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S’il y avait une chose qu’on ne pouvait enlever à ce coin paradisiaque qui vivait au rythme des cascades et des cours d’eau, c’était bien la diversité de ses végétaux. Les arbres s’élevaient au plus haut vers la cime céleste, et quantité de plantes poussaient dans la zone. Certaines lui étaient connues, d’autres semblaient avoir pris une nouvelle forme ou apparence, et il y avait même des espèces totalement nouvelles pour lui. Quelles vertus cachaient-elles donc, alors qu’elles se mouvaient paisiblement sous la brise légère ? Bien qu’il ne soit pas un botaniste, il avait certaines connaissances pour les plantes, et une envie dévorante d’en apprendre toujours plus. Il traînait donc depuis un moment dans le coin, recensant les espèces, leur environnement de prédilection, les animaux ou les insectes qui pouvaient l’entourer, mais surtout les effets qu’elles pouvaient avoir. Bien sûr, il aurait sans doute été plus intelligent de faire ce travail de recherche une fois entouré d’autres survivants, dans un camp de base plus ou moins établit, plutôt que de flâner à l’aveuglette, mais depuis qu’il avait remarqué la diversité de la région, il avait fait le choix de prendre son temps. Il pourrait trouver un groupement de survivants plus tard. Mais rien ne lui disait qu’il pourrait trouver ses plantes ailleurs, ou qu’il pourrait revenir ici de sitôt. Il s’était assis à l’ombre d’un arbre, face à l’une des nombreuses rivières, et profitait des premières heures trop chaudes de l’après-midi pour consigner ses dernières découvertes dans son carnet. Croquis, localisations, senteurs, éventuels effets… Il notait tout consciencieusement. Ses connaissances pourraient peut-être aider quelqu’un un jour. Et même si ses plantes n’avaient pas de vertus médicales, il était bon de les connaître en cas de besoin. Même s’il ne pouvait pas faire des études approfondies, il pourrait compléter au fur et à mesure. La chaleur lui avait fait relever ses cheveux dans un chignon haut ainsi qu’enlever sa veste, proprement pliée sous lui, le laissant simplement habillé des vêtements qu’on leur avait fournis au départ – il détestait se balader dans sa combinaison de cryonie, contrairement à d’autres. Cela lui permettait aussi de tester quelques plantes à même la peau de ses bras pour voir les éventuelles réactions qu’elles pouvaient provoquer. Ce qui laissait à découvert pas mal de cicatrices sur ses bras, et celle, bien plus large, sur sa gorge, mais il était seul après tout. Il regardait de temps à autre l’eau non loin, appuyé contre le tronc centenaire. Peut-être irait-il se rafraîchir un peu par la suite, quand il aurait fini de compiler ses données. Il s’étira doucement. Il s’était plutôt bien habitué aux divers bruits de la nature, assez pour que le chant des oiseaux et l’écoulement de la rivière ne soit pas gênant en tout cas. Il profitait donc d’un calme relatif et bienvenue. De quoi lui faire apprécier d’avoir trouvé certaines plantes « illégales » dans l’ancien monde et qui allait lui permettre de se faire quelques joints pour se détendre agréablement après une journée de dur labeur. Il reprit son travail avec application, attaquant une nouvelle page, le modèle de la feuille qu’il était en train de reproduire sur ses genoux, trop concentré pour se préoccuper des alentours dans l’immédiat... - Bonus: Rune avec un chignon:
| ❦ Feuille de châtaignier Rune | |
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Il est tout seul.
Il aime pas être tout seul.
Mais faut bien qu'il apprenne, il va pas coller Alice toute sa vie, la pauvre. Elle lui a dit de s'occuper en se donnant des petites tâches, même des trucs pas utiles. Juste pour s'occuper le cerveau et pas tourner en rond tout seul dans sa tête. C'est con d'avoir que trois neurones restants et qu'ils aient du mal à pas être en panique mode tout le temps.
Alors il fait des trucs, pendant qu'Alice est pas là.
Il a remplit quelques paniers de baies, triant ce qui est bon à manger et ce qu'il faut laisser de côté avec ce qu'elle lui a apprit. Il a aussi réussi à se créer un petit instrument à base d'un bout de bois creux et de quelques feuilles. Ça sonne mal, il contrôle pas trop le bruit que ça fait, mais il s'en fout, il est content. Il est pas trop mauvais pour bricoler, à la base, et réussir à faire un machin qui rappelle vite fait une vie normale, ça lui fait du bien. Il l'a laissé près de la ruche pour le retrouver facilement.
Il a aussi fait une balade en s'obligeant à observer les trucs autour de lui. Les arbres, les buissons, les insectes. Leur filer des noms s'il sait pas ce que c'est. Il a donc créé Gérard le Cafard, Léon le Grand Tronc et Lilou le P'tit Caillou.
