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Une drôle d'épave
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Akara adossée au tronc du champignon géant au pied duquel elle a établit son campement, gratte paisiblement les cordes de son ukulélé en chantonnant en français. Le ventre plein, la jeune femme profite de cette douce sensation procurée par un plat bien cuisiné. Ce matin, la chasse n’a pas été très bonne mais elle est revenue avec des œufs frais et des cèpes; de quoi se faire une délicieuse omelette. Cela lui rappelle sa vie d’hermite en forêt où elle avait pris l’habitude de se concocter ce genre de plat. Généralement, elle agrémentait ça de châtaignes mais ou qu’elle soit, une chose est sûre elle n’est pas au pays des châtaignes. 


Akara toujours en train de chantonner sent un courant d’air frais venir lui caresser les visage. C’est agréable, elle sent quelques mèches lui chatouiller le nez et le bout de ses lèvres, ce qui l’a fait doucement sortir de sa rêverie. Elle ouvre les yeux et aperçoit quelque chose remuer dans un buisson. Sans quitter son instrument qu’elle garde en bandoulière, elle se lève pour aller voir de quoi il s’agit. Elle n’avait jamais prêté attention mais les feuilles du buisson sont complètement couvertes d’un duvet brillant sur lequel se reflète les quelques rayons de soleil qui arrivent à percer les multiples feuillages qui se superposent. Chaque arbre de cette forêt semble être un challenger, cherchant toujours à grandir plus haut que son voisin en quête de lumière, laissant finalement une place conséquente aux champignons pour qu’eux aussi atteignent des records de hauteur. 


Rien dans la buisson. Mais le courant d’air est de retour et a gagné en intensité, le vent souffle comme pour la pousser plus loin elle se laisse porter en veillant à regarder où elle met les pieds. Bientôt elle ne sent plus le sol sous ses Rangers et sur ce sol bleuté c’est comme si elle marchait dans le ciel. Atteinte par l’euphorie de cette impression de flotter, elle accélère le pas et finit par courir. Elle court si vite qu’elle entend le vent siffler dans ses oreilles. Elle n’aime pas trop ça alors elle se met à crier comme pour le défier. Elle court, elle crie. 


AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHH 


Le vent siffle toujours, elle va plus vite encore. Dorénavant les arbres sont comme ce décor imprimé que l’on fait tourner dans les vieux films pour donner une impression de mouvement à cette décapotable fixée sur le sol d’un plateau de cinéma.


Finalement fatiguée de crier contre le vent qui ne semble pas vouloir se taire, elle ralentit et s’arrête près d’un arbre. Le tronc est tailladé de toute sa hauteur, laissant apparaître une échelle. Akara s’empresse de l’escalader. Quand elle arrive au sommet, elle ne voit qu’un grand tapis rouge unis et une odeur forte emplit ses narines sans qu’elle ne puisse dire de quoi il s’agit. Elle entreprend une marche sur ce tapis, malgré sa couleur unie, le sol lui semble instable sous ses pieds, alors elle avance doucement telle une diva perchée sur des talons trop hauts pour monter les marches à Cannes. Au bout du chemin elle voit un petit point blanc duquel s’échappe un bruit sourd. C’est comme si ce point lumineux l’appelait. Alors elle continue dans sa direction, le point s'agrandit mais la lumière est saccadée. Tantôt les couleurs du cercle sont vives tantôt sombres voire noires, la fréquence est anarchique, quasi épileptique. 


La curiosité prend le dessus, elle avance, toujours sur ses talons hauts, ses pas, son cœur, tous au même rythme que cette lumière. Quand elle arrive à sa hauteur, le point lumineux prend maintenant la forme d’une grande arche de laquelle se dégage une lumière ardente, éblouissante. Le bruit sourd devient plus clair, ce sont des cris, des applaudissements, des acclamations. 


Akara ouvre doucement les yeux, s’adapte à cette luminosité nouvelle et fait face à une foule en délire. Son public prend une allure inhabituelle. Les fans sont très grands, tout rouges, et portent de drôle de serre-tête qui leur donne l’air d’avoir des antennes. Elle ne sait pas trop sur quelle scène elle a atterri, elle regarde au loin derrière ses fans. Le paysage est très géométrique, elle distingue de nombreuses montagnes en train de flotter dans les airs. Elles sont carrées, rectangulaires et il leurs manque parfois des angles, comme une part de pizza que l'on viendrait de croquer. Elles arborent toutes des couleurs différentes et se distinguent parfaitement dans ce nuancier de gris qui sert de ciel. Ce dernier dégage une atmosphère particulièrement joyeuse malgré sa couleur. La foule continue de crier, elle attend le show. 





