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There's a memory of how we used to be [Narcisse & Nyx]


[Deux ans plus tôt...]

Un battement.

La diode de la capsule brille faiblement, usant de ses dernières forces.

Deux battements.

Elle brille un peu plus, écho d'un cœur qui se remet à battre après un millénaire de silence.

Trois battements, et un souffle.

La lumière s'éteint, vidée d'énergie ; mais le cocon, lui, se met en branle. Les gongs se déverrouillent dans un cliquetis métallique qui résonne dans le vide de la ruche, mais il faut encore quelques instants avant que la porte ne s'ouvre. Le courant d'air fait s'envoler quelques feuilles tombées là à travers le trou du plafond.

D'un chuintement discret, l'air glacial glisse hors du cocon comme une cascade de fumée. La capsule a décidé que son hôte pouvait sortir de sa prison de glace et celui-ci finit de recevoir les piqûres prévues par un protocole créé bien des siècles plus tôt. Enfin, il reprend vie.

C'est comme s'éveiller d'une nuit bien trop longue et sans rêve. Il faut plusieurs minutes à l'homme pour simplement prendre conscience, et encore de longues minutes pour réaliser qu'il ne se sent pas confortable ici. Alors il bouge, ankylosé. Un doigt, deux doigts, la main. Il essaie d'ouvrir les yeux mais se retrouve aussitôt aveuglé malgré l'obscurité du lieu. Il ne comprend pas.
Où est-il ?
L’hôpital ? Un accident ?
Non, autre chose.

Il a si froid...

Le brun rouvre les yeux, bien plus lentement. Il arrive à distinguer les ombres, rien de plus. Tout semble aussi flou que ses pensées.

Le laboratoire, la ruche... Isak ? Sairéann ? Où se trouvent-ils ?

Il veut parler, les appeler, mais seul un souffle quitte ses lèvres. Ses poumons le brûlent comme s'il devait réapprendre à respirer. Il se réapproprie son corps, petit à petit. Un trop long sommeil.

-Que... quelqu'un ?..

Il murmure mais tout lui semble déjà si fort. Pourquoi n'y a-t-il aucun bruit ? Personne ?

La ruche. Il se rappelle les visages de ses deux amours en leur présentant la Fleur de Narcisse. Alors ils l'avaient fait ?

Avait-il réussi à les sauver ?

-Sairéann ?.. Isak ?..

Les ombres se font plus nettes, les couleurs sont moins floues. Du métal, partout, parfois dévoré par la nature. Quand ? Où ?

Il a besoin de les voir. Il bouge encore, décolle son bras du cocon et l'utilise pour s'en extirper. Rien ne le retient prisonnier désormais, mais tout semble terriblement compliqué. Ses muscles restent encore tétanisés par le froid. De mauvais réglages ? Après tout, un projet tenu secret comme cette ruche pouvait avoir bien des failles...

Enfin, il sort, porté par la force mise dans son bras.
Incapable de tenir sur ses jambes, il se sent tomber sans pouvoir se retenir et sa tempe heurte douloureusement le sol. Au moins la douleur a-t-elle le luxe de le réveiller un peu. Il grimace et referme les yeux. Un peu de temps, de repos, et tout ira bien...
Non, non. Il doit les voir. S'assurer qu'ils vont bien. Que quelque part, ils l'attendent.

Il doit se relever. Il glisse à nouveau son bras le mieux dégourdi sous son torse pour se redresser, s'aidant de son autre main pour se maintenir. Il lève la tête, regarde autour de lui. Tout ce qu'il voit est inerte, froid, terriblement vide de vie humaine. Un détail capte cependant son attention.
Une des deux autres capsules. Ouverte.

Ce simple constat lui tire un sourire. Il est deuxième. Bientôt, ils verront leur réunion à tous les trois, il en est certain...
Sauf si...
Sauf si la capsule a été ouverte il y a bien longtemps ?

-Isak ?..

Il s'en rappelle. Isak à sa droite, Sairéann à sa gauche, lui au fond ; le plus éloigné de la sortie, en fait.

-Où...

La panique le dévore, mais ses capacités encore engourdies le freinent et il voit des petites étoiles devant ses yeux. S'il bouge, il va s'évanouir. Il n'a pas d'autre choix que de laisser son corps se reposer jusqu'à en redevenir maître. Le contrecoup se montre violent. Depuis combien de temps dure leur sommeil ? Dix ans ? Cent ? Plus encore ?
Il laisse échapper un long soupir. Sa respiration se fait enfin moins douloureuse. Il ferme les yeux. Il se sent fatigué... alors qu'il vient de sortir du plus long sommeil de sa vie.
Dormir maintenant ? Non, hors de question...

Il entend du bruit... des pas ?

-Isak ?..

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Nyx
❀ Narcisse
Nyx
Nyx
Mar 7 Fév - 23:28
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Ce que le temps pouvait être long, lorsqu’on est seul.

Deux ans s’étaient écoulés depuis que ta capsule s’était ouverte dans ce nouveau monde. Tu avais été le premier de la ruche à t’éveiller. Etait-ce une chance ? Pas du tout, selon toi. La solitude, l’inquiétude… Tu n’avais jamais été confronté à tout ça avant.

Pourtant, il avait bien fallut vivre. Ou en tout cas apprendre à vivre dans cet environnement inconnu. Tu avais mis du temps avant d’oser mettre un pied dehors. Mais quand les vivres avaient commencé à manquer, tu n’avais pas eu le choix.