Le pire c'est que ça marche de faire des trucs débiles. Il pense à son chez lui un peu moins. A ses furets aussi, un peu moins. Le visage de ses potes lui viennent plus difficilement à l'esprit, même Marion. Il veut rentrer. Mais au moins, il évite que ça boucle rapidement. Mais il est quand même pas bien, malgré tout. Il a besoin de monde autour de lui et de son petit confort. Un lit, un canapé, un tapis, il s'en fout. De la musique, surtout. Putain, ça, ça lui manque. Il chantonne, hume, chante carrément parfois. De tout. Ses propres musiques souvent, mais aussi d'autres trucs pas à lui mais qu'il aime.
Ça l'aide à tenir un peu.
- ♫ Leaving fame, trading my sanity for a taste of reality... ♫*
Eh. S'il avait su, en écrivant les paroles. Quel con. Marion lui avait dit qu'il était con. Mais Zach est buté. Tellement buté qu'il a réussi à se convaincre tout seul que se foutre dans un frigo était une bonne idée. Tout ça pour finir là. A se persuader tout seul qu'il est dans un jeu télévisé, entouré de caméra caché, ou qu'il fait un rêve vraiment étrange et réaliste. Il refuse de croire Alice quand elle lui dit qu'ils sont loin après la fin de l'humanité. T'façon, comment ça peut être vrai ? Déjà qu'un pauvre téléphone lâchait au bout de quelques années, des machins censés les réfrigérer des siècles auraient jamais tenu le coup. C'est sa théorie préférée pour expliquer pourquoi il s'est pas réveillé si loin après son frigotage.
L'esprit embrouillé de nouveau, Zach approche d'une rivière en chantonnant un truc au hasard. Y'a des galets par terre. Tiens, voilà. Nouvelle activité : apprendre à faire un ricochet. Un rêve pour à peu près tous les gosses, non ? Reste à trouver un galet qui convient. Encore une nouvelle activité : choisir le galet parfait. Il remonte un peu son pantalon pour se libérer les mollets, et vire ses chaussures pour ensuite aller un peu dans l'eau. Elle est chouette, claire, et surtout y'a pleeeein de galets au fond. Il avance un peu, profitant de la sensation fraîche sur sa peau. Doit rien y avoir de trop bizarre comme bestiole là-dedans.
Il avance, avance, regardant un peu autour de lui au lieu de faire attention où il met les pieds. C'est quand il croit apercevoir un truc pas normal du coin de l'oeil que son talon se pose sur une grosse pierre lisse et donc bien glissante, sous l'eau comme ça.
Zioup.
Plouf.
Il lâche un cri de peur sur le coup avant de se redresser sur les mains dans une grimace. Il s'est fait mal vite fait au bassin et aux coudes, là. Rien de bien grave.
Mais entre son esprit fragile ces derniers temps, la douleur, ses fringues trempées, le sentiment d'être ridicule même si y'a personne pour le voir, franchement... ouais, il en a marre.
Limite envie de pleurer.
Putain de frustration trop rapide à monter. Il se sent stupide. Et en colère. Il attrape rageusement un pauvre galet qui finit balancé contre la grève d'un geste rageur.
- KURWA !!**
Le voilà qui jure en polonais. Il en a marre. Il va même pas se relever tiens.
Il va faire ce qu'il sait le mieux faire. Se remettre allongé, le corps semi immergé. Là il risque pas de faire plus de connerie. Et puis des fois c'est bien de se laisser aller, non ?
Le ciel est joli, les nuages aussi. Il peut s'imaginer chez lui.
Avec un peu plus de plantes bizarres. Et d'insectes bizarres.
Et de...
Eh, attend. C'est quoi qu'il a vu, avant de tomber ? Il tourne la tête.
Un mec ?
- Huh ?
Il se redresse, cette fois en rapidité, sur ses deux jambes. Ses vêtements trempés viennent le coller d'une sensation désagréable, sans parler de ses cheveux qui gouttent joyeusement.
C'est qui ça.
Pourquoi il a l'air chelou.
Beau gosse, certes. Mais chelou. C'est hot les cicatrices, bordel. Et puis d'où il ose avoir des cheveux blancs plus beaux que les siens, hein ?
- T'es qui toi ?! T'm'as pas vu tomber, ok ? C'est rien. J'voulais me laver. J'pue le rat mort, t'veux pas me sentir.
Urgh. Il est partagé, là. Du monde à qui parler. Trop bien. Sauf qu'il vient de se ramasser devant lui avant de lui sortir un machin en polonais. Zéro chance que le type comprenne et toutes les chances qu'il le trouve juste encore plus chelou vu sa dégaine et qu'il se casse.
- ... Polonais ? Anglais ?
Il parle que deux langues, t'façon. Alors il essaie chacune dans leur prononciation d'origine.
Il doit avoir la tronche du rat mort, en plus de ça, tiens. Le genre super prudent parce qu'il est coincé face à un humain et sait pas trop comment se comporter.
Con de caillou.