Alors Akara prend son instrument en main et commence à jouer. D'abord doucement, puis de plus en plus vite et avec énergie. Ses doigts sont tellement agiles, c'est comme si elle ne touchait même pas les cordes. Elle sent à nouveau le vent dans ses cheveux, transportant cette odeur toujours aussi familière. Elle inspire un grand coup, reconnaît ce parfum à la fois frais et acidulé. *Du Pomelo*. Puis expire, laissant s'échapper les paroles d'une chanson que nul n'a du entendre depuis des centaines d'années.


Bientôt le public se met à chanter avec elle, créant ainsi une vague d'émotions positives qui atteint Akara tel un tsunami. Alors elle se laisse tomber dans cet océan façon body slam. Ça remue dans tous les sens et ce sentiment de plénitude est vite rattrapé par un mal de mer. Elle remet un pied à terre pour retrouver l'équilibre et la maîtrise de son oreille interne. Mais la nausée s'est installée. C'est comme un animal qui serait resté enfermé trop longtemps dans son ventre qui aurait décidé de remonter à contre-courant vers le chemin de la sortie. Sans se débattre Akara ouvre la bouche pour finalement laissé s'échappé une nuée de papillons jaunes. 


Elle tente de les compter 1, 2, 3, 4 … 10, 11, mais ses paupières se font lourdes comme tout le reste de son corps. Là encore elle ne se débat pas, elle ferme les yeux et s'allonge de tout son long sur le sol qui lui donne l'effet de planer sur un petit nuage.


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Akara
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Mer 8 Fév - 21:03
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C'étaient les cris qui avaient attiré Alice jusqu'à la plage alors qu'elle se promenait simplement en analysant ce qu'elle croisait dans la jungle bleue. Mais elle ne s'était pas attendue un seul instant à trouver une personne dormant dans une drôle de position au sommet d'un grand pin. L'odeur de la résine lui chatouillait le nez et elle se promit de ramasser quelques pommes de pins quand elle aurait réussi à comprendre à quoi l'inconnue jouait.

- Hé, vous ! C'est pas le meilleur endroit pour dormir, la chute risque d'être rude au réveil !

Comme elle ne la voyait pas réagir, la jeune femme résolue d'aller la chercher. Elle remonta ses cheveux en un chignon sauvage d'où s'échappaient de nombreuses mèches flamboyantes et déposa son sac contre le tronc. En espérant que ce ne soit pas une embuscade elle ne risquait, en théorie, pas de se le faire voler.

S'étirant, elle attrapa les premières branches basses, se hissa, solide sur les appuis, jusqu'à mi-hauteur puis s'immobilisa. À moins de vingt mètres, plus au nord de la plage que le grand arbre bordait, il y avait un navire. Un vrai, cette fois, pas un radeau fabriqué par des Crusoés. La curiosité la maintint captive de cette vision un instant avant que la présence de l'inconnue ne se rappelle à sa mémoire.

Quelques branches de plus et la demoiselle atteignait la femme qui dormait comme un loir. Avec un soupir de dépit, elle s'assit à califourchon sur une branche proche d'elle et, ne voulant pas la réveiller brusquement, la laissa finir son somme en s'assurant de pouvoir la sécuriser si elle venait à perdre l'équilibre.

- Tout de même... Souffla t'elle, il y a de meilleurs endroits pour piquer un roupillon...

Durant son ascension, la résine du pin s'était accrochée à plusieurs endroits à sa combinaison surmontée de l'imperméable, ce qui fit penser à la rousse qu'elle pouvait très bien l'utiliser comme colle. Elle noterait cette idée dans son carnet plus tard pour ne pas la perdre dans les méandres de ses réflexions.

Elle profita de cette pause pour songer, également, à retourner dans sa ruche. Peut-être les autres s'étaient ils éveillés, et elle devait fouiller les livres maintenant que la nourriture n'était plus vraiment une priorité. De plus, elle était certaine d'avoir vu des poissons dans le lac à son réveil. Il était temps d'user du matériel de pêche qu'on leur avait fourni. Ne restait qu'à trouver des appâts... Un mouvement léger la tira de ses pensées et elle lança à la femme :

- Et bonjour la belle au bois dormant. Si j'étais vous, j'analyserais l'endroit où je me trouve avant de gigoter.