Deux ans, c’est long. Surtout quand on ne croise pas grand monde. D’un côté, tu as surtout fait exprès de ne pas chercher d’autres personnes vivantes près de toi. La peur. Et si tu étais tombé sur quelqu’un de malveillant ? Si tu avais du te battre ? Tu n’aurais peut-être pas fait le poids. Et attaquer quelqu’un ? Tu n’as pas été appris comme ça. Tuer pour manger, oui. Devoir se battre contre un ou des semblables te paraissait impossible cependant.

Si tu étais resté une bonne année autour de ta ruche sans trop t’éloigner, te nourrissant des ressources à proximité, tu as finalement pris ton courage à deux mains pour oser t’éloigner de plus en plus. Tu savais qu’il ne fallait pas débarrasser une zone de toutes ses ressources, surtout si on comptait y rester un moment. Merci à ton père de t’avoir appris les rudiments en matière de survie en milieu hostile, et merci au bouquin que tu as emporté complètement par hasard avant la cryogénisation. Sans ça, tu serais certainement déjà mort de faim ou tué par une bestiole quelconque.

Inutile de préciser qu’en deux dans, tes espoirs de voir les capsules de tes parents ouvertes étaient presque réduits à néant. Au début, il y avait bien le droïde de la famille qui te rassurait en te disant que leurs constantes étaient stables, même si tu aurais préféré qu’ils sortent en même temps que toi… Mais le robot avait finit par ne plus fonctionner. Du jour au lendemain, il s’était mit à faire des bruits étranges et puis d’un coup, plus rien. Tu n’avais pas osé le toucher, de peur de faire pire que mieux… Alors il trône encore au milieu de la ruche, comme une relique.
Et depuis ça, tu n’as plus de moyen de savoir comment vont tes parents. Petit à petit, l’idée que tu ne puisses plus jamais les revoir s’était installé dans ton esprit et c’est cette idée qui te poussa à quitter les environs de la ruche pour explorer un peu plus la zone.

Si tu devais vivre seul, c’était tout ce que tu pouvais faire.

Un automate, c’est tout ce que tu étais devenu depuis la fin de cette deuxième année passée seul. L’idée de mettre fin à tes jours t’avais traversé plusieurs fois l’esprit, il ne faut pas mentir. Après tout, est ce que tu avais réellement eu le choix de te retrouver dans cette situation ? Non. On ne t’avait pas demandé ton avis. Il en avait fait qu’à sa tête. Il avait décidé de ton futur alors même qu’il n’est pas là pour t’accompagner. Tu lui en veux.

Pourquoi ne pas vous avoir laissé partir en paix ?

Pour autant, tu n’as jamais eu le courage de mettre fin à ta vie. C’était frustrant. Deux ans que tu errais sans but, que tu attendais un changement, positif comme négatif, et que rien ne venait. Tu avais fini par ne plus te poser de question et prendre les jours comme ils venaient. Tu n’avais même plus de repère temporel, à par le jour qui va et viens sans cesse.

Ce soir était un soir comme les autres. Tu étais parti tôt ce matin pour espérer pouvoir faire un peu plus de marche et potentiellement trouver d’autres ressources. Initialement, tu avais préparé un paquetage pour partir plusieurs jours, en espérant trouver de nouvelles choses. Mais après de longues heures de marche, tu avais décidé de faire demi tour. Comme un pressentiment. Quelque chose t’incitait à ne pas aller plus loin et à faire marche arrière. Tu n’es peut-être plus très net, mais tu n’as pas insisté.

C’est à la tombée de la nuit que tu as rejoint ton campement de fortune. Bredouille, évidemment. C’est en posant tes affaires que tu as entendu du bruit provenant de la ruche. Tes sourcils se froncent tandis que tu te redresses, sur la défensive. Ce ne serait pas la première fois qu’un animal se faufile entre tes pièges pour entrer.

« C’est pas possible... »

Un soupire s’échappe de tes lèvres alors que tu attrapes ta machette de fortune. Un gros animal n’aurait pas pu passer tes pièges… Si ? Tu as un doute maintenant. C’est avec une grande précaution que tu te glisses dans le tunnel qui tu as creusé toi même il y a deux ans maintenant, pour sortir de la ruche. Ton cœur bat fort, tu es stressé comme jamais. Et si ce n’était pas un animal mais quelqu’un ? De malveillant ? Qui te veut du mal ? Qui s’en prend aux cocons de tes parents ? Tu n’es pas serein.

-Isak ?..

Qu’est ce que c’est ?… Le droïde se serait rallumé ?… Tout seul ? Ce n’est pas possible.

Tu avances encore, jusqu’à avoir une vision de l’intérieur de la ruche. Et ce que tu aperçois te semble bien irréel. Ton rythme cardiaque s’accélère alors que ton souffle se coupe lorsque tu aperçois la silhouette bien trop reconnaissable, au sol.

« ...-pa... »

Tu rêves ? Est ce que c’est encore un coup de tes hallucinations ? Ca ne serait pas la première fois que ça t’arrive. Combien de fois tu avais cru entendre la voix de tes parents en étant bel et bien éveillé ? Cela dit, tu n’avais jamais eu d’hallucination visuelle encore. Ce serait une première. Tu clignes d’ailleurs des yeux comme pour essayer de le faire disparaître. En vain.

« Papa ?... »

Ton corps tremble, tu le sens. Tu as l’impression que tes jambes vont se dérober sous toi si tu t’approches. L’appréhension d’être dans un rêve éveillé. Et si tu t’approchais et qu’il disparaissait ?

Tu n’as aucun contrôle sur ton corps à cet instant. Ta lame s’échappe de tes mains et les larmes coulent sur tes joues sans que tu puisses y faire quoi que ce soit.
C’est plus fort que toi, il faut que tu en aies le coeur net. Tu te précipites sur lui et tant pis si tu tombes. Tant pis si tu te fais mal. Tant pis si tu lui fait mal.

