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Alarme. Tout son corps, vibration stridente, sort d'une langueur délicieuse, un rêve trop long. Inconfort, quand les aiguilles entament sa peau délicate, striée des marques de son vécu, puis frisson, tout semble flou. Ah, comment respire-t-on, déjà ? Les lèvres s'entrouvrent, la cage thoracique se soulève sous l'effet de l'air qui trouve sa route naturellement. Ah, et ce bruit... Son cœur ? Sans doute. Battait-il déjà si fort avant ? Peut-être. Surement. L'inconfort disparaît, cette horrible diode rouge s'éteint, un souffle vient caresser son visage. Enfin, Alice ouvre les yeux, fébrilement. Trop de lumière, mais elle a pu remarquer que sa capsule, ouverte, donnait sur une ruche partiellement détruite. Elle caresse machinalement son majeur gauche... Ah, elle ne la porte pas ? La boîte lui revient en mémoire, flash fugace. Ah, oui... La rousse se souvient de l'y avoir rangé. Une grande inspiration lui apporte le courage nécessaire pour se lancer. Littéralement. Se redressant d'un coup, elle balance ses jambes dans le vide, faisant fi de la prudence qui devrait pourtant s'imposer en de telles circonstances. Vertige, douleur. Les sensations, violentes, la font vaciller. Son estomac se vide d'un liquide amer et translucide. Ah, voilà, elle se sent un peu mieux. Ses orteils effleurent doucement le sol de la ruche de la Feuille de Houx, redécouvrent les sensations tactiles en sommeil depuis... Depuis combien de temps ? Alice rouvre les yeux, brusquement cette fois. Son état d'esprit a changé. Où se trouve-t-elle ? Quand se trouve-t-elle ? Elle énumère doucement ses certitudes tandis que son regard ambré parcourt la moitié de pièce restante. Inscrite au projet Persephone suite à l'invitation reçue, son groupe, formé de personnes habituées du milieu sauvage, a bénéficié de l'ajout d'une personne de la génération zéro à sa ruche. Aucun de leur nom ne lui revient, elle ne se sentait pas en état de se concentrer sur des détails et il y avait déjà bien trop d'informations à retenir. Bien, sa mémoire semble intacte. Il fallait analyser son environnement à présent. La moitié droite de la pièce, sa capsule, deux autres et celle de la Gen-zéro avaient l'air intactes. Et, hormis la sienne, closes. Les trois autres, en revanche, avaient disparu - ainsi que le mur et les installations - au profit d'une vue grandiose sur un bassin entouré de cascades tumultueuses. Ah, le spectacle à lui tout seul la récompensait de son éveil. Par contre... Elle ne pouvait pas rester là. La ruche envahie d'humidité, de mousses, de champignons et autres plantes favorisées par les milieux très humides avait peu de chances de lui fournir de quoi manger. Or, il s'agissait là de sa priorité absolue vu qu'il y avait de grandes chances que l'eau, sous son nez, soit potable. Elle trouva donc son sac, attrapa sa gourde avec des gestes lents, encore engourdie, puis s'approcha du bord de la ruche, tâtonnant avec son pied à chaque pas pour tester la solidité de la dalle fracturée. Une fois le récipient plein et rangé, et avoir bu la moitié du lac, elle dénicha sa boîte personnelle. La jeune femme rangea soigneusement les éléments qu'elle contenait dans son bagage puis le chargea sur son dos. Avec une dernière hésitation, elle écrivit sur les capsules des humains en sommeil à l'aide d'une pastelle rouge, en anglais et en majuscule : - Attention au trou - Puis, alors que ses jambes tremblaient encore, elle décida de quitter la ruche pour trouver de quoi manger. Ah, elle aurait pu se jeter sur les pilules repas, mais il valait mieux les garder en cas d'urgence. Depuis le promontoire, la rousse n'avait repéré aucune installation humaine, ni la plus petite traces de ces derniers. Soit le lieu se trouvait isolé, soit... Elle ne voulait pas y penser pour l'instant. Elle jeta un dernier regard aux capsules et aux droïdes qui s'agitaient pour ranger ce qu'elle avait dérangé - comme si c'était important - puis entama sa descente à mains nues. Elle glissa plusieurs fois, s'érafla les mains et se cassa plusieurs ongles qui auraient de toute façon mérité un raccourcissement, mais arriva au pied des cascades entière. Alors seulement, elle se rendit compte que celles-ci s'élevaient bien, bien, bien plus haut que le point où se trouvait la ruche. Ce qui ne semblait pas plus mal, car descendre de telles zones escarpées paraissait... Compliqué, voir infaisable. Dès lors, Alice avança tranquillement, marquant de nombreuses pauses pour annoter son carnet de ses découvertes et constatations, boire et croquer un semblant de carte. Par ailleurs, elle marquait certains arbres d'une flèche à l'aide du couteau multi-usages. De quoi revenir plus tard si la végétation dense l'empêchait de voir le sommet des cascades. Plusieurs jours passèrent, elle avait suivi de loin une sorte de troupeau de bestioles qui ressemblaient à des lamas en moins touffus, observant ce qu'ils mangeaient, et quelles autres espèces ils