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Sam 11 Fév - 10:27
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Akara se réveille au milieu d’une nuée de papillons jaunes. La colonie rassemblée en nombre et à forte densité ne permet pas à Akara d’identifier les lieux. C’est comme tourner dans un clip d’électro pop des années 2000.  Elle veut tendre le bras pour se frayer un chemin et comprendre où elle se trouve mais impossible. Ses bras ne répondent pas, elle ne les sent plus, ses jambes non plus d’ailleurs. Pourtant, elle se sent très mobile, dotée d’une incroyable légèreté, flottant parmi ces insectes. Elle regarde à droite, à gauche et s'aperçoit que ses bras ont en fait laissés place à une paire d’ailes jaunes dorées, de la même couleur que les boutons d’or qui jonchaient le sol du jardin de ces parents. La situation ne lui paraît pas normale, la panique monte et semble perdre la notion de son propre corps. Elle a la sensation de tomber, laissant ses congénères continuer leur chemin sans elle.

- "Attendez-moi ! ” tente-t-elle de crier mais sans succès, sa bouche s’ajoutant à la liste de ses membres disparus. Alors elle bat des ailes plus fort pour rejoindre le groupe, mais elle ne parvient qu’à faire du sur place. Alors que l’envie de pleurer l’envahit sans pouvoir verser une larme, elle entend une voix qui efface subitement sa mélancolie naissante. Elle croit reconnaître la voix de Marc son ex petit-ami. Le timbre se fait plus clair et elle distingue alors des mots.


- Hé ! ..meilleur … dormir, …réveil !


Elle tend l’oreille pour mieux entendre.

- Et bonjour la belle au bois dormant…

La voix semble proche, très claire, il ne s’agit pas de Marc. Elle relève la tête pour apercevoir son interlocuteur, mais une nette sensation de vertige l’arrête. Elle ouvre grand les yeux et voit une étendue de sable à plusieurs mètres en dessous d’elle. *Quoi ?!* Tandis qu’Akara reste immobile, tétanisé, le regard fixé sur le sable, les mots de son interlocutrice chemine dans le cerveau bouilli de cette naufragée d’un autre genre. En effet, mieux vaut ne pas bouger trop vite. Akara attrape fermement de ces deux mains la branche qui lui a servi de lit pendant…elle ne sait combien de temps.  Elle s’assure d’avoir une jambe de part et d’autre du bois et se redresse difficilement. Elle a la tête qui tourne et la nausée. Finalement elle fait face à une très jolie rousse aux yeux d’ambre. Elle porte encore sa tenue de cryonie mais doit déjà avoir vu un peu de pays à en juger par son état.
Akara, pas tout à fait sûre de comprendre ce qui se passe, regarde à nouveau autour d’elle, détaille ce qu’elle trouve autour d’elle: 

*-des arbres…
- une plage,
- des immeubles ... au milieu de l'eau !
- un ... un navire ?!


- “Bon Dieu de merde, mais qu… que … QUOOOOOI ?!"

Akara croit halluciner, elle se frotte les yeux. Elle n’a aucune idée d’où elle se trouve. Elle juge la hauteur du soleil afin d’estimer le temps écoulé depuis son dernier repas. L’astre entame doucement sa descente, elle a donc perdu connaissance durant plusieurs heures. Mais comment a-t-elle atterri sur cette plage ? Elle se retourne alors vers la jeune rousse qu’elle a failli oublier l’espace d’un instant.

- “Bonj” Elle se reprend immédiatement pour utiliser la langue internationale.

- Hello.. Sorry … but  do you know what we do at the top of this tree? “

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Sam 11 Fév - 19:13
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Alice regarda la femme aux cheveux corbeau se redresser, prête à tendre une main salvatrice. Son teint pâle ne lui présageait rien de bon et elle espéra qu'en cas de remontée, la jeune femme saurait viser de côté plutôt qu'en face. Enfin... Elle portait sa parka, donc au pire... Ses premiers mots lui arrachèrent une moue déçue et la rousse soupira dans un Anglais sans accent marqué :

- Bonjour à vous aussi. Je suppose...

À sa question, elle ajouta en lui tendant une main pour l'aider à se rapprocher du tronc, là où les branches étaient plus épaisses et offraient plus de stabilité :

- Je sais ce que moi, je fais là, vous en revanche... Vous dormiez quand je suis arrivée. Je suis pourtant certaine d'avoir entendu crié et je n'ai vu personne d'autre.

Une fois qu'elle eut en main des prises moins encline à se fendre, Alice lui proposa d'un air faussement désintéressé :

- Vu que vous n'avez pas l'air dans votre assiette, nous pourrions passer un moment ensemble. Il y a un navire, là-bas, sur la plage. Si nous allions y jeter un œil ? Je ne serais pas contre avoir du backup pour une fois, acheva t'elle avec un sourire se voulant chaleureux. J'ai aussi de quoi manger, si vous en sentez le besoin.