Ton corps se heurte au sien. Ce n’est pas un rêve. Ce n’est pas une hallucination. Il est là. Il est vivant. Tu n’es plus seul.

« Papa t’es vivant !... »

Tu chiales, comme le gosse que tu es encore, finalement.
Narcisse
❀ Narcisse
Narcisse
Narcisse
Lun 13 Fév - 9:46
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Non, non, il n'avait pas rêvé les bruits de pas. Il y avait bien quelqu'un.
Et puis une voix. Une des deux qu'il reconnaîtrait entre mille. Celle d'Isak, de son fils.

S'il n'avait pas la force de se lever, il eut celle d'afficher un immense sourire alors que des larmes lui venaient aux yeux. Il eut même un petit rire, un soulagement immense.

Isak était vivant.

- Oui ! Et tu es vivant aussi...

Ses poumons se vidèrent sous le choc quand Isak lui tomba pratiquement dessus, mais il s'en moquait. Il reprit sa respiration et vint se redresser sur un coude, utilisant son autre bras pour enlacer son enfant et le serrer contre lui de toute ses forces. Il commençait à vraiment se sentir revenir entièrement à lui-même, et les fourmis qu'il avait dans tout son corps lui indiquait que ses muscles finissaient de se réveiller.

- Isak...

Il sourit, se laissant retomber sur le dos pour venir caler son fils sur lui. Il lui posa la tête sur son torse, glissant une main dans les cheveux roux. Son cœur battait fort sous l'émotion et aucun doute qu'Isak pouvait l'entendre.

- Je suis si heureux que tu ailles bien. Si heureux...

Il fermait les yeux, soufflant doucement et restant silencieux un long moment. Il savourait le bonheur de retrouver son fils, interdisant à son esprit de partir ailleurs. Combien de temps avait bien pu passer depuis ce jour où ils étaient entré dans ces capsules ? Ça pouvait être dix ans comme... mille.

- Est-ce que ça fait longtemps que tu es seul ?..

Il rouvrit les yeux, pour regarder le visage de son enfant. Dire qu'il avait laissé derrière lui un enfant, un pré-adolescent, lorsqu'il avait été muté. Lorsqu'il avait vu arriver un jeune homme ce jour là, il avait réalisé à quel point il avait été absent longtemps et à quel point il aurait des choses à rattraper. Et maintenant... Isak ne faisait plus enfant. C'était un beau jeune homme, pour peu qu'on laisse de côté le look de survivant.
Le suédois souriait toujours, apaisé malgré le poids qui restait dans son cœur. Il portait ses yeux vers l'autre capsule, encore fermée, et son sourire s'effaça vite.

- Depuis combien de temps tu nous attends...

C'était plutôt un murmure, cette fois. Plein de tristesse. Il revint à Isak, qu'il n'avait pas lâché mais qu'il tenait moins fermement maintenant. Il ne pleurait plus, mais ses yeux brûlaient des larmes coulées un peu plus tôt.

- Est-ce que tu m'en veux ?

Évidemment qu'il allait lui en vouloir. Pour tout. Son absence dans une période de la vie forcément compliquée, son quasi silence radio seulement brisé par quelques lettres et des appels quand il en trouvait le temps, et puis finalement cette cryonie pour laquelle il les avait mis devant le fait accompli, sans leur demander avant.
Son cœur se serrait. Il avait fait ça pour leur bien. Bientôt, ils seraient réunis tous les trois et plus jamais il ne partirait.

- Je ne te laisserai plus jamais seul, Isak. Je te le promet. Plus jamais.
Nyx
❀ Narcisse
Nyx
Nyx
Mer 15 Fév - 12:12
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Ca pulse dans tes veines. Tu peines à y croire. Là, devant toi, se tiens l’une des deux personnes les plus chères à ton monde. A ta vie.

Le contact est brutal, violent. Tu n’as rien contrôlé. Peut-être que tu t’es fait mal en tombant ainsi sur tes genoux, mais c’était tellement moindre par rapport à tout le reste.

« Papa... »

Ton souffle est saccadé. Tu as du mal calmer tes larmes et tes sanglots. Il se laisse tomber en arrière et tu n’émets aucune résistance lorsqu’il te prend contre lui pour une étreinte que tu avais arrêté d’espérer revivre depuis un long moment.

Et tu pouvais le sentir, son cœur, l’entendre. Ce cœur qui bat comme le tient. Qui montre que tout cela n’est pas un rêve mais bien la réalité.

Parlons en, de la réalité. Celui pour qui tu avais de nombreuses ressemblance, bien que tu les aies pendant longtemps nié, ne tarde pas à vous faire redescendre sur Terre en te demandant depuis combien de temps tu es éveillé.

C’est vrai, ça faisait combien de temps ?

Lentement, tu te redresses. Et tout aussi lentement, tu frottes tes yeux rougis par les larmes. Ton coeur se calme et tu peux reposer ton regard sur ton paternel sans risquer de repartir en larmes de joie, de soulagement, de tristesse, de beaucoup de choses, finalement.

« Je… Je ne sais pas trop précisément… »

Une légère moue se dessine sur ton visage tandis que tu accordes un regard au droïde qui traine dans un coin de la ruche, abandonné tristement à son sort.

« Bobby s’est arrêté il y a un petit moment maintenant. Quand je suis sorti, j’ai remis son horloge interne à zéro et quand il s’est arrêté, il avait compté un an et demi… Alors maintenant… Ca doit bien faire deux ans. »

Deux ans de solitude, c’est long. Et pour autant, tu avais finis par accepter ton sort, au point de ne même plus compter les jours quand ton seul ami avait arrêté de le faire. Si c’est pas de la résignation, ça.