côtoyaient. Suivre des herbivores lui garantissait de rester à proximité d'un point d'eau potable, ainsi que de jouir d'une alarme contre de potentiels prédateurs. Car, qui dit proie, dit forcément prédateur. Un mois entier s'écoula. Elle avait longuement suivi le troupeau de machin-doux, longeant un marécage dans lequel elle n'avait pas voulu se risquer, et récupérant les touffes de laine morte qu'ils abandonnaient derrière eux pour voir si elle pouvait en faire quelque chose. Puis, un soir, alors qu'elle dormait en haut d'un arbre, enroulé dans son sac de couchage, lui-même noué aux branches par une corde, un prédateur qu'elle n'avait pas identifié dans l'obscurité s'attaqua aux herbivores qui se dispersèrent. Le lendemain, elle ne les retrouva pas. Ayant perdu son repaire, Alice s'aventura seule, plus au nord. Elle arriva en vue d'une étrange forêt où le bleu dominait toutes les autres couleurs. D'abord surprise, elle remarqua que cette forêt, si particulière, avait l'air de s'étendre, et décida donc de s'y rendre. Enfin, il fallu d'abord improviser de quoi arriver de l'autre côté du bras d'eau qui l'entourait et ce ne fut pas facile. Pas question de nager sans connaître la faune aquatique, la force du courant, et sa capacité, ou non, à atteindre l'autre rive. Elle avait beau faire des exercices pour retrouver ses capacités physiques, cela prenait du temps. Son régime, encore trop maigre malgré les quelques fruits qui venaient s'ajouter aux plantes - oignons et ciboules sauvages qui tenaient plus des aromates découverts dans une clairière - et aux grosses noix dont beaucoup d'oiseaux raffolaient, qu'elle avait trouvées amères, mais nourrissantes, aurait mérité une bonne dose de protéine. Elle décida de laisser ce problème de côté. Tel un Robinson Crusoé, elle pensa opter pour une technique simple de nouage de grosses branches. Fort heureusement, elle tomba sur une embarcation de fortune qui avait été abandonnée là. Plutôt en bon état, cela lui prit trois jours de plus auquel elle se consacra entièrement à sa tâche, appliquée, et désormais affamée, pour le perfectionner un peu. Le quatrième jour, elle observa le résultat. Oui, ça ferait l'affaire. Alors elle s'élança, le ventre toujours très bavard. La traversée se passa bien, grâce au vent qui gonflait sa voile improvisée en toile. Soulagée, elle quitta le vaisseau de fortune, le tira sur la terre ferme et s'effondra. Ah, un niveau de faim pareil, quel enfer ! Elle devait manger ! Elle attrapa son sac à la hâte et se jeta sur le premier buisson de baies venues, étourdies par un appétit vorace et leur trouvant une ressemblance avec d'autres que les machin-toudoux gobaient par dizaines. Cette publication remporte un ruban puisqu'elle contient un défi mensuel réussi ! | ❦ Feuille de Houx Alice | |
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Nyx marchait depuis la veille, en direction des côtes de leur île. Oh, il avait bien dormi cette nuit, mais c'était dans une randonnée qu'il s'était lancé pour explorer et établir une carte plus précise de ce qui se trouvait aux alentours de leur camp. Leur ancienne version, à lui et Narcisse, était... passable, mais pas aussi détaillée qu'ils le pourraient désormais. Pas vraiment cartographe dans l'âme et faisant donc au plus logique selon lui, Nyx avait décidé de commencer en redessinant les côtes les plus proches, au sud de leur ruche, pour ensuite remonter petit à petit jusqu'à leur camp en notant tout ce qui pouvait être intéressant. Alors, après avoir prévenu son fils du projet, il avait préparé ses affaires et était parti. Il portait sa tenue la plus adaptée pour de longues marches à son sens, malgré ses signes de fatigue. L'une des manches de son haut sombre avait une couture défaite jusqu'au coude, la faute à une ronce qui l'avait arrachée et... un jour il faudrait qu'il trouve une manière de recoudre ça, oui. Un pantalon lui couvrait entièrement les jambes et il était assez épais pour résister à peu près aux branches qui pouvaient s'y accrocher. Il avait chaud, mais au moins il évitait les piqûres et autres joyeusetés de la forêt. Il avait également un bandage couvrant la paume de sa main droite, après s'être coupé avec un morceau de tôle -détaché de leur ruche- pour l'utiliser dans une de ses nombreuses tentatives de rendre leur vie ici un peu plus confortable. S'il avait des connaissances sur les sciences en règle générale et avait une idée globale de comment faire certaines choses, il n'était pas pour autant bricoleur et il lui arrivait de se rater... Comme pour cette bête coupure. Le genre d'erreur qui peut coûter cher, vu les risques d'infection. Mais ça valait le coup, selon lui. En deux ans, Narcisse avait déjà réussi à établir les bases avec un feu de camp facile à relancer ou un récupérateur d'eau de pluie, et Nyx était arrivé pour continuer leur installation. De toute façon, ils ne quitteraient pas les lieux sans Sairéann, alors autant rendre tout ça aussi confortable que possible.
