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Kaelan — Un homme de plus dans un monde qui les a abandonnés.
Ft. @LynLeene


Kaelan — Un homme de plus dans un monde qui les a abandonnés. A2h5

 
Je suis le personnage de LynLeene et je parle en plusieurs couleurs.
  • (indigo) Je peux marmonner dans cette couleur, cela veut dire que je suis ancré profondément dans mes pensées.
       
  • (gris ardoise) Il m'arrive d'être défensif et sarcastique, d'une manière totalement détâchée et froide, alors je vous montrerais par cette couleur.
       
  • (rouge orangé) Si je suis passionné ou dans une situation dangereuse provoquant une montée d'adrénaline, je serais plus enthousiaste avec cette couleur.
       
  • (brun) En général, je réponds sous cette couleur, c'est généralement fiable et stable.
Carte d'identité

Nom complet
Kaelan Lovell, mais les gens m'appelaient 'Kae' pour faire court, ou 'Lovell' quand ils se sentent d'humeur plus formels.
Date de naissance
Je suis né le 17 août de l'an vingt et quelques ; l'année exacte m'échappe, c'est un peu flou. C'est à Cork, en Irlande, que mon histoire a commencé.
Âge
Mon âge? C'est une question délicate, même moi j'ai perdu le fil des années, et avec mon réveil... J'dois dire que tout s'est mélangé. Peut-être dans la trentaine?
Genre
Je suis trans, mais je me considère comme un homme. Une sorte de déni de ma part, en quelque sorte.
Orientation
Eh bien, l'ancien monde m'a martelé que tout ce qui n'était pas hétérosexuel était inacceptable, mais au fond de moi, il y a une partie de moi qui a toujours aimé les hommes. Est-ce que ça fait de moi un 'gay refoulé' ou juste une âme de plus perdue dans sa sexualité?

Nationalité
J'ai... avais? Les pieds dans deux mondes : l'Irlande, mon pays natal, et l'Amérique, le pays qui a recueilli l'épave que j'étais.
Langues parlées
Pour ce qui est des langues, je peux parler aisément en irlandais, en anglais et en français. Je connais un peu d'espagnol, mais je crois que je suis rouillé.

Taille
Je mesure 6'2"... C'est comment en langage européen? 185 centimètres.
Couleur des cheveux
Bruns, foncés et ondulés - toujours en désordre, encore plus quand t'as rien pour t'en occuper.
Couleur des yeux
Un mélange de noisette et de vert émeraude. Vous verrez la différence seulement dans le noir, ils ont cette manière de 'noircir' quand y'a rien pour les éclairer.
Autres marques distinctives
J'suis un peu comme un canevas d'histoires. J'ai plusieurs tatouages, dont celui sur ma clavicule gauche, une volée d'oiseaux qui prennent leur envol. D'autres sont dissémines sur mon corps, chacun avec sa propre signification. Et pour les cicatrises, je dois dire que j'ai une sacrée collection.

Cryonie
Je fais partie de la génération 0. J'avais plus rien à perdre lorsqu'ils ont lancé cette expérience farfelue. Est-ce que je correspondais à un profil en particulier, ou p't-être qu'ils cherchaient simplement des cobayes? Quoi qu'il en soit, je me suis inscrit.
Ruche
Titanium, associé à la ruche du "Chardon bleu"

Trois questions

Quel était son métier et ses occupations avant la cryonie
Avant de me lancer tête baissée dans cette expérimentation de cinglé, j’étais détective au sein de la police de Détroit - le DPD pour les plus fainéants d’entre nous. Pour moi, c’était pas seulement un travail, c’était plutôt une vocation. J’étais toujours à la recherche des pistes ; et je pourrais rajouter que j’avais une relation étroite avec mes enquêtes, que j’aurais pu prétendre à un mariage. À moins que c’était mon boulot?

Chaque jour, c’était une aventure - ou un nouveau mal de tête, selon le point de vue qu’on adopte. Ma journée type? Elle commençait obligatoirement avec une bonne tasse de café, noir et une dose de sucre qui aurait fait tourner de l’oeil un mome. Ensuite, je me retrouvais dans les rues et s’il y avait rien à se mettre sous la dent… je m’enfonçais avec désespoir dans la paperasse quotidienne. Un vrai enfer. J’ai jamais aimé les papiers, surtout quand tu dois écrire une dissertation de dix pages qui auraient pu être résumés en deux mots : “Affaire classée”. Ce qui m’intéressait c’était l’excitation de la poursuite, la satisfaction de voir leur tête de con s’écrouler quand je leurs passais les menottes. EH bien, petite merde, t’es bien foutu. Rien de tel.