- Est ce que tu m’en veux ?

Tu tiques un peu à cette question. Ca doit se voir dans ton regard le temps d’un instant.

« Papa... »

Il y a de nombreuses choses pour lesquelles tu pourrais encore lui en vouloir, c’est vrai. Mais c’était bon de ruminer toutes ces raisons lorsqu’il n’était pas là. Lorsque tu pensais ne jamais le revoir. C’était légitime. Est ce que ça l’est encore maintenant ?

« Tu es fatigué… On devrait juste… Sortir et te trouver quelque chose à manger pour te remettre sur pieds… Tu t’es blessé ? »

Doucement, tu te remets sur pieds et lui tends la main pour l’aider à se lever à son tour. Les premiers pas après un sommeil aussi long sont compliqués, tu le sais, pour l’avoir vécu. Alors tu fais attention.

« Accroche toi. »

Vous rejoignez l’extérieur calmement, à votre rythme. Les paroles du rescapé te touche, bien que tu ne saches pas réellement comment y réagir. Cela fait tellement longtemps que tu n’as pas eu de réelle conversation avec quelqu’un de vivant. Et encore moins un partage de sentiment, de ressenti.

Des promesses.

Va-t-il seulement les respecter cette fois ?

« Je vais te soigner, assied-toi là... »

Tu l’aides, avant d’aller chercher un peu d’eau. Tu mouilles un linge provenant d’une de tes nombreuses trouvailles durant ces deux dernières années, et tu viens te placer en face de lui pour tamponner doucement sur la plaie qu’il a au front, en le regardant.

« Comment tu te sens ?... »
Narcisse
❀ Narcisse
Narcisse
Narcisse
Mar 21 Fév - 23:38
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Christian regardait son fils se redresser, souriant et admirant ce visage de jeune homme, si semblable à Sairéann et lui. Il était devenu si beau, si grand, et les larmes qui roulaient sur ses joues ne font que rappeler à quel point le brun fut absent dans sa vie. Il tendit la main, venant la poser sa joue pour essayer une larme de son pouce avant que Narcisse ne finisse de se relever en s'essuyant les yeux.
Le regard sombre suivi celui du plus jeune, se posant sur le droïde. Christian se rappelait très bien du jour où il avait réussi à accéder à un droïde à ajouter à sa ruche, et à quel point ça avait été compliqué de le faire sans alerter les autres membres du Projet Perséphone. Pour que Isak lui donne un nom, c'est qu'il avait été important pour lui.

Deux ans...

Deux ans ?

- Il y a eu un problème... tou... toutes les capsules de toutes les ruches étaient supposées s'ouvrir en même temps... c'est ce que les autres disaient... Oh Isak. Un soupir à moitié étranglé sous la culpabilité. Je suis tellement désolé que tu ais eu à subir ça.

Isak lui proposait son aide, sans répondre à sa question. Évidemment qu'il lui en voulait, son regard l'avait trahit. Comment ne pas le comprendre ? Christian aurait haït ses parents de la même façon s'il s'était sentit abandonné, même pour les meilleures raisons du monde. Et voilà que même une fois son objectif de le sauver atteint, il l'avait tout de même trahit en le laissant seul pendant deux ans. Entièrement seul. Sans même que Sairéann puisse veiller sur lui. Il avait mal au cœur d'y songer, mais il essaya d'imiter l'aplomb d'Isak, qui prenait sur lui pour... juste penser à l'immédiat. Ils devaient mettre ça derrière eux et... vivre ? C'était évident en observant son fils que le monde s'était bien écroulé et qu'il fallait désormais survivre.

- D'accord... je te suis.

Dit-il, prenant sa main pour se relever. Ses muscles le portaient enfin, seuls quelques picotements restaient. Son corps était éveillé, restait à attendre que l'espèce de nappe de brouillard dans son esprit finisse de s'effacer. Il se frotta les yeux, réalisant qu'ils étaient humides aussi de larmes sans même qu'il ne l'ait remarqué sur le coup. Un très léger rire lui échappa alors, avant qu'il ne relève les yeux sur son fils.

- Ca va le faire... je me sens plutôt bien. Enfin, comme après un sommeil trop long quoi.

Il l'accompagna, s'appuyant quand même parfois sur lui alors qu'ils remontaient par cette sortie qu'avait aménagé Isak. Deux ans. Il n'en revenait pas. Ça semblait si court et si long à la fois. Enfin, la lumière du jour vint frapper son visage et Christian prit une bouffée d'air frais et pur, fermant les yeux. Ca faisait du bien. Depuis combien de temps n'avait-il pas pris le temps de juste... souffler ? Il avait passé les derniers mois avant sa cryonie à juste travailler d'arrache-pied, cumulant son travail habituel pour ne pas éveiller les soupçons et l'élaboration de sa propre ruche, en cachette. Il avait même dormi là-bas de nombreuses fois, car après tout à quoi bon rentrer chez lui alors que ses proches étaient de l'autre côté du monde ?

Un rire lui vint, plus fort cette fois. Il observait la nature autour de lui ; le soleil aveuglant, les arbres dont les branches dansaient lentement en suivant le vent qui lui caressait la joue, les sons d'oiseaux cachés derrière les buissons...

- J'ai réussi...

Sairéann finissait par se réveiller, il en était persuadé. Sa famille était sauvée, et la culpabilité laissait place à une puissante euphorie qui lui tirait un immense sourire.

- On a réussi, Isak !

Il n'y réfléchit même pas lorsque son fils lui demanda de s’assoit et il obéit machinalement, s'installant assis contre une pierre alors qu'il fixait encore le ciel. Et puis finalement, il revint à lui sans perdre son sourire alors que le plus jeune s'occupait de lui tamponner le front.