Il avait enfin quitté les abords de la forêt, et les arbres étaient désormais bien plus espacés. Nyx levait les yeux vers le ciel qu'il pouvait maintenant voir plus facilement entre les branches, pour juger de l'heure. Début d'après-midi, sûrement ? Ça expliquait qu'il commence à avoir faim. Son esprit se tourna un instant vers Narcisse, en espérant que tout allait bien de son côté. Son fils avait beau avoir survécu deux ans entièrement seul, Nyx ne pouvait s'empêcher d'être inquiet lorsqu'il le laissait plus de quelques heures seul. Lui qui avait laissé un enfant derrière lui en partant travailler en Amérique du Sud, avait désormais à ses côtés un jeune homme plein de rancœur -et à raison. Difficile de s'y habituer pour le brun, même au bout de deux ans. Il s'arrêta le temps de fouiller son sac, en sortant sa gourde pour boire un peu de la soupe qu'ils avaient fait quelques jours plus tôt avec Narcisse. Pas incroyable en goût, surtout froide, mais facile à transporter. Et puis ça gardait plus hydraté que du poisson séché.
Bientôt, le bruit des vagues se fit entendre. Quelques pas pour passer une sorte de petite butte, et Nyx put enfin apercevoir la plage. S'il était content d'arriver à sa destination, quelque chose attira aussitôt son attention. Une embarcation, avec une personne dessus. Son premier réflexe fut de reculer pour se cacher dans l'ombre de la forêt, le temps d'observer. En dehors de Narcisse, il n'avait vu personne depuis tout ce temps. Il fronçait les sourcils alors qu'il détaillait la nouvelle arrivante. Elle portait encore la tenue de cryonie, qui était tout sauf confortable vu comme elle collait à la peau. A moins qu'elle soit très douée pour refaire sa coiffure seule, ses cheveux étaient trop bien coupés, malgré leur étant déplorable après le voyage en mer, pour qu'elle soit sortie de son sommeil depuis très longtemps. Plus important que ça, elle était épuisée. Trop pour être une menace même si elle le voulait. Elle semblait plutôt en détresse, finalement. Il approcha, lentement et avec hésitation. Ce n'était peut-être pas une bonne idée puisque si elle avait de mauvaises intentions il donnerait l'information qu'il y avait du monde par ici...
Et puis soudain...
- STOP !!
Hurla-t-il, avant de se mettre à courir vers elle. Elle s'était jetée sur un buisson de baie, que Nyx avait aussitôt reconnues : une plante affreusement toxique mais dont le goût convenait au palais humain. Elle allait s'empoisonner, alors tant pis pour la sécurité.
- Mange pas ça !!
Il s'arrêtait à quelques mètres d'elle pour ne pas trop ressembler à une menace, mais gardait son regard fixé sur elle. Amie ? Pas amie ? Il était méfiant de nature, et deux ans d'isolement à deux n'avaient certainement rien arrangé. Il reprit, plus calmement.
- C'est empoisonné ces trucs. Ça va t'tuer.
Il avait à manger dans son sac, oui, notamment sa gourde, mais hors de question de lui tendre immédiatement. Il lui fallait aussi à manger pour le retour et il ne comptait pas partager si cette femme donnait le moindre signe d'une menace. En attendant, le brun la fixait, ne voyant pas trop quoi faire d'autre qu'attendre sa réponse et sa réaction. Un silence gênant pouvait vite s'installer.
Après tout, elle aussi pouvait le prendre comme un danger. Il ne prenait plus autant le soin de se raser qu'avant et il avait donc un début de barbe pas entretenu, des cheveux attachés un peu à la va vite et des vêtements abîmés. Couplé à sa taille et sa carrure, sans doute ne mettait-il pas vraiment en confiance non plus.
| ❀ Narcisse Nyx | |
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Les mains pleines de baies et prête à les engouffrer sans réserve tant elle avait faim, Alice hurla soudain comme si sa vie en dépendait, lâchant tout. C'est qu'il lui avait fait peur à sortir de nulle part comme ça en lui hurlant dessus. Elle se tourna lentement vers lui, les mains levées encore pleines du jus des fruits qu'elle avait écrasé dans son réflexe de survie et les yeux ronds comme des soucoupes.
- Un humain, souffla-t-elle à voix basse, aussi surprise qu'impressionnée. Je n'avais encore croisé personne...
