter bien que ses mouvements se fassent moins rapides. Elle sort son bâton planté dans le sable, saute par-dessus les flammes pour atterrir sur le ventre du monstre. Elle plante sa lance improvisée dans toutes les interstices qu’elle peut trouver sur le corps de la bête. Elle y met tellement d’énergie qu’elle a l’air d’une folle furieuse mais elle n’a pas le choix. Il faut qu’elle fasse vite si elle espère abréger les souffrances de la bête et encore plus si elle ne veut pas finir cuite elle aussi.

Finalement la vie semble quitter le corps du crustacé, il ne se débat plus et les pattes sont immobiles, recroquevillées sur lui.

La lancière saute alors hors du feu, trempée de sueur et presque aussi rouge que le crabe. Elle s’adresse toute essoufflée à Alice :

- "T’as faim ? Je crois que le dîner est prêt." Elle se retourne en direction du monstre, l'air presque triomphant.

- “Mâte-moi la taille de ce truc ! Avec ta pelle ce sera comme le manger à la petite cuillère !”
Akara
❦ Ramure de laurier
Akara
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Dim 14 Mai - 21:54
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La réponse d'Akara la fit grimacer. Elle n'avait pas pris en compte la perte de sa corde et préférait clairement la conserver. L'utilisation qu'elle en proposait était mieux, elle la laissa donc de côté en répondant :

- Tu as raison, en utilisant une bâche, ou même des feuilles larges tressées, on pourrait en faire un contenant colossal, et même étanche ! Pourquoi pas même... Elle prit une vive inspiration, le regard plein d'étoiles avant de souffler avec force. Avec les pattes en guise de tuyaux, on pourrait faire des bains ! J'en rêve !

Une pince la frôla et elle revint à la réalité brutalement, resserrant sa prise sur sa pelle pour aider sa comparse. Cette dernière s'acharnait sur la créature à l'aide d'une lance de fortune. Sa crinière voletait autour de son visage rougissant à chaque coup supplémentaire, furibonds. Quand elle s'arrêta enfin, victorieuse, les flammes léchaient la carapace du crustacé et l'odeur de chair grillée lui mettait déjà l'eau à la bouche.

- Je suis affamée, répondit-elle tout sourire, dégoulinante de sueur et la chevelure en pétard.

Hilare devant son enthousiasme, Alice s'essuya le front d'un geste de la main puis leva son pouce en l'air en affirmant :

- Mettons-nous au boulot pour ne rien perdre de ce joli cadeau !

Elle souffla sur les braises avant de comprendre que ça ne suffirait pas à éteindre le foyer puis fila vers l'océan pour remplir un récipient tiré de son sac. Les flammes prirent de jolies couleurs azurées sous l'effet du sel avant de mourir en chuintant. Dès lors, il fut plus facile d'accéder à la carcasse et elle se mit au travail en chantonnant gaiement à l'idée de se remplir l'estomac de ce mets de choix. Chaque fragment de patte, pinces et morceau de carapace fut rincé méticuleusement et la rousse s'enthousiasma en manipulant l'une des armes de l'animal :

- C'est plutôt solide et les bords ont l'air assez tranchants, on pourrait en faire des armes comme des harpons, des lances, et même des couteaux si on arrive à garder de petits morceaux sans qu'ils ne s'effritent. Peut-être en utilisant du caoutchouc sur les bords ? Qu'est-ce que tu en penses ? La récup', c'est le top !

Alice
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Alice
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Dim 4 Juin - 23:10
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