- Je me sens bien. Si bien ! Je ne me suis pas senti comme ça... depuis... littéralement des années.

Il haussa une épaule, l'air un peu désolé. Il savait qu'il était trop haut dans sa joie, qu'Isak s'inquiétait beaucoup, qu'il lui en voulait... mais enfin.

- Je n'ai plus mes responsabilités à prendre pour vous assurer une belle vie, tu comprends ? J'ai passé des années à me battre pour vous sauver et... c'est fait. Je suis enfin libre de vivre, et de le faire avec toi.

Sa main vint se poser sur son épaule, comme pour s'assurer de ne plus l'abandonner, et il la serra un peu.

- Je t'ai toujours aimé Isak, et pas un jour ne passait sans que l'envie de rentrer me prenne. Mais je ne pouvais pas. Je devais continuer à créer... ça. Pour nous.

Il désigna l'entrée de la ruche du menton. Son cerveau pensait avoir simplement dormi une longue nuit, mais tout avait trop changé autour. Combien de temps avaient-ils dormis ?..
Nyx
❀ Narcisse
Nyx
Nyx
Sam 25 Fév - 23:06
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Difficile de cacher ton étonnement quand tu apprends qu’en réalité, toutes les capsules étaient censées s’ouvrir en même temps. La bonne blague. Enfin, c’était trop tard maintenant, ce qui était fait appartient au passé, tu l’as plus ou moins compris. L’entendre dire qu’il est désolé te fait tout de même ressentir comme un pincement au coeur, mais tu préfères ne pas trop t’y attarder. Tout comme sa question posée pour savoir si tu lui en voulais pour son absence. La fuite est clairement plus simple à cet instant.

Tu fais attention à lui lorsque vous prenez la direction de l’extérieur de la capsule. Tu sais combien le réveil et les premières heures de vie peuvent être difficile physiquement pour l’avoir vécu, même si c’était il y a deux ans maintenant.

Tu seras fort pour deux le temps qu’il faudra.

« Ouais… Je me souviens de la sensation du réveil… C’est juste les muscles qui suivent pas trop quoi… Normal. »

La sortie n’est pas bien difficile. Tu l’aides à s’asseoir et observes silencieusement sa plaie. Il ne s’est quand même pas loupé. Alors quand tu l’entends soudainement rire, tu hausses un sourcil en te redressant, te demandant si finalement le coup n’avait pas été un peu trop brutal.

« ... »

Tu n’as aucune réaction particulière, juste de l’étonnement qui se lit certainement très facilement sur ton visage.

- Je n'ai plus mes responsabilités à prendre pour vous assurer une belle vie, tu comprends ? J'ai passé des années à me battre pour vous sauver et... c'est fait. Je suis enfin libre de vivre, et de le faire avec toi.

Tu comprends, Isak ? Tu comprends que finalement tout ça, c’est pour toi ? C’est forcément ce que tu voulais, non ?

C’est forcément ça, que tu voulais. Vivre dans un monde qui ne ressemble plus en rien à ce que tu as toujours connu. La vie sauvage ne te plaît pas, Isak ? Voyons…

Ce n’était pas le moment d’être sarcastique. Encore moins ironique. Tu as peur que ton père ne soit pas dans cet état d’esprit pour comprendre. Quand bien même, cela te laisse un léger goût amer dans la bouche.

« Si tu le dis papa. »

Tu ne te souviens pas avoir eu de moment délirant après ton réveil. Après, certainement que chacun réagit différemment. Tu espères juste que ça ne durera pas trop longtemps.
Sa main serrée sur ton épaule te fit tourner la tête de nouveau vers lui.

« Je t’aime aussi papa. Tiens, mets ça sur ta tête. »

Un linge humide frais. Tu n’as rien de mieux sous la main. Tu irais certainement cueillir des plantes plus tard pour confectionner une crème ou un onguent pour le coup qu’il s’est sûrement pris en se réveillant.

Les émotions sont redescendues de ton côté, et tu commences doucement à te rendre compte que tu n’auras plus à compter uniquement sur toi même. Après deux ans à errer sans forcément accorder ta confiance à ceux ou celles que tu aurais pu croiser, ça risque de te faire drôle, même si c’est de ton père que l’on parle, là.

Deux ans de solitude, ça change un homme, peu importe lequel.

« Tu dois avoir faim. »

Et à part quelques fruits, tu n’as pas grand-chose à grignoter à proximité.
Narcisse
❀ Narcisse
Narcisse
Narcisse
Mer 5 Avr - 17:15
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Christian rit. Il rit, ses éclats montant à la cime des arbres. Ses nerfs se lâchent et il ne peut pas faire autre chose à cet instant. Il n'avait ressenti un soulagement pareil qu'en apprenant que la naissance d'Isak s'était bien passée. Lui qui avait passé des années la tête sous l'eau, plongé dans ses recherches et passant des centaines d'heures supplémentaires à travailler sur son projet en dehors des heures de travail, il pouvait enfin respirer. S'il n'était pas encore un peu ankylosé de son réveil, il pourrait dire se sentir léger comme un nuage.

Et pourtant... pourtant il voit le visage de son fils. Il est confus, sûrement incapable de comprendre le soulagement que son père pouvait éprouver. Sa seule réponse confirme qu'il ne partage pas son avis. Il ne se considère pas sauvé ? Ou alors il ne voulait pas être sauvé ? Non, non, impossible. Ça fait des années que Christian attend de le retrouver, pensant à lui chaque jour. Comment l'inverse peut-il être différent ? En dehors de son absence, il n'a jamais fait quoi que ce soit pour qu'Isak puisse refuser de le revoir.
Ou alors le suédois ne réalise pas à quel point ce qu'il voit comme un sacrifice était surtout une trahison pour son fils.