* "Abandonner la célébrité, échanger ma sanité pour goûter à la réalité"
** "Merde" ou "Putain", c'est un peu le juron classique polonais
| ≣ Obsidienne Zach | |
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Son carnet se remplit tranquillement. Il faudra peut-être qu’il songe à un moyen de se refaire du papier, préventivement parlant. Il se connaît, et vu qu’il apporte toute sa concentration à ce « projet », il risque d’avoir besoin de pas mal de pages pour ses recherches. Ce serait dommage d’être stoppé dans son élan à cause d’un simple souci de matériel. En attendant, il pose donc ses notes à ses côtés, le petit livre ouvert, pour laisser ses idées se mettre tranquillement en place, et il s’occupe méticuleusement de se faire un joint avec les feuilles qu’il avait trouvé. Elles ne sont pas totalement sèches, mais la sensation de fumer lui manque parfois, et comme il n’a plus vraiment accès au tabac… Il entendit du bruit, non loin, mais il lui fallut entendre les bruits d’une chanson pour enfin lever la tête. Il sait qu’il n’est pas seul dans la zone, mais la voix n’est clairement pas celle d’Alice, dont la Ruche est non loin. Il aperçoit finalement un homme non loin, qui ne semble manifestement pas l’avoir remarqué, car il semble plus préoccupé par s’amuser dans l’eau que par lui, et il hésite légèrement sur la conduite à tenir. Signaler sa présence serait le plus correct il suppose, mais… Le type en question s’étale dans l’eau, râle dans une autre langue et jette une pierre de rage, qui s’écrase non loin de lui et éclabousse son précieux carnet, et il se lève d’un bond, totalement partagé sur la conduite à tenir. Son humanité reprend le dessus, et il s’approche de la rivière, notamment parce que l’inconnu ne s’est pas relevé. La langue qu’il a utilisée l’a interpellée aussi, elle a des accents de l’Est européen, une sonorité qu’il n’a guère entendu depuis des années. Clairement pas un natif américain de toute manière, lui-même ayant tendance à râler en norvégien quand son caractère reprend le dessus. L’autre semble enfin remarquer sa présence et il se relève d’un coup, ne semblant pas blessé. Bien. Et il parle. Trop. Et fort. Et pas en anglais. Pourtant, il sait parler pas mal de langues, mais là, il n’arrive pas à suivre ses mots. Il plisse les yeux et se contente de le fixer, en se disant qu’il allait bien finir par s’en rendre compte. En attendant, il parcourt du regard les tâches de vitiligo qui s’étalent sur sa peau à découvert, ses nombreux tatouages et ses cheveux qui commencent à se décolorer, entre autres. Il grimace légèrement quand ça lui fait prendre conscience qu’il n’a pas son manteau, et qu’avec ses cheveux attachés comme ils le sont actuellement, ses cicatrices qu’il aimerait oubliées sont malheureusement en grande partie visibles. Trop tard maintenant pour reculer, en tout cas pas sans paraître bizarre et attirer totalement l’attention dessus. Il prend sur lui, et son comparse semble enfin se rendre compte qu’il n’a rien pigé à sa tirade. Il lui jette son meilleur regard blasé, avant de prendre la parole, en anglais : - Je ne parle pas Polonais. Est-ce que tu t’es fais mal quelque part ?Au moins, ça explique pourquoi la sonorité lui semblait familière. Il suppose qu’il pourrait comprendre certaines phrases simples avec quelques efforts, mais il doute de l’intérêt de la chose dans ce nouveau monde. Avisant les rayons du soleil qui les frappent tous les deux, il lui tend calmement la main, l’invitant à sortir des l’eau en se tenant à lui pour ne pas dégringoler de nouveau. - Viens donc à l’ombre, ta peau n'apprécie pas le soleil, et la mienne non plus.Il revient calmement à sa place initiale, se penchant pour récupérer son pauvre carnet et évaluer les dégâts, lissant lentement les pages. Peut-être quand les mettant sous quelque chose de plat, elles ne gondoleraient pas ? Ne pas prendre soin des livres était un sacrilège à ses yeux... | ❦ Feuille de châtaignier Rune | |
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Zach se sent con. Il pense à peu près mille trucs à la seconde, du genre « il va se foutre de moi » « Marion se foutrait de moi » ou « j'ai envie de pisser », mais il tient sa langue et attend de voir la réaction du mec beaucoup trop bg face à lui. Est-ce qu'il a déjà grillé ses chances de se le taper en passant pour un débile comme ça ?
Ça a l'air, vu son air blasé quand il lui répond. Bon, au moins ils parlent la même langue.
- Ouais, au cul, mais ça va l'faire t'inquiètes.
D'ailleurs, il se frotte un peu la base du dos. Ça va se calmer, il y croit, mais en attendant ça lance quand même violent. Il en grimace même un peu avant d'attraper la main tendue pour avancer hors de l'eau en vérifiant bieeeeen où il pose ses pieds cette fois. Il tient la main d'un type hors-norme, là. Il doit attirer l'oeil autant que lui, et ça fait du bien à Zach de se dire ça. Il aime sa tronche maintenant, mais il a mis sacrément longtemps à plus vouloir se cacher des yeux des autres. Il serre donc un peu les doigts, appréciant le contact. Il fait beau, il est à côté d'un type beau gosse, alors il en oublie même un peu le fait qu'il est trempé jusqu'aux os.