Secouant la tête, elle se reprit, se redressant lentement en se plaçant devant son sac et fixant son regard ambré dans celui, plus sombre, de son interlocuteur. Alice devinait sans mal qu'il était réveillé depuis plus longtemps qu'elle. Pour autant, cela n'offrait aucun gage de bonnes intentions, ni même de bienveillance et elle préférait maintenir la distance qu'il avait lui-même instauré en ne s'approchant pas.
Sans prononcer le moindre mot, la rousse prit le temps d'analyser l'individu. Il portait des vêtements tandis qu'elle avait pris le parti de garder sa combinaison. Il faut dire qu'elle n'avait croisé personne jusqu'à présent et la pièce lui offrait un confort et un recouvrement presque total. Là, tout de suite, elle se sentait plutôt gênée. Après tout, l'habit moulait son corps, ne cachant rien ou presque. Le rouge lui monta aux joues et elle se tourna subitement sur son sac pour en sortir la parka dont elle remonta la fermeture à la hâte.
- Merci, lança-t-elle à l'inconnu, toujours gênée, quand elle eut repris contenance. C'était la moindre des choses, après tout. Elle pourrait être morte sans son intervention. J'avais vu des petits mammifères en manger, alors je pensais... Ah, peu importe.
Elle se trouvait désappointée, le faciès grimaçant, l'estomac gargouillant, elle rêvait juste d'une énorme pizza quatre fromages... Une idée lui vint tandis qu'elle repérait plusieurs accrocs à ses vêtements.
- Tu saurais m'indiquer ce que je peux manger, ou même me dépanner ? Par exemple, me décrire des fruits ou des poissons comestibles ? En échange, je peux recoudre tes vêtements, ils en ont bien besoin et ça ne me prendra pas longtemps. Je peux le faire ici.
Elle avait précisé cette dernière information au cas où il n'était pas seul et ne voulait pas exposer de potentiels sujets, plus faible, à une inconnue qui pourrait leur vouloir du mal. Il lui était d'ailleurs très étrange de se considérer comme une potentielle menace. Elle qui était si fluette
| ❦ Feuille de Houx Alice | |
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Un hurlement, évidemment que Nyx l'avait effrayée. Il s'y attendait et ne tira qu'une simple grimace à ce bruit trop fort pour ses oreilles maintenant habituées au calme de sa vie en forêt. Elle se tournait vers lui et Nyx ne bougeait pas, attendant qu'elle se remette de ses émotions. Elle murmura quelque chose qu'il ne comprit pas et il préférait patienter en notant de lui rappeler de se laver les mains rapidement. Il n'avait aucune idée de si la toxine pouvait passer à travers la peau, mais ça ne lui semblait pas être la plus grande priorité pour l'instant. Il haussa d'ailleurs un sourcil en la voyant se couvrir un peu plus. Elle le prenait pour un prédateur ou quoi ? Il avait autre chose à penser que ça. Bah. Peu importe, il n'allait pas se formaliser du regard que pouvait avoir une inconnue sur lui.
- Vraiment ? Je suppose que ce n'est pas bon que pour les humains. On en a déjà fait les frais.
Une façon de glisser le fait qu'il n'est pas seul, mais sans dire qu'ils ne sont que deux. Oh, elle n'est pas impressionnante et il n'a absolument aucun doute sur le fait de gagner s'ils venaient à se battre, mais son esprit avait tendance à le mener aux portes de la paranoïa. Qui disait qu'elle n'était pas juste une sorte d'éclaireuse pour un groupe ? Peut-être avait-il juste consommé trop de films catastrophes où les survivants s’entretuent au lieu de s'entraider. Ou alors il avait raison de se méfier. Trop de scénarios passaient dans son esprit alors qu'elle semblait attendre une réponse. Elle proposait un marché. Des indications contre des retouches à ses vêtements abîmés. Ça semblait tentant, puisqu'il ne donnait rien de matériel, et puis ça ferait du bien à ses affaires de passer au raccommodage. Il y réfléchit un moment, puis lâcha un long soupir alors qu'il retirait son sac à dos de ses épaules pour le poser au sol. Il mit un genou au sol pour le fouiller ; la soupe, c'était hors de question car trop précieux. Mais il avait d'autres réserves, notamment un sachet qu'il avait rempli de baies qu'ils faisaient sécher avec Narcisse. Une dose d'énergie facile à prendre.
- Je suis loin de tout connaître ici, et j'ai pas encore de système de pêche efficace. Tu vas mourir de faim avant d'attraper un poisson, par ici.
Ou alors il était vraiment piètre pêcheur. Il jeta le sachet en sa direction. Pas comme à un chien, non, juste... Il préférait garder de la distance. La voir si désespérée de trouver à manger avait apaisé ses propres méfiances mais de son côté à elle, il pouvait encore être effrayant. Peut-être.
- Toucher à mes vêtements revient soit à me déshabiller et possiblement perdre mes affaires si tu décides de fuir avec pour avoir des ressources, soit à te laisser m'approcher avec des ciseaux et une aiguille. J'ai pas confiance même si le marché me tenterait bien. Mange, déjà.