- Isak, qu'est-ce qu'il y a...

« Tu n'es pas content de me voir ? » a-t-il envie de demander. Mais non, non, il ne doit pas oublier que son réveil est un bouleversement pour Isak qui a passé tout ce temps seul. Enfin, il préfère imaginer que c'est seulement ça. Il lui sourit avec tendresse alors qu'il lui tient l'épaule pour le regarder, puis prend le linge pour le poser sur sa tête.

- Merci mon chéri.

Le surnom est venu tout seul. Il a encore à l'esprit l'enfant presque ado qu'il a laissé derrière lui et il ne voit pas en quoi Isak serait gêné. Il n'y a qu'eux ici. Le frais sur sa plaie lui fait réaliser la douleur liée à sa chute, qui jusqu'ici restait sourde grâce à l'adrénaline de la sortie de cryonie. Christian soupire doucement en profitant de la sensation de l'humidité sur son front et ferme les yeux. Il a l'impression que le monde tourne autour de lui, en conséquence de la montagne russe d'émotions qu'il vit. Son esprit revient à Sairéann un instant et il grimace, serrant un peu son poing sur le tissu avant de se forcer à se détendre en faisant un exercice de respiration.
Un deux, expiration, un deux, inspiration...

Trop de choses en peu de temps. Rien que les voir, tous les deux, à l'aérodrome le plus proche de leur ruche, avait été compliqué pour son cœur. Il s'était infligé lui-même un profond manque d'amour et il veut rattraper ça avec Isak, en attendant que son mari ne les rejoigne. Il a si hâte.

Faim ?
Oui, il a faim. Encore quelque chose qu'il n'avait pas réalisé avant qu'on le lui fasse remarquer.

- Un peu. Tu as de quoi faire ?

Question idiote, évidemment qu'Isak était débrouillard. Il rouvre les yeux et l'observe avec un mélange de sentiments. De la peine de l'avoir laissé seul si longtemps, de la culpabilité pour l'avoir laissé de côté tant d'années, mais aussi une immense fierté de voir le jeune homme qu'il est devenu et de la joie à l'idée de ne plus avoir la moindre raison de s'éloigner de lui.

- Je vais t'aider, dès que je serai en état. Il faudra du temps, mais on fera de belles choses tous les trois.

Comment ça pourrait en être autrement ?
Il n'a pas fait tout ça pour voir les mauvais côtés de leur situation. Il refuse de considérer l'idée que sur les dernières années pré-cryonie, il enchaînait les épisodes maniaques et paranoïaques tellement tout serait idéal s'il réussissait et infernal s'il échouait.

Sa tête se tourne vers l'entrée de la ruche, qu'il observe avec un visage neutre. Il ne manque qu'une chose pour que tout soit parfait... mais c'est l'un des composants principal. Il veut le voir et le serrer contre lui.

- Est-ce que ma capsule a montré la moindre différence ces derniers jours, avant de s'ouvrir ? Et la sienne ?
Nyx
❀ Narcisse
Nyx
Nyx
Dim 16 Avr - 23:21
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- Isak, qu'est-ce qu'il y a...

Bah oui Isak, qu’est ce qu’il y a ? Pourquoi tu n’es pas heureux de la situation ? Pourquoi tu n’arrives pas à relativiser sur le fait que, ça y est, tu n’es plus seul au monde ? Tu as retrouvé l’un de tes deux parents, est ce que tu ne devrais pas être un tant soit peu plus… heureux ?

Certainement que si, et pourtant, c’est à peine si tu arrives à afficher un sourire. La faute à de nombreuses variable. Ton cerveau et tes pensées sont surchargés. C’était éprouvant, de ressentir de nouveau quelque chose de la sorte.

Après tout, il ne fallait pas oublier que tu avais commencé à te faire une raison.

Tu fais tout de même un effort pour faire la part des choses, surtout que tu ne veux pas laisser ton père dans le mal après un réveil aussi tumultueux. Tu le regardes donc longuement après lui avoir tendu le linge humide afin qu’il le pose sur la bosse naissante sur son front.

Et lorsqu’il utilise ce surnom, « mon chéri », en te remerciant pour le geste, tu as l’impression de faire un énorme bond dans le temps. Du temps où vous viviez dans un cocon qui, a ton sens, était indestructible du moment que vous étiez tous à la maison. La sécurité, l’amour, la joie. C’était tout ce que vous aviez besoin pour vivre, tous les trois, finalement.

C’était le bon temps.

C’était loin.

L’émoi peut certainement se lire le temps de quelques secondes dans tes yeux avant que tu n’aies l’idée de changer de sujet en proposant à manger. Parce que oui, ton paternel n’avait pas mangé depuis des siècles, littéralement. Il était entretenu, certes, mais tu te souviens très bien le faim qui tiraillait ton estomac les premiers jours après ton réveil. C’est d’ailleurs pour ça que les rations de survie n’ont fait qu’une vision.

« Je… Je dois encore avoir quelque chose. »

Quel idiot.

Proposer à manger alors même que tu n’as pas été chassé depuis plusieurs jours.
Tu te lèves lentement et t’éloignes vers l’immense bâche qui te sert d’abri pour les nuit beaucoup trop chaudes qui t’empêchent de dormir sereinement dans la ruche. Parfois, dormir à l’air frais est beaucoup plus reposant, même si moins sécuritaire quand on sait ce qui traîne parfois comme bestioles dans la forêt.
Quoi qu’il en soit, tu te souviens avoir laissé quelques petites choses à manger par ici. La trouvaille n’était pas énorme, mais tu étais finalement revenu vers le brun avec un contenant d’écorce dans lequel se trouvaient encore quelques baies et quelques pousses que tu avais ramassé la veille.