Il se retrouve sur la berge, et sans regarder ce que fait l'autre, il s'occupe de virer son haut en dévoilant son torse maigre, partiellement couvert de vitiligo et totalement recouvert de tatouages.
- Excuse hein, j'me met à l'aise. T'peux regarder si t'veux, j'm'en fous.
A la limite, ce qui l'embête, c'est le creux de son coude qui a quand même une tronche... un peu louche. Ca a pas duré longtemps mais il s'est quand même piqué quelques fois, assez pour avoir une marque peut-être à vie. Bah. Qui a jamais été con dans la vie, hein...
Enfin, il essaie de se rassurer comme il peut alors qu'il laisse pendre le haut à une branche d'arbre basse. C'est seulement quand il vient s'assoit qu'il remarque que le beau gosse regarde son carnet... totalement mouillé. Merde.
- ... c'est ma faute ? Merde. J'suis désolé !
Faire de la merde avec ses affaires, il s'en fout. Mais faire chier les autres ? Il a horreur de ça et il grimace en essayant d'approcher pour voir l'état du carnet. Ouais, c'est pas non plus inondé, mais les pages vont onduler et y'a sûrement des dessins ou des écrits qui vont prendre cher. Putain, il en voudrait si fort si quelqu'un lui détruisait ses propres carnets comme ça... c'est un peu sa vie, ses dessins et ses textes.
- Ok, attend, j'vais trouver une pierre. J'vais t'aider.
Il se redresse pour s'éloigner à la recherche d'une grosse pierre plate, tout en marmonnant des « putain t'es con Zach, t'es con ». Il sent le soleil venir lui brûler le dos, mais il s'en fout. Il va réparer sa connerie. Il repère d'ailleurs un rocher assez gros, assez plat pour pas être trop lourd non plus.
- Ok, ça, c'est bien. Parfait.
Mais ça reste lourd. Il se penche pour attraper le rocher comme il peut, le soulève de quelques centimètres, puis grimace et le laisse retomber. Trop lourd.
- Merde !
Quoi d'autre, alors ? Un bout de bois ? Ca sera à l'inverse pas assez lourd pour presser...
Quel boulet il fait !
C'est mort. Le type va le détester. Zach pourra jamais flirt.
Oui parce que c'est très important à prendre en compte.
| ≣ Obsidienne Zach | |
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Il ne savait pas trop quoi penser de l’inconnu. Lui s’inquiétait surtout qu’il ai pu se fouler quelque chose en glissant, voir se cogner la tête, ce qui pourrait en partie expliquer son immobilisme premier, il ne s’intéressait pas vraiment à l’état de ses fesses. Ce n’était pas comme s’il allait lui faire un bisous magique dessus pour calmer la douleur… Il prit sur lui de garder un visage le plus neutre possible. Il avait toujours l’impression de tomber sur des phénomènes au gré de ses rencontres… Mais s’il y avait une chose qu’on ne pouvait pas lui enlever, c’est qu’il était observateur. C’était logique dans un sens : même quand ils venaient consulter un médecin, les patients avaient tendances à cacher des choses, comme si c’était honteux de venir consulter, et ça, c’était pour ceux qui venaient se faire soigner, car ceux qu’il aidait dans les centres d’aides… Alors il avait toujours tendance à scruter ceux avec qui il interagissait, notant des détails anodins et déduisant pas mal de choses de ses observations. C’est sans nul doute grâce à cela qu’il parcouru distraitement ses nombreux tatouages des yeux quand il lui tendit la main, et qu’il remarqua l’encre sur sa paume, et les curieuses lignes qui semblaient faire tâches au milieu des œuvres d’arts. Un code barre. Ah. Toujours des fichus phénomènes hein ?… Il resta silencieux et l’aida à sortir de l’eau, supportant sans soucis son poids – il n’avait pas une bonne forme physique, mais il avait l’air encore plus maigrelet que lui, c’était dire. Ce qu’il confirme bien vite, vu qu’il se déshabille sans pudeur pour enlever ses fringues trempées. - A ta guise, je mate même sans permission de toute façon.Et au moins, ça le changerait de ceux qui prenaient la mouche à sa blague. Il se fichait de ce que pouvaient bien penser les autres de ses actes ou de ses paroles, il avait toujours assumé ses choix de toute façon, même quand ça concernait sa sexualité, mais il n’avait jamais eu aucun mal à envoyer paître ceux qui pensaient pouvoir le juger sans le connaître. Lui évitait ça, c’est pourquoi il ne fit aucune remarque, même quand il nota les traces au creux de son coude. C’était sa vie et ses choix, il n’avait pas à lui dire quoi faire, surtout qu’il était en train de se rouler un joint il y a quelques secondes à peine alors… Il préféra regarder ses tatouages, sans honte. Le vitiligo donnait un certain charme aux dessins. Bien sûr, il n’avait pas une âme d’artiste, mais il appréciait quand même l’esthétisme global. Son bon sens en prit cependant un coup quand il vit l’état de son carnet, et il grogna une vague réponse