Il se laissa tomber assis par terre, dans le sable, les jambes en tailleur.
- Je m'appelle Nyx.
Un deuxième pas vers elle.
| ❀ Narcisse Nyx | |
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"On" ? Il n'était donc pas seul. Alice eut un regard méfiant pour la forêt qui commençait derrière lui. Sa seule échappatoire revenait à retourner à l'eau, et, dans son état, il y avait fort à parier qu'elle n'atteindrait pas l'autre rive. Un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale. Ah, elle n'aimait vraiment pas se sentir aussi frêle. Quand il s'abaissa pour fouiller ses affaires, la rousse crue un instant qu'il allait donner un signal, ses muscles se bandèrent, prêt à lui accorder une fuite salvatrice.
Mais rien ne vint et la tension laissa place à un certain soulagement quand il lui tendit des baies. Elle le gratifia d'un demi-sourire reconnaissant après avoir attrapé le sac et renifla les baies. Ah, elle ne pouvait pas résister, pourtant, elle choisit d'en manger avec modération, ne prenant qu'une petite poignée. Elle manquait cruellement de confiance en l'individu et il aurait tout aussi bien pu s'agir de baies toxiques. Une quantité comme celle qu'elle avait ingérée était à priori incapable de la tuer.
Sa remarque sur les poissons lui avait fait hausser un sourcil. Alice était sûre d'en avoir vu en traversant le bras d'eau. Ah, ça ne voulait pas dire qu'ils se laissaient attraper, mais ils étaient là. Elle mangea tranquillement le repas improvisé avant de reprendre :
- Je ne suis pas une grande pêcheuse non plus. Mais c'est une ressource fiable si l'on parvient à se dépatouiller sans user de toutes ses forces. Et puis... Avec la disparition de l'Homme et la purge de la pollution, ils ont dû revenir en nombre un peu partout. Ces baies, demanda-t-elle en désignant son présent, tu peux me montrer sur quel arbre tu les as pris ? Je ne prendrais pas celles des environs, si ton camps est par ici, mais ça m'aiderait...
Son ventre avait accepté les petits fruits ronds sans broncher. Elle se sentait mieux maintenant que son estomac cessait de hurler. Sa concentration et sa curiosité revenaient en force afin de lui éviter de finir à nouveau dans le même état. Sa nouvelle intervention au sujet de sa proposition de couture lui fit froncer les sourcils et elle rétorqua de but en blanc :
- Comment suis-je supposée payer ma dette ? Ah, je n'aime pas ça, tu vas me faire passer pour une ingrate !
Les lèvres pincées, la jeune femme le regarda s'asseoir et souffla :
- Tu serais plus rassuré si je posais mon sac entre nous ? Je sais que la parole d'une inconnue ne vaut rien, mais je suis seule et en sous-nutrition en plus de n'avoir aucune intention hostile. Tu me rattraperais et me ferais manger du sable avant même que je n'ai atteint mon jet privé.
Elle espérait que son trait d'humour ferait mouche, et, déjà, elle s'approchait lentement, les mains en évidences. Elle posa son sac à seulement un pas de lui, fit un tour sur elle-même pour lui montrer qu'elle n'avait rien de caché dans son dos et lui tendit le sac de baies en déclarant avec assurance :
- Merci Nyx, je m'appelle Alice. Je ne veux pas abuser de ta générosité, ce que j'ai pris me suffit pour l'instant. Dans la poche avant de mon sac, il y a une petite trousse bleue avec des aiguilles et du fil rudimentaire, je te laisse vérifier, expliqua-t-elle en désignant la fameuse poche.
| ❦ Feuille de Houx Alice | |
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- Bon courage pour pêcher, dans ce cas.
Lui, il préfère les pièges qu'ils ont mis en place avec Narcisse et qui leur garantit un peu de gibier, régulièrement. A la limite, quelques nasses seraient intéressantes à imaginer s'ils étaient plus près de la côte. Pour l'heure, il leur était hors de question de bouger leur camp, alors ça attendrait. Il laissait manger la jeune femme, réfléchissant à sa question et regardant autour d'eux si, des fois, il n'y avait pas le buisson en question. Mais non.
- Je n'en vois pas ici. C'est un petit buisson, on dirait... tu vois les feuilles de framboises ? C'est pareil, mais c'est plus gros qu'un framboisier et les baies sont rondes, la taille d'une myrtille. Elles sont faciles à faire sécher et elles se conservent bien.
Même si leur goût frais était meilleur, bien sucré mais aussi une acidité qu'elles perdaient une fois séchées. Il sourit à la jeune femme, éprouvant un certain amusement de l'entendre râler comme ça. C'était rassurant qu'elle agisse de façon « naturelle » et il commençait enfin à pouvoir se détendre. Est-ce qu'on pouvait vraiment considérer qu'être ingrat était négatif, dans le monde qui était désormais le leur ? Finalement, il fallait soit être très amical et travailler main dans la main, soit être totalement égoïste pour survivre. Un entre deux était risqué... Donc il fallait qu'il coopère avec elle.