Elle se dégagea habilement de son assise et entreprit de descendre en demandant d'un air malicieux :

- De l'aide pour rejoindre la terre ferme, ou ça ira ? Il ne faut pas avoir honte.

En un rien de temps, Alice retrouvait le contact du sable et de l'humus sous ses pieds. Elle se serait crue en expédition, il y a des dizaines... Centaines ? D'années de cela. À ceci près qu'elle n'avait jamais vu une végétation arborant cette couleur. Vraiment, ce bleu partout, elle ne s'y faisait pas.

- Vous êtes réveillée depuis longtemps ? Je veux dire, de Cryogénie. Interrogea-t-elle la femme de but en blanc avant de lui tendre la main une nouvelle fois, amicalement. Je m'appelle Alice. Nous pouvons converser en anglais ou en français, la langue où vous êtes le plus à l'aise.

Pas qu'elle cherchait spécialement à se lier avec cette femme, mais un mauvais vocabulaire dans un échange d'informations pouvait avoir de graves conséquences.

Alice
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Alice
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Sam 11 Fév - 21:48
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La jeune femme lui répond en Anglais sans cacher sa déception, mais lui tend une main qui se veut aidante. Akara ne sait pas à quoi son interlocutrice s’attendait pour tirer une tronche pareil. A vrai dire elle ne sait pas trop si elle continue de rêver ou si elle s’est juste mise dans une situation improbable. Ne sachant pas de quoi il en retourne, elle décide de se laisser porter et de prendre cette main tendue. Après tout, quelle personne mal intentionnée se serait donné la peine de monter en haut de cet arbre pour l’aider ?

- Vu que vous n'avez pas l'air dans votre assiette, nous pourrions passer un moment ensemble. Il y a un navire, là-bas, sur la plage. Si nous allions y jeter un œil ? Je ne serais pas contre avoir du backup pour une fois, acheva t'elle avec un sourire se voulant chaleureux. J'ai aussi de quoi manger, si vous en sentez le besoin.

C’est vrai qu’elle a connu des jours meilleurs. Elle a tout des symptômes de la gueule de bois et pourtant il y a bien longtemps que ses papilles n’ont pas rencontré le goût doux amer du houblon. En parlant d'amertume … *J’ai un goût de vomi dans la bouche*. Les informations commencent à se compiler et la vue d’un énième champignon géant au loin finit de charger les données dans son cerveau. Sans pouvoir en être certaine, elle soupçonne les cèpes ingérés plus tôt dans la journée de lui avoir joué un sale tour. Bien que cela ne lui explique pas vraiment comment elle est arrivée ici. De ce côté là c’est le trou noir total.

Pendant qu’Akara essaye de rassembler ses esprits tant bien que mal, sa nouvelle compagne de route descend habillement de l’arbre. Ses mouvements sont souples et agiles, sa crinière rouge la suit avec grâce. Quand elle se retourne, elle lui propose son aide les yeux plein de malice.Elle a tous les traits d’un renard, reste à espérer que la fourberie n’en fasse pas partie.

- De l'aide pour rejoindre la terre ferme, ou ça ira ? Il ne faut pas avoir honte.


*Touché* L’ego de notre mangeuse de champignons en prend un coup. Elle regarde le sol prête à sauter d’une traite comme elle avait l’habitude de le faire dans sa forêt. mais sa tête la lance soudainement: douleur classique de la déshydratation. “Il faut que je boive”pense-t-elle tout haut en français.  Le saut n’étant pas une option raisonnable -sauf à vouloir se casser quelque chose- elle suit la jeune femme dans sa descente, sans pour autant recourir à son aide. Pas question de montrer davantage de faiblesse pour aujourd’hui.

- Vous êtes réveillée depuis longtemps ? Je veux dire, de Cryogénie. Je m'appelle Alice. Nous pouvons converser en anglais ou en français, la langue où vous êtes le plus à l'aise.

*Alice* Au son de ces syllabes, elle ne peut empêcher un sourire en coin de s'échapper.  Voilà longtemps qu’elle n’avait pas entendu se prénom. Quelle étrange coïncidence . A-t-elle vraiment arrêté d'halluciner ? Maintenant à hauteur de la femme au cheveux roux, Akara tend le bras en souriant pour lui serrer la main -non sans une certaine fermeté-.  Elle l’observe attentivement avant de se présenter à son tour en français:

- "Je m’appelle Akara. Merci pour ton aide.