quand le polonais s’excuse pour ça, et qu’il commence à s’agiter comme s’il pouvait régler la situation en brassant de l’air. Il parlait vraiment trop, songea-t-il en lissant lentement les pages, se préoccupant clairement plus de ses notes que de l’autre qui divaguait à moitié en anglais non loin. Sérieusement, il avait fait quoi aux diverses divinités pour attirer à lui la plupart des personnes instables du coin ? Il devrait sans doute songer à ouvrir un cabinet de psy, nul doute qu’il aurait du succès tiens… En attendant, il avait un mec bruyant à gérer, possiblement de la génération test, possiblement pas au courant du merdier dans lequel il se trouvait, possiblement donc prêt à lui faire un claquage nerveux sous peu, possiblement une emmerde de plus, et il va vraiment avoir du mal à rester aimable si ça continuait comme ça. Il fit légèrement claquer sa langue contre son palais, et il met le carnet à plat entre les couches de son manteau plié, puis il s’approche de l’autre et de la pierre qu’il a trouvé et qui fera très bien l’affaire, parce qu’il n’a pas envie de se prendre plus la tête à ce sujet, vraiment pas. - Allez, soulevons là un peu, et on mettra ça en dessous en attendant. Et arrête de t’agiter comme ça, tu va me donner le tournis.A deux, ils soulevèrent assez la pierre pour qu’il puisse glisser son manteau dessous et laisser le poids de la roche appuyer donc sur le carnet et laisser les pages sécher bien à plat, du moins il l’espérait. Il n’avait même plus envie de lui faire un quelconque reproche. - Bon, oublions un peu ce… Malheureux incident. Je doute que jouer à la sirène devant moi soit la meilleure présentation que tu aurais pu faire. Je m’appelle Rune. Et toi ? | ❦ Feuille de châtaignier Rune | |
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Zach rit sans se retenir à la réponse de monsieur beau gosse. Il enlève son haut sans aucune gêne avant de s'installer et d'enfin remarquer le carnet. C'est un peu violent, de passer de la joie de rencontrer quelqu'un quand la solitude pèse à une culpabilité pareille. Et ça arrange rien que l'autre grogne aux excuses de Zach. Le polonais baisse les yeux un moment avant de se lever pour chercher un truc, et trouver sa pierre.
Heureusement, Rune vient l'aider et voilà bientôt le... manteau ? sous le caillou. Pourquoi le manteau. Aaaah. Il a dû mettre le carnet dedans pour pas qu'il se retrouve sali. Ouais, c'est mieux, en effet. Zach se tait, se forçant à bien tenir sa langue pour éviter de s'en prendre une de la part de l'autre. Il se sent franchement pas bien, et il aimerait bien devenir un poisson histoire de filer loin de là dans la rivière. Enfin non, il aimerait pas, il serait tout seul. Ou alors il trouverait des copains poissons. Red Bulle et Croustibat. Voilà.
Alors qu'il s'imagine une vie à faire glouglou sous l'eau, il sort de ses pensées quand sa nouvelle connaissance parle à nouveau, pour se présenter. Zach relève ses yeux vairons sur lui, et lui offre un joli sourire pour essayer de dépasser le malaise.
- Zach. C'est joli Rune, ça vient d'où ? Ca ressemble au mot chez moi pour parler de genre... les dessins des vikings, là. Ou des anglais avant. C'est grave stylé. Et ça va bien avec ta tronche. T'es hot.
Oops. Calme Zach. Il rit un peu, gêne déjà bien oubliée, et il se frotte la nuque. Il réalise alors que ça le pique un peu et il se rappelle qu'il se balade torse nu au soleil alors qu'il a déjà passé une partie de la journée à se balader sans mettre tellement de protection. Pas la meilleure des idées, ouais, mais parfois c'est lourd d'avoir tout de couvert alors qu'il fait bon et beau. Pis bon il allait pas aller dans la rivière avec des gants et une cagoule, quoi. Faudrait déjà qu'il en ait... urgh.
- ... on peut retourner à l'ombre ?
Sûrement que oui. Rune aussi doit pas trop aimer le soleil, il est blanc comme un cul. Zach se dirige donc à nouveau vers l'arbre et s'arrête quand il repère une des affaires de son compagnon.
- Mec. C'est des oinj ? Tu partages ? J'te file c'que t'veux en échange.
Il se tourne vers lui, l'air... presque miséreux. Peut-être qu'il veut lui faire pitié, peut-être qu'il en meure vraiment d'envie. Zach sait rien faire d'autre de toute façon. S'il va mal, il se défonce, peu importe comment. Pas ouf pour la santé, surtout après être tombé si mal que ça suite à sa célébrité trop rapide, mais tant pis. Il s'en fout, là. Il est plus trop à essayer de rentrer dans les normes à base de « la cigarette c'est ok mais les joints c'est le diaaaaable ». P'tain, il manquerait juste une bière, et il serait parfait, là...
- S'teup. S'teup. En échange, j'te montre là où j'me suis réveillé. C'est grave stylé. Et puis y'a à manger. Ça dérangerait pas Alice !