« Il me reste ça… C’est pas grand-chose. Mais j’irais chasser demain très tôt. Je suis désolé, il n’y a plus de ration de survie. »

Tu avais tout consommé. Parce que parfois, c’était pas simple de se nourrir seul tous les jours grâce à la chasse. Et la pêche, tu a rapidement laissé tomber. Le jeu de patience ne te convient clairement pas.

Le plus important, c’était qu’il puisse se remplir un peu l’estomac. Toi, tu avais des réserves, encore.

Pourtant, tu relèves le regard vers lui quand tu l’entends faire des plans pour la suite. Il parle comme si vous étiez tous les trois éveillés, ce qui n’est pas le cas. Tu ne sais pas s’il ne s’en rend pas compte ou si c’est juste un gage d’espoir. En tout cas, ça te met la boule au ventre.

« Et si papou’ ne se réveille pas ? »

Une angoisse, ancrée au plus profond de toi, au même titre que celle qui était restée bloquée dans ton esprit pendant deux ans, quand cela concernait tes deux parents. Tu en avais récupéré un. Mais que est ce qu’il en serait de même pour l’autre ? Et si ce n’était pas le cas ?

Beaucoup de choses pas vraiment joyeuses viennent finalement parasiter ton esprit. Tu es mal à l’aise. Ca se voit. Ca s’entend dans ta voix. Si bien que tu as du mal à te recentrer lorsqu’il te demande des détails sur son réveil.

« Je… Je t’avoue que je ne sais pas trop… Je n’ai pas fait attention... »

Pinçant les lèvres, tu t’en veux un peu de ne pas avoir assez fait attention aux détails. Est ce que ça aurait permis de changer quelque chose, vraiment ?

« Tu sais… Je pensais vraiment que vous n’alliez… jamais vous réveiller alors… J’ai arrêté de descendre dans la ruche, sauf quand il faisait vraiment trop mauvais dehors. »
Narcisse
❀ Narcisse
Narcisse
Narcisse
Dim 23 Avr - 0:07
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Un grognement de son estomac rappelle Christian à l'ordre lorsqu'il dit n'avoir « qu'un peu » faim.Il soupire un peu et passe une main sur la blessure qui a cessé de saigner. Il hoche la tête quand Isak file, et l'attend patiemment en profitant du calme autour de lui. La nature. Ça lui avait tant manqué, la nature. Certainement qu'il finira par regretter la ville, son confort, tout ça, mais pour l'instant... L'air est si pur, le bruit des feuilles est bien plus agréable que celui des voitures, et le soleil qui passe entre les branches lui réchauffe la peau après des siècles de froid.

Il regarde son fils revenir en lui souriant avec douceur et prend le contenant pour grignoter les quelques pousses et baies qui s'y trouvent. Ce n'est pas grand chose, mais c'est déjà tant.

- Merci Isak. Et pourquoi tu t'excuses ? Les rations étaient là pour être utilisées... Je n'ai pas pu réussir à en avoir plus que ça, j'en suis désolé.

Il avait pu tricher pour créer une ruche en douce, mais y faire venir plus de marchandises que chez les autres, ça aurait pu amener à encore plus de suspicions. Ils n'avaient pas eu plus que les autres, ce qui... à y penser, était peut-être mieux pour éviter des jaloux.

- Je viendrais chasser avec toi si je peux. Sinon j'essayerais de m'occuper de quelque chose dans le camp.

Il continue en parlant de la suite, de ce qu'ils pourront faire une fois que Sairéan les aura rejoint. Car il les rejoindra forcément. Il refuse de penser autrement. Mais pour Isak, ce n'est pas la même histoire. Le suédois adresse un regard désolé mais plein d'espoir à son enfant et lui prend le poignet pour l'encourager à s'installer près de lui à nouveau.

- Il se réveillera. Nous deux on s'est éveillé, alors lui aussi. Même si ça prendra peut-être longtemps.

Christian pose quelques questions liées à ça, notamment pour essayer de savoir si sa capsule avait pu montrer le moindre signe d'une ouverture imminente. Isak a l'air dans tous ses états et son père essaie de l'aider à se calmer en gardant sa main sur la sienne, son regard doux posé sur lui pour l'encourager.

- Je comprend...

Lui-même aurait sûrement fini par perdre espoir. Il serre doucement sa main.

- Il se réveillera. Je me suis réveillé. Je vais aller voir sa capsule ok ? J'étais pas ingénieur, mais peut-être que je pourrais remarquer quelque chose.

Il songe à quelque chose, promenant son regard sur le campement, avant de demander.

- Où est le droïde ? J'avais demandé un droïde programmé pour rester fidèle à une seule ruche...

Si quelque chose pouvait avoir des informations sur l'état des occupants de la ruche, c'était lui. Christian lâche finalement la main de son fils pour commencer à essayer de se lever par lui-même. Il y arrive, quoiqu'en perdant un peu l'équilibre sur le coup, puis commence à marcher vers la ruche. Il se sent mieux. Assez pour marcher seul. La descente lui prendra juste une ou deux minutes au lieu de quelques secondes, histoie de vérifier où il pose ses appuis pas encore sûr pour éviter de glisser.

Il ne le dira pas à Isak, mais son cœur fini par se serrer alors que l'idée de ne jamais revoir l'amour de sa vie se fraie un chemin dans son esprit.
Il a besoin de le voir. De voir la capsule. De vérifier que tout va bien, que leur retrouvailles n'est qu'une question de temps.