Plutôt habituée à évoluer dans le milieu associatif, Akara a le tutoiement facile. Et malgré tout le respect qu’elle doit à la jeune fille, le vouvoiement lui semble une contrainte ridicule dans ce contexte de fin du monde.  

- "Ça fait 3 semaines que je suis sortie de Cryonie et toi ? Pourquoi portes-tu encore ta combinaison de cryonie ?*Impossible de voir le tatouage de sa ruche dans cette tenue.*

Akara jette un œil au navire plus loin et repense à la proposition faite quelques minutes plus tôt par Alice. Elle voudrait retourner dans son campement pour garder une proximité avec sa ruche. Mais ce n’est pas une information qu’elle peut donner à une inconnue. Au risque de se faire piller les ressources durement collectées ces dernières semaines. A cette pensée, elle tâtonne les poches de son pantalon cargo. *Merde* Akara se rend compte qu’elle n’a rien sur elle à part son Ukulélé et le couteau Suisse de Marc. *On va devoir activer le mode Mac Gyver* Elle regarde à nouveau le bâteau. Peut-être y trouvera-t-elle des ressources utiles, elle pourra rejoindre le campement plus tard. De toute manière tant que la nuit ne sera pas tombée, elle ne pourra pas retrouver son chemin.

- "Va pour jeter un coup d'œil à ce navire, je crois que je te dois bien ça ! On ferait mieux de ne pas tarder si on veut y être avant la nuit."

Elle n’a pas le temps de faire 3 pas qu’elle est rattrapée par sa nausée. La goût âpre et acide caractéristique de la bile lui remonte rapidement dans la gorge. Elle a tout juste le temps de se pencher pour épargner ses chaussures.

BEEEEEEEEEEEUUUUUUUUUUUUUUUURKKK

- "Mais d’abord il va falloir que je trouve de l’eau." *On repassera pour la dignité*
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Sam 11 Fév - 23:45
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À sa remarque, Alice cligna des yeux à plusieurs reprises. Elle n'avait pas d'eau potable sur elle ? Celle qui entourait l'île était salée et la rousse n'avait pas vu de point d'eau douce en venant. Bien bien, bien, elle devrait donc partager ses propres ressources si elle souhaitait obtenir du renfort dans sa quête. Soit, elle n'en mourrait pas. Dès que l'inconnue l'eut rejoint au sol, elle se présenta à son tour, lui serrant la main fermement et la tutoyant d'instinct.

Elle avait repris en français, ce qui ne gênait pas la jeune femme dont c'était la langue maternelle, et lui apprit qu'elles s'étaient éveillée à seulement deux semaines d'intervalle. Est-ce que cela voulait dire que d'autres capsules s'étaient ouverte ? Une sorte de durée franchie qui engageait l'éveil des hôtes ? Ah, elle aurait le temps d'y réfléchir plus tard.

- Je vois, souffla-t-elle. Enchantée, Akara. Cinq semaines dans mon cas, je me suis pas mal baladée. Ah, la combi... Disons que ça protège bien, ça se lave facilement et ça ne limite pas les mouvements. Les autres vêtements ne sont pas aussi pratiques à mon sens.

Il est vrai que sa tenue faisait souvent mouche auprès de ceux qu'elle rencontrait. Pourtant, c'était le meilleur choix selon elle. Il n'y avait rien de plus confortable dans la panoplie fournie. Malgré la nudité à laquelle cela s'apparentait, la veste était là pour cacher le principal et elle était de toute façon loin d'avoir honte du physique qu'elle avait sculpté dans son ancienne vie.

Ne souhaitant pas s'attarder sur ce détail, Alice désigna l'instrument dont la lanière lui enserrait le poitrail en adoptant le tutoiement à son tour :

- Tu l'as fabriqué ici ?

Cela ne lui semblait pas impossible, ce n'était pas le bois qui manquait et les cordes pouvaient être fabriquées avec du fil de nylon emmené. C'aurait prouvé une certaine habileté, utile dans un tel endroit.

Comme Akara acceptait de l'accompagner, elle cessa d'y penser et hocha la tête, balançant son sac sur son dos et sortant sa pelle télescopique dont elle s'était fait une alliée redoutable. Elle s'apprêtait à lancer la marche quand un bruit peu ragoûtant se fit entendre. Un air dépité sur le visage, elle plongea son bras dans le sac et en sortie une des gamelles trouvé dans les anciennes galeries marchandes qu'elle remplit avec un peu d'eau avant de lui tendre en soupirant :

- Tu ne m'en voudras pas de ne pas te laisser contaminer mon eau avec ce qui t'a rendu malade. Tu as une idée de ce que c'est, d'ailleurs ? Tant qu'à faire, j'aimerais éviter de finir dans le même état.