Un pur gamin, quand il veut un truc, mais il s'en fout. Il s'en rend même pas compte. Et puis il sait que son sourire est chouette, alors il sourit de toutes ses dents. Y'en a deux trois remplacées par des couronnes métalliques, parce qu'il a jamais bien été doué pour prendre soin de lui donc il a payé ça.
- Ca m'fait plaisir de voir un autre visage. Surtout un gars. J'aime bien les nanas mais je préfère les gars, tu vois ? Plus l'habitude.
Il laisse un petit soufflement de nez sortir, cherchant à voir comment Rune va comprendre la phrase. Soit il capte, soit il le prend pour un macho. Mais eh, vu qu'il a proposé de mater, si l'autre est pas bête, il va comprendre. Non ?
| ≣ Obsidienne Zach | |
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Il lui manque manifestement quelques neurones, sinon il ne le regarderait pas comme ça pendant qu’il plaçait son manteau sous la pierre. Impression qu’il se confirma quelques secondes plus tard, quand il se présenta. Au point qu’il préféra sciemment ignorer la fin de sa phrase, en tout cas dans l’immédiat. - … Oui. Des runes. C’est exactement ça, répondit-il avec une lenteur toute voulue, et un ton un poil trop condescendant. Puis, il a quand même l’intelligence de se rappeler que ce type n’est pas anglais, que tout le monde n’apprend pas les langues comme lui, et que le mot ne doit absolument pas être quelque chose que l’on apprend en priorité dans une autre langue. Il soupire et reprend, en prononçant juste ce mot en norvégien, parce qu’il a dit que cela ressemblait à du polonais donc qu’il devrait le comprendre: rune ? J’étais norvégien.Il aurait bien aimé commenter sa soit-disante partie “hot” mais le cerveau de Zach tourne bien vite sur autre chose, et ils reviennent s’installer à l’ombre des grands arbres quand il semble enfin se rappeler que sa peau est fragile. Sérieusement, comment ce type allait-il survivre ici hein ? En faisant un regard de chien battu et en espérant que tout le monde céderait à ses demandes ? Non, parce qu’il n’est pas vraiment d’humeur, et il a vu de biens meilleures imitations de la tristesse hein. Pas qu’en soit cela le dérange de partager avec lui, il pourra assez facilement en trouver d’autres, mais c’est juste qu’il faut un certain culot pour demander ça juste après avoir abîmé les affaires de quelqu’un d’autre. Il hausse un sourcil en s’asseyant à nouveau contre le tronc, haussement accentué assez rapidement d’ailleurs. - Une jolie rouquine ? S’enquit-il, parce qu’objectivement, Alice est une femme magnifique. Je la connais, et je connais votre Ruche aussi, on y a passé quelques nuits ensemble tous les deux. Mais elle était encore seule à ce moment-là, tu ne dois pas être réveillé depuis si longtemps que ça.Il avait quelques fois hésité à retourner voir la jeune femme. Il ne doutait pas qu’elle l’aurait hébergé sans soucis, mais vu que la solitude semblait lui peser, il n’avait pas voulu lui donner de faux espoirs sur une éventuelle sédentarisation de sa part avec elle, et il n’avait pas osé y retourner. Dans un sens, il était soulagé de savoir que certains des siens s’étaient éveillés, même si c’était un gars bizarre dans ce style. Elle était pleine de ressources, elle s’en sortirait très bien. En attendant, il fixait l’autre avec un amusement certain alors qu’il allumait le joint déjà prêt pour en tirer une bouffée, l’air de dire “ donc, tu as rien à m’échanger en échange hein ?”. Il le laissa mariner quelques instants, appréciant pleinement la drogue qui emplissait ses poumons avant de souffler un long nuage de fumée, mais vu qu’il n’avait pas envie qu’il reparte dans un très long monologue qui l’assommerait - de part le bruit ou l’ennui, il n’était pas encore fixé -, il lui en prépara un second. Bon, il n’était pas idiot en soit, et le joint qu’il lui tendit n’était pas aussi fort que celui qu’il fumait lui. Il avait négligé le fait que c’était des pures plantes, 100% naturelle, et pas une merde qui avait été coupée avec des trucs à la con, et par conséquent que c’était plus fort que ce qu’ils avaient pu tous les deux tester manifestement avant. Et vu que Zach avait l’air d’avoir eu quelques expériences avec ça, il préférait sciemment lui en donner moins. De toute façon, vu la puissance, l’effet principal resterait présent, et c’était sans doute cet apaisement chimique qu’il recherchait, rien de plus. Il le regarda encore quelques instants, de longs instants. - Je suis en train de comprendre ce que les gens ressentent quand ils me disent que je suis trop cash dans mes paroles. Tu n’as aucuns filtres non ? Enfin, j’suis pas prude, tu n’es pas obligé de dire les choses de façon détournée, tu as les préférences que tu veux mon grand, t’es adulte et pleinement libre de tes choix. Les connards qui diront le contraire peuvent aller se faire foutre, peut-être que ça leur ferait du bien même.Bon, peut-être que la drogue lui déliait aussi un peu trop la langue. Il allait pas fumer celui-ci à fond. | ❦ Feuille de châtaignier Rune | |
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C'est lui qui rêve, ou l'autre se fout un peu de lui ? Bah. Pas grave. Des gens qui pètent plus haut que leurs culs y'en a plein. Genre Marion. Mais Marion le fait de façon marrante, donc c'est cool. Peut-être que Rune est très drôle et qu'il est juste vexé pour son carnet. Y'a de quoi. Zach serait vénère aussi dans son cas. Il l'écoute quand il parle de nationalité et hausse un sourcil.