La blague du jet le fit lâcher un petit rire détendu, pas forcé. Si la blague n'était pas folle, ça lui suffisait largement vu son état mental depuis sa sortie de cryonie. Lui qui aimait l'humour n'avait pas tellement eu de moment pour rire. Sa relation avec Narcisse ne permettait pas vraiment de fou rire.
- Tu peux poser ton sac, je n'irais pas le voler pour le mettre dans mon propre jet.
Nyx la laissa poser son sac, montrer qu'elle n'était pas armée et lui rendre le sachet. Il le prit avec un hochement de tête, restant assis pour ne pas relancer la méfiance qui semblait enfin se calmer entre eux. Là, il repoussa doucement le sac vers elle.
- Je vais pas fouiller tes affaires. J'avais peur au début vu que j'ai croisé personne à part mes proches depuis mon réveil mais... je vais pas être plus stupide que je ne le suis, t'es paumée ici et tu vas rien me faire de mal. Reprend tes affaires.
Lui rangeait le sachet de baie dans son sac, dans la poche avant. Puis il se redressait enfin, la dominant de sa hauteur sans chercher à se montrer imposant. Et, comme pour enfin faire taire les derniers doutes, il lui tendit la main.
- Enchanté Alice.
Il indiqua la forêt du menton.
- Je peux t'accompagner et te présenter quelques plantes pour que tu puisses manger. Je préfère garder mes réserves pour rentrer à mon camp, plus tard, mais il y aura assez pour te remettre en forme dans les alentours.
Rien que ces carottes sauvages qu'il avait déjà noté sur son plan, il y avait bien assez pour qu'elle en récupère quelques unes pour les cuire plus tard. La jungle ne manquait pas de nourriture, c'était bien l'un de ses avantages. En tout cas, dans ce coin là. Il avait souvenir d'une exploration au nord de leur camp où ils n'avaient presque rien trouvé de comestible, du moins de ce qu'ils en savaient.
En fait, la question maintenant, c'était de savoir si c'était une bonne idée de partager leurs ressources avec une nouvelle venue. L'entraide oui, mais jusqu'à quel point ?
| ❀ Narcisse Nyx | |
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Alice notait dans sa mémoire chaque information que Nyx lui offrait, hochant la tête de temps à autre pour lui témoigner de son attention. Son trait d'humour, qui avait fait mouche, eu l'air de détendre enfin l'atmosphère. Alice se tranquillisa un peu et répondit même au rire de l'homme. Elle se concentra ensuite sur ce qu'il disait. Ses proches ? Il faisait donc partie des chanceux qui avaient réussi à convaincre leur entourage... Un air maussade passa rapidement sur son visage, chassé par la nouvelle proposition de Nyx.
Un sourire sincère illumina le regard de la rousse qui était ravie de pouvoir agrandir son répertoire de survie et elle lui serra la main chaleureusement entre les siennes sans hésiter... Juste avant de se rendre compte qu'elle avait de la purée de baies sur les paumes.
- Ah, désolée pour ça...
Gênée de sa maladresse, Alice proposa en désignant le bras d'eau d'où elle venait :
- On peut aller rincer ça vite fait, avant d'oublier. Ce serait dommage de contaminer les ressources que tu vas me montrer, ah ah !
Ce rire-ci était moins franc. Il faut dire que la rousse se sentait un peu bête de lui avoir étalé du poison sur la main comme ça...
- Et ne t'inquiètes pas, je ne ramasse généralement que ce dont j'ai besoin, le rassura-t-elle. C'est sûrement ça qui m'a mis dans le jus d'ailleurs, haaa... J'ai toujours peur que les choses se conservent mal, mais l'idée de sécher les baies est géniale !
La jeune femme attrapa son sac, le balança sur une épaule et fila se nettoyer tout en discutant. Dès qu'elle eut fini, elle sortit de son sac un carnet aux coins un peu cornés à force d'usage et le tendit fièrement à l'homme :
- Ce sont mes observations sur les steppes que j'ai traversées en venant ici. Il me parait juste de te donner ces informations en contrepartie de celles que tu vas m'offrir. Elles ne te seront peut-être pas utiles dans cette jungle, mais si tu es amené à te déplacer ailleurs, ou que tu croises d'autres survivants, ce ne sera sans doute pas perdu.