Elle sortit un sac hermétique rempli de lamelles de poissons cuites qui devaient initialement lui servir de repas et le tendit vers elle, ouvert, dans une invitation à se servir. L'odeur était assez forte, mais c'était nourrissant et plutôt savoureux.

- Ça va aller ? Tu veux qu'on s'assoie un peu ?
Demanda-t-elle en haussant un sourcil. Personne ne m'attend donc je ne suis pas pressée.

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Dim 12 Fév - 12:39
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Akara recouvre les traces de son erreur de débutante avec du sable. Il n’est pas souhaitable qu’elle puisse être suivie dans cet état. Alice lui tant de l’eau versée dans une gamelle en soupirant:

- Tu ne m'en voudras pas de ne pas te laisser contaminer mon eau avec ce qui t'a rendu malade. Tu as une idée de ce que c'est, d'ailleurs ? Tant qu'à faire, j'aimerais éviter de finir dans le même état.

*Ma parole c’est qu’elle me prend pour un chien galeux* Malgré tout, elle prend l’eau et la boit d’une traite. Elle se redresse, attache ses cheveux en une haute queue de cheval pour se donner un peu de contenance. Elle hésite un instant avant de répondre. Elle doit faire preuve d’humilité et d’un peu d'honnêteté si elle veut gagner la confiance d’Alice à qui elle fait la pire des premières impressions. A sa place, Akara ne se serait même pas arrêtée.

- "Vu les symptômes, il semblerait que les cèpes de cette forêt aient développé des effets hallucinogènes. Elle marque une pause et dans un soupir pointé de gêne elle ajoute :

Et les effets secondaires qui vont avec. Je ne vois pas d’autres explications possibles à ce stade. J’avais l’habitude de cueillir des champignons dans mon ancienne vie, j’ai pêché par excès de confiance j’imagine."

Ces derniers mots lui font l’effet d’une râpe à fromage dans la gorge. Et non je n’ai pas fabriqué cet instrument. *Bravo Akara, tu te fais surprendre en plein trip sous champignon avec pour seul équipement un Ukulélé, tu parles d’une survivante, une vraie Hippie oui !!*

Pourtant, sa nouvelle connaissance continue d’être prévenante et lui tend d’ailleurs un sachet à l’odeur peu engageante. Le parfum emplit ses narines et lui décroche un haut le cœur. Elle ne connaît pas encore Alice et ses aptitudes de survie, mais jusque-là elle fait preuve d’une bonne condition physique, semble capable de se nourrir et même si son attitude agace Akara, elle a de bons réflexes. Elle aurait pu tomber sur pire comme compagne de route.  

- "Non merci, je ne vais pas abuser de tes ressources. Il vaut mieux pour moi que je jeûne quelques heures avant d’avaler quelque chose.

- Ça va aller ? Tu veux qu'on s'assoie un peu ? Personne ne m'attend donc je ne suis pas pressée."


Irritée par ce ton mêlé de mépris. Akara répond un peu sèchement :

- "Oui."

Elle ne regarde pas Alice dans les yeux, elle continue d’analyser l’environnement qui l’entoure, pas rassurer de passer la nuit en dehors de son campement.  
Elle poursuit :

- "Si t’es pas pressé et que tu as d’autres sachets de ce type je peux créer des pièges à eau pour rembourser celle que je t’ai pris. Où je pourrais te cueillir des noix de coco, enfin si c’est bien de ça dont il s’agit. Je ne suis plus sûre de rien dans cette jungle.

Akara tend la main en direction du soleil.

- "Je dirai qu’il nous reste 3 heures avant que la luminosité baisse. Tu cherches quelque chose de particulier dans cette épave? Tu as un abris proche pour la nuit ?
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Dim 12 Fév - 16:02
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Des cèpes ? Ce seraient les responsables de son mal-être ? Soit, elle les éviterait alors. Alice hocha la tête en signe de compréhension, sortit un bloc-notes de la veste de sa parka et y nota ce fait : ne pas manger de cèpes.

- Comme s'il n'y avait pas assez de champignons toxiques, voilà qu'en plus les variétés autrefois inoffensives ont décidé de nous trahir. Chouette ! Chouette, chouette, chouette, siffla-t-elle entre ses dents entre l'agacement et la plaisanterie.