En dehors du travail, quand je ruinais pas ma santé avec des insomnies de plusieurs jours (si c’est pas ‘semaine’), je m’occupais avec mes loisirs quotidiens : un verre de whiskey, une bonne musique de rock - vous pouvez me donner les classiques n’importe quand, ça a le don de me mettre dans le meilleur mood. Le gribouillage était un autre moyen pour m’évader ; mon bloc-note était rempli de croquis que les contours de mes pages d’enquêtes. Je crois qu’on m’avait fait plusieurs fois la réflexion d’arrêter de foutre des personnages, que c’était pas pro. Pour l’instant, c’était moi qui enfermais les enfoirés qui pensaient que la loi était une décoration dans une salle de tribunal. Autre chose qu’on aimait pas, c’est que j’avais le don de ramasser n’importe quel objet que je trouvais intéressant… sur des scènes de crime. Pas sûr que ce soit éthique, mais y’a toujours le doute de : est-ce que je les prendrais pas parce que c’est de possibles indices?

Donc, voilà un peu le décor de mon ancienne vie, avant… avant tout ça.

Qu'est-ce qui lui manquera le plus
Qu’est-ce qui me manquera le plus? Question difficile… Mais si je devais y répondre… Je dirais les relations humaines, celles qui sont simples et quotidiennes. Sans prise de tête. Vous savez, le genre de badinage qu’on a avec la vieille dame au supermarché, entre un caissier et un client aigri ; ou les hochements de complicité que j’avais avec les barmans du coin, qui savaient exactement mes habitudes, et même… ouais, même les occasionnels ‘coeur à coeur’ avec les criminels dans la salle d’interrogatoire. Je dis pas que sur le moment, j’aimais ça. Je dis juste qu’en réalisant la petitesse des choses, c’est ce qui me manque le plus.

Le pouls de Détroit aussi me manquerait également - toute l’agitation, le bourdonnement constant de la vie et son énergie qui vous boufferait entièrement si vous lésinez un peu. Détroit est peut-être pas la tasse de thé de tout le monde, mais elle a son caractère, et je l’ai toujours aimé pour ce qu’elle pouvait donner, ou prendre.

Et la musique. Oh, ouais, la musique. Le son brut et non poli d’un groupe de rock. le cri écrasant de la guitare qui perce les oreilles. Ça aussi.

Fin d’compte, c’est plus l’expérience humaine qui va faire un vide, ces moments si stupides, si quotidiens qu’on a fini par s’ennuyer d’eux, qui font que la vie… c’est bien plus que de la haine, de la frustration, et de l’angoisse. Bien sûr, mon travail donnait le change. L’adrénaline unique d’être détective a toujours fait partie de ma vie, aussi loin que je m’en souvienne. Ici, tout est différent.

Tout est calme.
Tout a disparu.

Quel est son objectif sur Gaïa
Mon objectif. La survie, pure et simple, sans hésitation. Mère Nature a décidé de reprendre ce qui lui est de droit,c'est-à-dire la planète entière. Et si le survivaliste qu’on connaissait tous dans les années 2020 pensait avoir un guide spécialisé pour le préparer à ce changement, il aurait pu encore le rêver et se le foutre au cul. Non, la Terre a changé, prête à vous rappeler qui est vraiment le chef.

Chaque jour est une danse perpétuelle avec le danger. Et pour autant que je suis encore en vie, c’est vraiment tout un art. J’ai plus l’impression de faire partie d’une émission de survie mais que les caméras sont cachées depuis une dizaine d’années. Je m’attends à tout moment à ce qu'on dise soudainement : “Coupez! C’était superbe, Kaelan. Bon travail!”

Mais non.

La nourriture est un constant combat. Une chasse - littéralement. Il est plus question d’aller au supermarché à côté de chez nous parce qu’on a une dalle de chien. Non, là, faut gagner son pain. Il faut jouer au chat et à la souris avec des animaux, et parfois même des insectes, sortis tout droit d’un film de science-fiction.