Il y avait des notes dans un anglais parfait et bien calligraphié et beaucoup de schémas et illustrations des plantes, fruits, racines comestibles qu'elle avait trouvé sur sa route grâce aux machins-doux et aux autres espèces animales qui les suivaient plus ou moins. Il y était également noté si elle avait cuit ou non ces éléments et le résultat si c'était le cas. À la fin du carnet, Alice avait dessiné les créatures rencontrées et les habitudes qu'elle avait constaté durant son mois dans les steppes.
| ❦ Feuille de Houx Alice | |
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Nyx baissait les yeux sur leur main lorsqu'il y sentit une texture étrange. Ah. Oui. Les baies. Il retint un petit rire, ne laissant passer qu'un petit soufflement du nez en souriant. Ca se lavait très bien, et au pire... si ces baies tachaient, il aurait les mains rouges pendant quelques heures, rien de grave s'il faisait attention à ne pas toucher de nourriture avec.
- T'en fais pas, j'avais oublié ça quand je t'ai tendu la main...
Il lui offrit un sourire plus franc, détendu. Peut-être pouvait-elle devenir une alliée dans ce monde hostile, ce ne serait pas de refus. Il approcha de l'eau et s'y accroupit pour se laver les mains tranquillement. Il fixait l'eau, un peu perdu dans ses pensées. C'était la première fois qu'il voyait quelqu'un en dehors de Narcisse... Et ça faisait du bien. Vraiment beaucoup de bien.
- Ça fait deux quand je suis sorti de ma capsule, et mon fils avait déjà développé pas mal de techniques pour tenir...
Il lui jetait un regard en coin, avec un léger sourire.
- Il doit avoir à peu près ton âge.
Une remarque purement innocente. C'était bien que les jeunes se débrouillent bien ici, ce n'était pas lui qui redonnerait au monde l'éclat de vie humaine qu'il avait autrefois. Il redressa la tête, curieux de voir le carnet qu'elle lui tendait. Il se redressait alors debout, pour s'essuyer les mains rapidement sur les pans de sa tenue. Hors de question d'abîmer quelque chose de si précieux en oubliant bêtement ses mains humides. Il prit le carnet avec précaution, et eut un petit sourire attendri devant les notes, les dessins, les schémas.
Ça lui rappelait Sairéann. Il faisait la même chose dès qu'ils sortaient quelque part. Les plantes, les animaux... Qu'est-ce qu'il serait beau, à regarder ce nouveau monde avec ses grands yeux.
Le brun fermait les yeux un instant, avant de soupirer avec un pincement au cœur. Il sourit en douceur à Alice, ne voulant pas lui donner l'impression qu'elle avait fait une erreur.
- Excuse moi pour mon absence, c'est juste... ça me rappelle quelqu'un de cher.
Il regardait les schémas avec plus d'attention maintenant. Ces espèces venaient donc de plus loin, vers les steppes. Donc il n'y avait pas que de la jungle, par ici, c'était bon à savoir. Son sourire s'élargit avec une forme d'amusement en voyant le dessin d'animaux semblables à des lamas. Gamins, il adorait ces bestioles là et il s'amusait à cracher sur les cons de l'école pour les imiter.
- Ça ne me sera peut-être pas utile ici, mais peut-être en aurais-je quelques souvenirs si je m'aventure par là-bas un jour.
Il referma le carnet au bout d'un bon moment de lecture ponctuée de quelques remarques sur des espèces qu'il connaissait d'avant. Il tendit l'objet à la jeune femme.
- Malheureusement je ne peux pas tout lire, ça prendrait longtemps et je ne vais pas te le voler, c'est bien trop précieux pour ta survie.
Alors qu'il regardait autour d'eux, son regard finit par se poser dans l'eau.
- Regarde-moi ça.
Là, juste sous la surface, les restes de baies écrasées. Et tout autour, plein de poissons de différentes tailles en train de se régaler. Un nouveau rire léger lui échappa. Cette fois, de la joie : ils avaient trouvé une nouvelle source de nourriture.
- Je crois bien que tu as trouvé sans le faire exprès un excellent appât.
| ❀ Narcisse Nyx | |
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Apprendre que l'homme avait un enfant de son âge la fit hausser les sourcils. Elle l'avait cru plus jeune ! En revanche, elle était ravie de savoir qu'il était déjà là depuis un moment, il aurait sans doute des techniques intéressantes et des infos utiles, du coup. Alice l'observa feuilleter son carnet puis se plonger dans ses pensées. Elle n'eut pas à cœur de l'en sortir, il y avait de la tristesse dans son expression, et celle-ci faisait écho à la sienne d'avoir perdu son partenaire.
- Je comprends, souffla-t-elle penaude, en fixant ses pieds.
Ils discutèrent un peu du contenu du livret puis Nyx le lui rendit. La rousse le rangea précieusement dans son sac en expliquant calmement :
- Nous aurons peut-être d'autres occasions de nous croiser et alors tu pourras le lire tranquillement. Pour l'heure, même si tu me le proposais, je ne resterais pas avec vous. Il reste des membres de ma ruche en sommeil et je veux leur apporter de quoi bien débuter leur nouvelle vie. Ce qui veut dire qu'à notre prochaine rencontre, ce carnet sera encore plus rempli, héhé ! Uh... ? Oh !