La rousse s'adossa contre l'arbre après avoir rangé la gamelle et le poisson refusé puis avoua, ne cherchant pas spécialement à la rassurer :

- Je me suis fait avoir aussi, par des baies. Elles ressemblaient à des myrtilles et j'avais vu des espèces de petits marsupiaux en manger. J'étais persuadée de ne rien risquer et s'il n'y avait pas eu quelqu'un pour m'arrêter... Et bien, je ne serais plus là. Contente que ces champignons n'aient été qu'hallucinogènes...

Elle haussa les épaules, comme si parler d'une mort potentielle ne lui faisait ni chaud ni froid alors qu'il n'en était rien. Puis, quand Akara accepta de s'asseoir, elle se rendit compte qu'elle avait dépassé les bornes. Sur le ton de la confidence, la jeune femme ajouta en fixant l'horizon :

- Je suppose qu'il ne faut pas faire confiance aux apparences. Cette Terre n'a rien en commun avec celle que nous avons connue. Il faut aborder chaque élément comme s'il s'agissait de la première fois et se montrer prudentes.

Elle écouta la proposition de son alliée temporaire et hoche la tête :

- Va pour les noix de coco, je vais t'aider. Puis elle souffla avec un sourire mi-figue mi-raisin en la regardant par-dessous ses cils. Je pensais dormir dans un arbre... Mais sanglée, pour éviter de manger du sable au réveil. J'ai entraperçu quelque chose qui ne me donne pas envie de dormir au sol. Pas seule et sans sentinelle en tout cas.

Le souvenir des cris des machins-doux mêlés à ceux du prédateur qui les avait chassés lui revint en mémoire. La chose faisait un tel bruit en se mouvant qu'elle devait être suffisamment grosse pour l'immobiliser sans mal. Alice se rendit compte qu'elle avait la chair de poule et se frictionna les bras en se redressant et en expliquant :

- Des traces des derniers survivants, des informations sur ce qui nous entoure, des cartes qui indiqueraient où trouver d'autres personnes. Je n'en sais rien, en fait. J'essaye d'avancer, mais je n'ai rien trouvé de très intéressant pour l'instant. Et toi ?

Elle ne voulut pas insister sur sa trouvaille champignoniesque, autant pour ne pas se la mettre à dos que parce qu'elle espérait d'autres faits qui ferait avancer le puzzle géant de leur nouvelle vie.

Alice
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Dim 12 Fév - 21:19
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Alice n’ayant pas l’air décidé à commencer l’expédition, Akara en profite pour prendre quelques minutes de repos supplémentaires et s’assoit en écoutant attentivement sa comparse. Malgré le peu de sympathie qu’elle lui a inspiré de prime abord, ce côté bavard n’est pas pour lui déplaire. Akara n’a jamais aimé “les blancs” en compagnie d’humains. Elle n’a jamais vraiment été à l’aise avec le silence d’ailleurs. C’est pour ça que malgré son choix de s’exiler seule en forêt -avant même le projet Perséphone- elle s’était bricolé un lecteur MP3 à énergie solaire, qu’elle a décidé d’embarquer avec elle dans cette aventure.

- "Tu as vu quelque chose tu dis ? Quel genre ?"

Si elle met de côté sa rencontre avec Kaosu, Akara a passé des nuits plutôt calmes jusqu’à maintenant et n’avait pas rencontré d’éléments très inquiétants de son côté. Au contraire, elle a commencé à établir un campement pour les autres membres de sa ruche (avec un peu d’aide de Kaosu) et a également commencé à stocker des ressources en prévention de jours moins clément.

- "Je me suis pas vraiment posé la question de ce qui a pu arriver aux derniers survivants. J’avais déjà perdu foi en l’humanité mais quand j’ai entendu parlé du projet Perséphone en 2047 je savais que c’était la fin."

Elle ajoute dans un rire sarcastique non dissimulé:

- "Mais maintenant que j’y pense …je me demande combien de riches privilégiés ont réussi à embarquer." Ses propres paroles résonnent dans l’esprit d’Akara. * S’il y en a; je les laisserai pas respirer et recommencer par je ne sais quel moyen leur bordel*

Elle balaye de la main cette pensée meurtrière.

-"J’ai croisé un autre survivant avant toi. Le jour même de mon réveil à vrai dire. Il était réveillé depuis un moment, il bouge pas mal et a croisé plusieurs autres survivants. J’imagine qu’on est simplement très dispersé, tous méfiants, bien préparés et pas du genre à laisser des traces. Pas à n’importe qui en tout cas."