Une fois dans la petite ruche, il approche d'un pas hésitant de la seule capsule encore fermée. Il pose sa main dessus, puis son front. Il ferme les yeux et reste silencieux un moment. Il sent son mental complètement instable, et ça l'agace. Il s'imagine des plans, des choses à demander aux collègues comme infos.
Sauf que non, ils sont tous morts. Ne reste que lui.
Fouiller la documentation ?
Inutile, elle a dû se changer en poussière il y a bien longtemps.

Il ne peut qu'espérer.
Qui s'est dit que ne mettre aucun panneau de contrôle liées au capsule était une bonne idée ? Une coupure de budget peut-être. Bande d'idiots.

Mais il y a une bonne nouvelle, quand même.

- Le métal est froid. Les capsules sont faites pour s'arrêter au moindre dysfonctionnement pour garder leurs ressources pour les autres.

Il le dit autant pour lui-même que pour Isak qui l'a peut-être suivi.
Là, à quelques centimètres d'eux, Sairéan vit. Christian pousse un profond soupir de soulagement.

- Isak... concentre-toi sur les bonnes nouvelles, pas sur... ce qui pourrait mal se passer. S'il te plait.

Ça sonne sûrement comme un reproche. Tant pis.
Nyx
❀ Narcisse
Nyx
Nyx
Lun 15 Mai - 23:59
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La solitude poussée depuis plus de deux ans couplée à l’absence de ton père avant tout ça ne t’aidait pas à trouver les mots pour communiquer avec lui. Tu le sentais beaucoup trop bien, au fond de toi, que tes mots étaient très mesurés et que tu réfléchissais bien trop à ce que tu pouvais dire. Ce n’était pas des plus naturel, et ça rajoutais à ta nervosité du moment. Et la nuit n'aide pas.

Pour autant, tu hoches la tête quand il te propose de venir chasser avec toi. Vous ne serez pas trop de deux à chasser pour subvenir aux besoins de deux estomacs dorénavant. Ce n’était pas négligeable.

Poussé à venir t’installer près de lui, tu ne bronches cependant pas. Tu t’installes en tailleur en soupirant légèrement tandis que tes yeux se pose sur cette main saisissant ton poignet. Une main chaude, appartenant à un corps en vie, chose que tu avais arrêté d’espérer de peur d’être trop déçu. Et si tu arrives à exprimer tes craintes en quelques mots, ceux utilisés par ton paternel pour te rassurer te font remonter le regard dans le sien, espérant sincèrement qu’il dise vrai, dans le fond. Et tu hoches la tête quand il te dit qu’il va descendre pour voir la dernière capsule fermée.

« D’accord si tu veux ... »

Tu récupères ton poignet contre toi et tu observes à ton tour le campement de fortune que tu as finalement réussi à fabriquer de tes pauvres petites mains. Rien de fou en soi, le strict minimum. Parfois ta maison te manquait. Tout était parfaitement bien rangé. Et ton père qui te grondait quand tu laissais par malheur traîner quelque chose dans le salon ou ailleurs te manquait beaucoup trop… Voilà que tu te perds à nouveau dans tes pensées.

- Où est le droïde ? J'avais demandé un droïde programmé pour rester fidèle à une seule ruche...

Clignant légèrement des yeux, tu tournes de nouveau la tête vers ton père, pinçant un peu les lèvres avant de te lever. Il ne fallait pas ressasser le passé trop longtemps.

« Je te l’ai dit, il est cassé. Il est resté à côté des capsules depuis un moment, et avec l’humidité et tout… Je suis pas sur qu’on puisse en tirer quoi que ce soit maintenant. »

Regardant le brun se lever à son tour, tu as un réflexe de vouloir le retenir quand il titube. Action interrompue en voyant qu’il tenait sur ses jambes.

« Tu es sur que tu veux descendre maintenant ?… Tu devrais peut-être te reposer encore un peu... »

Toi il t’avait fallu plusieurs jours de repos pour te remettre de ton réveil. Mais vous n’aviez sûrement pas la même force, aussi bien physique que mentale.

Mais il descend quand même et te sentant un peu bête comme ça, tout seul, tu finis par descendre avec lui sous terre pour le regarder observer la capsule encore fermée. Tu restes à l’écart, silencieux, les bras croisés.

Et tu l’écoutes prononcer ces paroles qui n’ont rien de fondé pour toi mais qui semblent être rassurantes pour lui. Alors si c’est rassurant pour l’un, autant que ça le soit aussi pour l’autre. Mais tu fronces légèrement les sourcils en l’entendant terminer sur ce qui pourrait ressembler plus ou moins à un reproche. En tout cas, c’est comme ça que tu l’interprète et ça ne te fait pas spécialement plaisir.

« Bah oui, c’est tellement plus simple de penser par la positive quand on vient tout juste d’émerger. Je te rappelle que ça fait facilement deux ans que je tourne comme un idiot dans mon bocal ici ! »

Ça claque. Tu n’as pas hérité du tempérament de ton père pour rien.

« On en reparlera dans quelques années s’il ne s’est toujours pas réveillé, on verra ce que t’en penses à ce moment là, papa. »

C’est trop pour toi, donne un coup de pied dans un caillou qui avait le malheur de traîner trop près de toi. Ça ricoche facilement sur les capsules déjà ouvertes, faisant raisonner les caissons.

« Bordel. »

Et tu remontes finalement, allant chercher dans tes armes de fortunes de quoi aller chasser. Ça te changera les idées.
Narcisse
❀ Narcisse
Narcisse
Narcisse
Jeu 10 Aoû - 15:22
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