Elle venait de repérer les poissons dont les écailles miroitaient sous la surface suite à la remarque de l'homme. Ses yeux se mirent à briller et son estomac se fit à nouveau remarquer tandis qu'elle s'exclamait, hilare :
- Je rêve ! Je prends note de leur appétence pour ces baies que je vais nommer... Elle leva le doigt théâtralement... Bille-a-fish ! Pois-poisson ? Ah, non, c'est assez nul en fait... Une idée ?
Alice chassa les larmes qui s'étaient accumulées aux coins de ses yeux et souffla le plus sérieusement du monde :
- Il suffirait d'avoir un filet pour remonter tout ça. On relâcherait les plus petits et les femelles pleines pour maintenir l'équilibre et ça nous ferait une source de protéine exquise et durable... Surtout exquise ah...
La rousse bavait presque en les regardant se repaître de ce qui avait failli la tuer, naïvement, sans se méfier d'un quelconque prédateur.
- Ils n'ont jamais dû être chassés par des humains, ils ne viendraient pas aussi près de la rive, sinon. Même sans filet, avec une lance ou un harpon... Elle se reprit en se rappelant de leur situation. Heu, je veux dire, avec des branches bien taillées et durcies au feu. On devrait essayer, non ? Imagine, du poisson grillé à la broche pour ce soir ! C'est ton fils qui sera content !
Ce n'était qu'un de ses arguments, elle pouvait en inventer bien d'autres. Les plantes, les légumes et fruits, tout ça n'allait pas disparaître et il fallait dire ce qui était : entre un poisson et une patate, son choix allait sans hésitation au premier des deux. Et puis... Ce serait sûrement plus drôle à deux. Ah, elle en frémissait d'excitation telle une enfant à qui l'on promet une glace.
| ❦ Feuille de Houx Alice | |
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Elle voulait repartir et Nyx sourit simplement en hochant la tête. Il était un peu curieux de voir autre chose, mais il se refusait à partir sans Sairéann. Il pourrait se réveiller alors qu'il était loin, et le brun se refusait d'abandonner encore une fois sa famille même avec toutes les bonnes intentions du monde. Il comprenait parfaitement l'idée d'Alice et ne comptait pas la retenir, de toute façon. Il n'était pas sûr d'être prêt à accueillir quelqu'un d'autre de façon permanente, et il pouvait supposer que Narcisse non plus. Ses yeux se tournèrent vers les poissons qu'il regardait nager avec amusement, jusqu'à ce qu'il sursaute quasiment devant l'élan de joie de la jeune femme. Nyx ne put retenir un rire pour aller en cœur, quoi que plus mesuré. Elle avait une joie communicative ! Il attrapa quelques baies du buisson proche pour les jeter à l'eau à son tour. Bingo. Ils adoraient ça.
- J'aime beaucoup le terme de pois-poisson ! Il faut bien mettre un peu de trucs étranges dans nos nouvelles vies non ? Au diable les termes scientifiques !
Même si Sairéann se serait arraché les cheveux de l'entendre dire ça ! Nyx adorait les plantes et les animaux tout comme lui, mais il se fichait bien de savoir s'il s'agissait d'une « aizoaceae » ou d'une succulente, tant qu'il savait s'en occuper et que le résultat était joli. Et pour leurs animaux... leur prénom et leur espèce, c'était très bien. Pourquoi devrait-il nommer des baies ?
- Ou alors on les appelle des poissus-poissonnus pour faire genre.
Un nouveau petit éclat de rire, puis il réfléchit à ce qui pourrait faire office de filet dans ses affaires. Le problème était qu'il n'avait pris que de l'utile ou de l'urgence, et il n'avait absolument pas prévu de pêcher pendant sa vadrouille.
- On va pêcher, t’inquiètes. Mais faut trouver de quoi faire.
Il y songeait, et elle émit l'idée simple d'une branche taillée au feu. Oui, pourquoi pas ! Mais ça signifiait avoir de sacrés réflexes, sans parler de faire du feu... Il fit une moue en y réfléchissant, puis hocha la tête.
- Eh bien faisons un feu alors ?
Il observa encore l'eau un peu, réfléchissant à peut-être quelque chose de durable, comme piège. Avec un peu de temps... le mieux était sûrement une nasse avec quelques baies dedans, enveloppées dans un sachet accroché au fond pour ne pas se disperser. Ça pouvait être une sacrée bonne source de nourriture !
- Et quand on aura nos lances, je te défie à un concours de pêche.
Nyx se sentait détendu et s'accordait de se lâcher un peu. Alice semblait être dans le même état d'esprit, ça lui faisait du bien. Lui qui surveillait chacune des paroles qu'il échangeait avec Narcisse de peur de le blesser vu leur relation compliquée... ça faisait du bien de se laisser aller avec quelqu'un d'autre.
- Je dois être rentré demain, par contre, donc je ne dois pas repartir trop tard.
| ❀ Narcisse Nyx | |
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