Et l’eau, ça a été un autre problème dans les premiers temps. Les sources d’eau sont pas toujours les plus saines (en tout cas quand on a toujours été bercé à l’eau de source ultra chimique), et j’éviterais de parler des endroits où toutes les bêtes ont décidé de clamer la propriété sur des étangs ou des cours d’eau. Et si vous êtes pas assez affûtés et que vous baissez votre garde pour juste une gorgée, vous devenez rapidement le déjeuner de quelque chose d’autre.

Je vous épargne aussi le sujet de la maladie. Elle se cache comme l’ombre de la mort, prête à vous ramasser si vous éternuez bizarrement, ou si votre nez coule d’une couleur étrange. Pour les soins médicaux, c’est du bricolage, et j’suis pas médecin. Essayer de panser les plaies avec ce que Mère Nature a mis devant vous, ou préparer des concoctions dignes d’un alchimiste en herbe. C’est un pari à chaque fois, mais c’est mieux que l’alternative de se laisser crever.

Je suis pas stupide. J’ai prévu quelque chose de redoutable. Ouais, une vraie invention miraculeuse qui sert à éviter la case ‘asile psychiatrique dans un monde post-apo’ : un journal. Cliché, typique. Mais ça marche.

Ce journal, donc, c’est autant un ramassis de divagations qu’un manuel de survie. Je note tout - les plantes qui ont essayé de me tuer, les insectes qui sont plus une nuisance qu’autre chose, et même divers moyens de pas finir en casse-croûte à minuit. C'est une longue revue d’essais et d’erreurs, surtout d’erreurs. Gribouillé, raturé de partout, je pense que moi-même j’aurais dû mal à le relire dans quelques années.

Quelle blague. Dire que dans mon ancienne vie, j’étais détective, moi, je m’occupais des animaux qui couraient sur deux pattes et qui beuglaient plus de conneries que de grognements. Et voilà, aujourd’hui, que j’essaie de décoder la nature avec une vibe de ‘chercheur du sauvage’.  Vraiment une farce cruelle de Mère Nature contre moi, me transformant en un biologiste chasseur de buissons plutôt que de me laisser dans le rôle que je connaissais si bien.

Mais vous savez quoi. Malgré tout ça, j’ai découvert une nouvelle chose : la résilience. Pas seulement physiquement (parce que je dois l’admettre, il faut y aller pour monter ces putains d’arbres de la taille d’un immeuble), mais aussi mentalement. Une force que j’aurais jamais soupçonnée, un instinct de survie qui… m’avait toujours fait défaut. Et dire que je pensais que j’allais mourir d’une balle ou écraser par une voiture en chassant un criminel…

J’ai appris à m’adapter. J’ai vu des plantes pousser sur des sols où elles n’auraient jamais pris place. J’ai vu des animaux qui auraient jamais mis le pied sur certains biomes. Mère Nature a beau être une véritable salope, elle a le don de vous émerveiller en même temps. Ce monde… au final, il est pas si sombre que ça. C’est un renouveau. Une nouvelle page dans l’histoire de la Terre, de l’humanité. Elle est brute et indomptée, certes, mais elle vous laisse les cartes pour vous en sortir si vous avez l'œil ouvert. Enfin, arrêtons le romantisme. C’est pas ça qui va me nourrir.

Donc… Est-ce que j’aurais choisi cette vie? Jamais de la vie. Mais c’est la vie que j’ai, et je suis déterminé à en tirer le meilleur parti. Je suis vivant, et je suis déterminé à le rester.

Objets personnels choisis

Mon insigne de détective : Une partie de moi qui ne m’a jamais quitté, un rappel de mon identité aujourd’hui, quelque chose à quoi me raccrocher quand la folie me guette.

Une solide veste en cuir : Pas qu’une question de style - c’est une partie de moi, porté depuis des années et qui m’a jamais lâché.

Un briquet Zippo d'époque : Pratique, oui, mais aussi un peu porte-bonheur.

Une vieille montre : Valeur sentimentale uniquement, puisqu’elle ne fonctionne plus.