Akara est retourné dans sa ruche afin de laisser des indications à ses membres pour trouver le campement. Elle espère notamment que la personne déjà réveillée retrouvera de cette manière sa trace. Elle n’a pas envie de s’absenter trop longtemps mais quitte à être là et avec une aide potentielle qui plus est, autant fouiller dans cette épave. Elle n’a pas trop d’espoir de trouver du matériel fiable avec l’érosion du sel mais qui peut en être certain ?

Assez reposée et décidée à s’abriter avant la nuit, elle se lève d’un bon et regarde Alice avec un air de défi.

- "Bon, on pourra échanger des infos en chemin. On y va ?"

Akara
❦ Ramure de laurier
Akara
Akara
Une drôle d'épave Giphy.gif?cid=790b76110b550cc9ce61d557270d1bced4a45832755ae5e6&rid=giphy
Mer 15 Fév - 21:05
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À sa question, Alice ne put répondre précisément. Haussant les épaules, elle lui confia le peu d'informations qu'elle avait :

- Je ne sais pas exactement, je ne l'ai pas vraiment vu, à vrai dire. C'était en pleine nuit, je suivais un troupeau d'une sorte de croisement entre Alpaga et Lama, et quelque chose de gros et de rugissant s'est attaqué à eux. Tu me trouveras peut-être lâche, mais je n'ai pas eu l'envie de descendre de ma cachette pour confronter la chose. Je ne suis pas vraiment équipée pour résister à un gros fauve...

Elle fouilla dans son sac et en sortit son carnet qu'elle ouvrit à l'une des dernières pages et le montra à Akara. On y trouvait une note sur un félin, un dessin des traces qu'il avait laissé et une touffe de fourrure coincée dans la reliure. Sur la page suivante se déployaient de nombreuses remarques sur les machins doux, des illustration et observations sur leur mode de vie et habitudes alimentaires.

- Le lendemain matin, c'était le calme plat, tous les machin-doux avaient désertés. J'ai trouvé de grosses empreintes bien nettes semblables à celle d'un chat et des touffes de poils fauves dans les buissons. Un gros chat... Peut-être un jaguar, mais un très gros alors... Rien qui ne me donne envie d'un tête-à-tête.

Vint le sujet des recherches d'informations où la jeune femme fut très transparente. Son avis s'opposait complétement à celui d'Alice qui croyait fermement qu'à la toute fin, les Humains avaient tout fait pour obtenir la rédemption. Une moue agacée étira ses lèvres et elle souffla :

- Je ne pense pas qu'il faille voir si noir.

Puis, soudain hilare, elle lâcha en se tenant les côtes :

- Tu imagines ces vieux riches essayer de survivre ? Les pauvres, ils ne tiendraient pas deux jours ! Ah, ça me rappelle ces vieilles émissions débiles où se confrontaient des gens de tous les milieux dans des épreuves complètement nulles.

Se remémorer ces sots qui se défiaient par ennuis accentua son fou rire. Il passa enfin à l'évocation des autres survivants.

- J'ai hâte d'en rencontrer d'autres, d'entendre le récit de leurs aventures sur cette nouvelle Terre, s'exclama Alice sans masquer son excitation. Mais tu as raison, nous sommes tous sur nos gardes, et c'est bien normal. Pourtant, notre but est commun : survivre. Seulement toutes les méthodes ne sont pas bonnes à prendre... J'espère ne pas tomber sur ceux dont la morale est morte en même temps que la majorité de notre espèce.

Sa bonne humeur lui était passée, mais la mise en mouvement soudaine d'Akara la tira de ses idées noires.

- Tu as raison, allons-y.

Elle s'étira et prit le chemin du navire après avoir rangé ses affaires et remis son sac sur son dos. Après quelques minutes de marche, elles arrivèrent devant une sorte d'épave de jet privé, le sel avait grignoté la coque au même titre que la rouille. De multiples passages s'offraient aux jeunes femmes si elles décidaient de ne pas emprunter la voie conventionnelle, par la cabine sur le pont. Encore fallait-il pouvoir y monter. Sa pelle à la main, elle s'arrêta et souffla d'un coup, sévère :

- On ne sait pas ce qu'on va trouver là-dedans. Si jamais je me retrouve en mauvaise posture, ne te mets pas en danger pour moi.

Puis elle se radoucit pour ajouter.

- Alors ? On passe par où ?

Alice
❦ Feuille de Houx
Alice
Alice
Une drôle d'épave A2BD9PF
Lun 20 Fév - 9:39
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