- Était ? Genre tu l'es plus ? Vas-y c'est quoi l'histoire. T'as fait quoi pour être banni de ton pays ?
Puisque c'est évidemment la seule solution. Rien de tordu comme la fin de l'humanité donc des pays, évidemment, voyons. Ahah. Ah. Nah. Des conneries, ça. Il aurait pas dû en parler, il veut pas en parler, en fait. Un jour il trouvera enfin une caméra cachée, il y croit.
- Oublie, c'était pas marrant comme blague.
Autant faire passer ça pour de l'humour. Zach préfère avoir l'air con que parler de fin du monde, son cerveau est pas près pour ça. Il affiche d'ailleurs un large sourire qu'il rend volontairement un peu stupide, avant d'enfin se détourner pour aller rejoindre l'arbre et ses jolis joints tant espérés par le polonais. Il en supplie Rune, qui finit par répondre... à côté. Mais c'est intéressant.
- Oh, ouais, sûrement ça ! Elle est canon, ouais, et rousse, donc ça doit être ça. J'suis réveillé depuis pas longtemps, nah, donc je m'éloigne pas trop. Et puis j'aime pas trop être seul, donc quand elle part explorer je reste par ici.
A essayer de pas devenir fou. Il fait un petit sourire à Rune alors qu'il ramène ses genoux à lui pour les entourer de ses bras, et poser sa tête dessus.
- ... et toi, ça fait combien de temps ? Tu galères pas trop avec ta peau super claire ? Tu viens de loin ?
Et bla, et bla, et blablabla. Mais en même temps, tout l'intéresse. Autant le type en face que ce qu'il peut lui apprendre. Survivre c'est pas mal, il paraît. Il aimerait bien rentrer chez lui et pas cramer joyeusement jusqu'aux os. Il écoute aussi patiemment qu'il le peut, les oreilles bien attentives. Mais dès qu'il voit le précieux joint qui lui est tendu, son cerveau change totalement de sens. Il passe d'intéressé à entièrement focalisé sur le bien. Il l'attrape avec une telle délicatesse qu'on croirait qu'il a peur de le casser, et il le porte à ses lèvres pour l'allumer avec un puissant soupir d'aise.
Ah ouais.
Là, là c'est carrément mieux.
Inconscient que le joint n'est pas si fort que ça, Zach profite en penchant la tête en arrière quand il laisse échapper un nuage de fumée. Bordel. Ça lui manquait tant. Il lui avait pas fallu longtemps à être en manque, vu qu'il avait fumé très peu de temps avant d'être endormi.
- Ouaaaaah mec. Merci. Tu m'sauves la vie, là.
Il se tourne vers lui pour exprimer qu'il est content de voir un nouveau visage, et la réponse de Rune le fait autant rire qu'elle le gêne.
- J'ai pas trop de filtres à la base, et j'en ai encore moins quand j'ai un joint à la main. Déso. J'peux essayer de me taire mais je suis pas bien doué.
Il sourit largement de ses deux dernières phrases, n'ayant plus besoin de validation de qui que ce soit mais bien content quand même d'en avoir.
- T'es cool. Vraiment. P't'être que dans les gens choisis pour être là ils ont mis que des gens tranquilles et ouverts. Ça serait vraiment bien, ça.
C'est peut-être ça l'émission, tiens. « Quel monde créerait un groupe de gens qui fume des joints ». Y'a un concept là. Un super concept même. Il aurait dû avoir l'idée lui-même tiens, il aurait clairement pu trouver facilement des sponsors pour ça avec sa notoriété et il aurait pas été un des candidats forcés du truc. P't'être même qu'il y a pas de caméra car on les a foutu sur une immense île paumée on ne sait où et qu'ils viendront les chercher à un moment pour voir justement où ils en sont.
Ouaaais. Et après il retrouvera son lit, ses furets, et ses potes. Parfait.
C'est pas si terrible en fait, tant qu'il peut fumer.