Une petite flasque : Remplie de whisky irlandais, pour les moments où j’en ai vraiment besoin… Mais jamais ouverte depuis mon éveil. Je garde pour une occasion spécifique.

Un journal en cuir : C’était avant tout pour ce roman que j’ai toujours voulu écrire en plaisantant, mais au final, je l’utilise pour consigner mes pensées et mes découvertes.

Une petite collection d'en-cas non périssables : Je m'attendais à me réveiller affamé, mais pas à me retrouver dans un monde dépourvu de commodité.

Une collection de crayons à dessin : Je sais pas pourquoi, je les ai pris sur un coup de tête, et depuis, ils m’ont jamais abandonné. Vous avez peut-être aperçu l’un de mes gribouillages…

Un paquet de cigarette non-usé : Des cigarettes que je fumerais sûrement jamais, mais avec lesquelles j'ai tendance à 'jouer'.

Une trousse de survie : Un gros sac qui portait mon prénom dans la ruche, j’ai pas cherché à comprendre, je l’ai pris.
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Caractère

D’accord, vous voulez avoir un peu ce qui se trouve à l’intérieur? Je pense que la première chose qu’on peut dire, c’est que je suis… charmant? Et confiant en moi, surtout. Parfois, ça frise l’arrogance, mais je crois fermement en mes capacités, ou tout simplement en qui je suis. Ce qui est à la fois ironique et totalement paradoxal. Enfin, c’est pas le sujet. J’suis fortement indépendant ; mon passé m’a appris à me débrouiller seule, et de toute manière, j’avais pas trop le choix. Peut-être à cause de ça, je m’appuie pas sur les autres. Je suis même trop têtu pour le faire. Et si je suis dans un mauvais jour, vaut mieux pour vous de garder vos distances, ça servira à rien de forcer.

Honnêteté. C’est un autre point. Je suis direct, brutalement parlant, quelque fois. C’est vrai qu’une fois passée le bouclier du charme, vous constaterez que je mâche pas mes mots; Certains apprécient, d’autres beaucoup moins. On peut pas faire plaisir à tout le monde.

La résilience est la clé. Surtout en ce monde. J’ai affronté beaucoup de choses et vaincu de nombreuses peurs au cours de ma vie. Encore aujourd’hui, je me bats, mais avec d’autres objectifs en tête. J’en suis toujours ressorti plus fort et plus résistant.

Et pour éviter de me lancer des fleurs, je vais juste lister mes autres ‘points forts’ : observateur, mon rôle comme détective mais aussi un trait de ma personnalité ; intuitif, surtout lorsqu’il s’agit de flairer les problèmes, et avec les années, je suis devenu bon sur ce point ; tenace, comme un chien avec son os, ce qui est une bénédiction et une malédiction, pour qui? Maintenant, ça, c’est une bonne question. Engagé, j’aime pas gratter juste en surface les choses, faut que j’aille toujours en profondeur pour cerner le truc, quitte à me salir les mains. Sarcastique, bien sûr, j’ai toujours la langue bien pendue, ce qui a le don d’être divertissant, je suppose.

En ce qui concerne les défauts, j’ai l’insulte facile ; mon principal mécanisme de défense. Lorsque les choses deviennent un poil trop personnelles, je vrille, et je passe en mode survie. Je deviens alors cynique et voire… physique. Mais vous aurez été prévenu, faut pas me chercher sinon on me trouve assez facilement. M’en voulais pas, c’est juste une réponse à la surcharge émotionnelle que j’ai toujours eu.

J’en parlais, mais je peux être arrogant aussi. Ma confiance en moi m’aveugle de temps à autre, ce qui m’a conduit plusieurs fois à des situations délicates. Mais Mère Nature a le don de me faire redescendre.

Impulsivité et provocation? Je suis coupable, votre honneur. J’aime appuyer sur les boutons, ce qui me donnera sûrement un air insensible, surtout si j’ai dans l’idée de me venger ou si quelqu’un a décidé de m'irriter plus que de raisons. Les réactions intenses et la confrontation font partie du lot. Je peux… Non, je suis souvent d’humeur changeante, la raison à mes émotions refoulées, que j’ai dû mal à gérer. Cette intensité est intimidante, et pas toujours appropriée au contexte.

Entêté comme un buffle, c’est comme si vous parliez à un mur. J’ai aussi des problèmes avec l’autorité, ironique quand je suis détective. Cynique, je vois le verre à moitié vide, puis je le renverse. Et les conflits, j’aime les bonnes disputes, peut-être même un peu trop.

Pour ce qui est des bizarreries… Je fonctionne plus à la caféine qu’à l’eau… Du moins ‘fonctionnais’, et heureusement que vous m’avez pas connu pendant les premiers mois de mon éveil. Exécrable, j’étais. J’ai l’habitude de marmonner tout en réfléchissant. Un coup de la folie? Peut-être. Et j’ai la mauvaise tendance à scruter trop intensément les choses et les gens, j’suis juste trop concentré.

J’suis toujours en train d’ajuster ma veste, de faire attention aux détails, même avec la gueule pleine de boue et l’intérieur de mes chaussures mouillées. Le vieux rock, c’est mon truc, dommage qu’il y a pas une radio et des piles. Gribouiller, je l’ai déjà dit. Je suis aussi par nature un oiseau de nuit, ou c’est juste mon insomnie qui me joue des tours.

Je plisse aussi des yeux quand je suis méfiant ou quand quelque chose est suspect (ou peut-être que j’ai juste besoin de lunettes). Et j’ai un paquet de cigarettes non-usées, je fume pas, j’ai promis d’arrêter. Je sais plus à qui cependant… J’avais aussi toujours des chaussettes dépareillées, mais maintenant, j’essaie juste de porter des chaussettes qui sont pas complètement trouées. Je suis claustrophobe, alors j’évite les petits espaces fermés. Mais heureusement, Mère Nature m’a laissé un grand terrain de jeu.

Donc voilà un peu qui je suis, à nu (ou presque) devant vous. C’est pas joli, mais c’est moi.

Cheminement

Enfance (résumé ; pov externe):

Scolarité (résumé ; pov externe):

Orientation, Identité & Famille (pov interne):

Dans l'obscurité, un point solitaire s’anime. Mon réveil ne fut rien de moins qu’une violente intrusion dans ma conscience. Le clignotement incessant de ce point étourdit mes sens avant même que je n’ouvre les yeux, peignant mes paupières fermées d’une vive traînée rougeâtre. J’avais l’impression qu’une éternité s’était écoulée depuis que j’avais vu un semblant de lumière, ou quoi que ce soit d’autre d’ailleurs. Le son calme de ma respiration fut brisé par la symphonie erratique d’un cœur qui retrouvait son rythme - un son étranger, et pourtant intimement familier.

Tout est engourdi. Ce réveil ressemble à l’émergence d’un homme d’un coma qui a duré bien trop longtemps, attaquant vivement la conscience, rongeant les pensées embrumées et peu formées. Et l’obscurité jusqu’à présent autour de moi n’arrive pas à dissiper celle qui se trouve à l’intérieur, épaisse et dévorante. Chose que je m’efforce de me débarrasser. Je me concentre sur mes sens qui reprennent vie : l’odeur stérile et acérée des machines, de l’antiseptique qui assaille mes narines. En vérité, il n’y a pour l’instant que l’odorat qui veut bien faire son job.

J’apprécierais presque la sensation de l’engourdissement dans mon corps, prenant la totalité de mes membres. Mais rapidement, le manque est… frustrant, comme si mon corps avait été éteint abruptement et qu’il résistait obstinément au redémarrage.

Mais ensuite…

La piqûre de la réalité. Littéralement. Des seringues, tels des intrus indésirables, percent l’épais brouillard de mon esprit encore dans les choux, réinjectant de la vie dans mes veines. Je prends une profonde respiration. L’irritation dans mes veines est un feu embrasé, et une multitude de fourmis enivre mon système. Je réussis à grincer des dents, à lâcher un grognement.

Mes muscles crient en signe de protestation quand je tente de me mouvoir. Ils sont encore durs. Je ne vais pas attendre plus longtemps. Il faut que je bouge. C’est une envie irrésistible. Mais il y a un accord tacite entre mon corps et mon esprit, qui se donnent le mot : pas tout de suite. La patience est pas mon fort, ça a jamais été. Je force un peu plus, malgré les sangsues mécaniques qui dansent encore dans les fibres de ma peau. La douleur m’enflamme un peu plus.

Il faut que je sorte.