- Tu connais d'autres gens ?
| ≣ Obsidienne Zach | |
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« Banni de son pays » ? Il écarquilla légèrement les yeux tout en fixant l’autre, sans doute un peu trop. Il parlait naturellement de la Norvège au passé, vu que les pays de « l’ancien monde » n’existait plus, et même si déjà avant cela, il ne se sentait plus du tout connecté à son pays de naissance, mais Zach a l’air… Dramatiquement sérieux. Très intéressé à l’idée, avant de paraître presque confus et de rire en prétendant que c’était une blague, mais il est presque certain qu’il y croyait vraiment, au moins un peu. Même s’il sourit comme pour tenter de le cacher. Il sait le faire aussi, rire et cacher ses états d’âme derrière des blagues douteuses. On dirait que le polonais a du mal à accepter la réalité. Maggie était dans le même style alors son hypothèse d’une éventuelle crise nerveuse est toujours valable. Il prend sur lui de ne pas commenter, bien que son regard démontrait assez bien qu’il n’était pas dupe. A la place, ils reviennent donc à l’ombre, et il le laisse déblatérer un peu sur Alice et son réveil récent. Et le manque de sociabilisation qu’il doit ressentir un peu trop. Il n’a pas besoin qu’il lui en dise plus sur le sujet, il voit bien que le jeune homme parle trop pour combler le silence ou un quelconque vide qu’il ressentirait, et vu ce qu’il a remarqué un peu plus tôt, cela lui permet sans doute de ne pas trop réfléchir à ce à quoi il a été condamné contre son gré. Après psy, il se retrouve donc en nounou, et il ne sait pas ce qu’il préfère le plus. Il n’est pas méchant, mais la tolérance de Rune face aux bruits est assez limité, et Zach a tendance à hausser un peu le ton quand il s’enthousiasme, donc trop souvent à son goût. - Trois mois et demi. Peut-être plus que quatre, je n’ai pas trop compté correctement. Ma Ruche est au milieu de steppes, pas vraiment le bon endroit pour y construire un campement. Et la grotte finit sous l’eau régulièrement, j’ai de la chance que ses machines aient été bien conçues, mais j’avais pas de raison de rester dans le coin, c’pour ça que je me balade. Il finit de confectionner le second joint pendant qu’il répond calmement : Je garde mon manteau à cause du soleil, mais j’ai moins de risques que la tienne je pense. J’espère qu’ils t’ont fournis de la crème solaire en quantité.Encore une preuve, s’il en fallait, que les scientifiques de ce projet étaient inconscients en rajoutant des personnes au hasard dans les Ruches, ce n’était pas vraiment un endroit où un type atteint de vitiligo pouvait s’épanouir en paix. Surtout en étant à moitié drogué, parce qu’il prit le joint qu’il lui tendit avec ferveur, comme quelqu’un qui trouvait enfin un moyen de se défoncer après un manque flagrant. Il n’était pas sûr d’être si loin que ça de la vérité. Une fois encore, il fit le choix de pas faire de remarques, même s’il se félicitait quand même d’avoir été plus léger dans sa dose. Enfin, il s’était fait des joints dés qu’il avait trouvé ses plantes, on ne pouvait pas vraiment dire qu’il était stable lui aussi donc… Au moins, le flot de paroles se calme un minimum. Pas trop longtemps en vrai, mais après la voix de Zach est déjà plus posée, et c’est plus un monologue qu’autre chose. Rune l’écoute plus d’une oreille qu’autre chose, fumant lentement et hochant de temps à autre la tête, ce qui lui semble bien suffisant pendant quelques instants. Au moins, il est d’accord avec lui : l’humanité du futur serait mieux si elle était tolérante dés le départ. Okay, il faudrait s’y mettre pour repeupler le monde, mais il n’empêchait pas que tout le monde avait ses propres goûts et envies, et il n’allait pas jeter la pierre à ceux qui avaient d’autres préférences. Surtout vu les siennes. Il appuie sa tête contre l’écorce de l’arbre derrière lui et reprend enfin, vu que la question lui est directement posée : - Ouais, un peu. Deux types de ma Ruche, presque à mon réveil, et on a voyagé un peu ensemble pour quitter les steppes. Une native des anciennes tribus amérindienne dans un désert après ça, et enfin Alice quand je suis revenu dans le coin, et avec qui j’ai passé quelques jours. Je voulais partir plus loin pour trouver d’autres personnes mais j’étudie les plantes pour le moment.Il fait un vague geste de la main vers la pierre au-dessous de laquelle se trouve son manteau, comme pour lui faire comprendre que le carnet qu’il avait abîmé contenait justement les résultats de ses recherches. Heureusement, la drogue avait au moins le mérite de le détendre assez pour ne plus en râler, même s’il aurait préféré éviter cet incident. - J’suppose que tu as pas vraiment vu d’autres personnes à part Alice pour le moment donc ? Mais c’est bien que tu sois tombée avec elle, elle ne le dit pas, mais la solitude lui pèse elle aussi, et puis vous pourriez être plus mal lotit comme endroit pour une Ruche. Et elle est débrouillarde, bien plus que moi. J’étais médecin à la base, alors crapahuter dans les bois, c’est pas franchement mon truc.Il étire doucement sa grande carcasse, et vient frotter sa nuque douloureuse. Cela lui rappelle que ses cicatrices sont toujours visibles. Cela doit être la première fois qu’il reste aussi longtemps à découvert avec quelqu’un depuis qu’il est ici. Il suppose que le fait que Zach n’ai rien dit aide, mais il se frotte la gorge dans un réflexe nerveux. Le carnet n’est pas si important, il devrait récupérer son manteau... | ❦ Feuille de châtaignier Rune | |
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