Maintenant !

Je pousse. Je force encore un peu plus. Je sais que je suis bloqué. Ça me rend fou. Ma demeure actuelle en a que faire de mes envies. Cette capsule cryogénique est bien moins qu’une pièce, c’est un cercueil qu’on a glorifié au nom de la science. Les murs m’étreignent un peu trop intimement, et je sens que j’étouffe. Non. J’étouffe.

Qu’on me laisse sortir, bordel de—

Les seringues, ces petits diables en forme de pique, commencent soudainement leur ascension hors de ma peau. Je grommelle, ma voix est méconnaissable, comme un murmure rauque qu’on essayait d’éteindre ou d’étrangler. Enfin. Un clic.

Le son est comme une symphonie à mes oreilles. J’attends pas des masses pour mettre mes mains en avant, alors que le couvercle de la capsule s’ouvre subitement. Le décalage entre mes muscles engourdis et mon esprit fait que je m'effondre sur mes avant-bras au sol. La seule chose que je souhaite, là, maintenant, c’est de prendre une longue bouffée d’air. Remplissant mes poumons de ce liquide invisible qu’est l’oxygène. “Putain…”

À vrai dire, je suis tellement pris par ma propre panique que je fais pas attention immédiatement à mon environnement. Toutefois, je tarde pas à réaliser l’urgence de la situation. Je suis accueilli par un chaos de machines clignotantes et d’un brouhaha parlant que j’ai dû mal, dans un premier temps, à intercepter. Le rouge perce la pièce avec un sentiment de danger imminent. “Merde… il se passe quoi ici?”

Essayer de bouger est comme apprendre à nouveau à marcher. Les membres sont raides, peu coopératifs. Et dans l’ironie, je fais une note mentale : la prochaine fois que je déciderais de jouer le rat de laboratoire, je penserais à m’étirer. Dans un effort herculéen, je tire sur mes bras, je peux sentir tous les nerfs de mes biceps grincer en signe de protestation. “Allez, Kaelan… Un putain d’effort.” Je me parle à moi-même.

Ma tête se lève quelque part dans la pièce agressée de rouge. Il y a un panneau de contrôle qui clignote plus frénétiquement, et une série de symboles et de chiffres incompréhensibles s'alimentent sur l’affichage comme un concours de développeurs en train de hacker la NASA. Là où de grosses griffures animales recouvrent le bas du panneau, le métal déchiré comme du papier. Qu’est-ce qui se passe? J’y comprends que dalle.

Finalement, je parviens à plier un genou pour me remonter à un niveau plus convenable que le sol. En revanche pour essayer de me relever totalement, ça va être une autre histoire. La gravité a décidé de se retourner contre moi, sa force invisible essayant de me pousser une nouvelle fois vers le sol. “Encore un peu… petit peu… d’effort.” Même ma langue veut me faire chier.

Ça y est. Oui… Encore un peu… Je lâche un long grognement de contrainte. Je suis debout. Enfin. Maintenant que je suis sur mes pattes, je peux pas m’empêcher d’essayer de reconnaître mon environnement, oubliant les lueurs rouges tournoyantes autour de ma tête. La pièce est une sorte de cabine, les murs en métal. Le dernier souvenir que j’ai… c’est… c’est… Je plisse les yeux.

"Urgence, urgence, urgence", une voix mécanique martèle l’intérieur, inutilement répétitive. Cela me fait revenir à la situation présente. Mon instinct de survie me dit de sauter hors de là au plus vite. La chaleur augmente, enveloppant l’espace, étouffant, suffocant même. C’est comme si quelqu’un s’était amusé à foutre le thermostat sur le mode ‘enfer’. Je remarque que la sueur perle sur mon front, et un inconfort poisseux colle à ma peau comme une mauvais malade. Mais, tout ça, c’est le cadet de mes soucis.

Reprenant de plus en plus conscience, tout l’endroit est en désordre. Quelque chose a très mal tourné ici. Sand déc, Sherlock… Je bouge. Mes genoux me disent merde, mais ils ont pas le choix. J’essaye de donner un sens à ce merdier ; je dis que c’est une perte de temps dans cet enfer oppressant.

Mon cerveau se met en route. L’adrénaline se pompe dans mes veines, et de nouveaux détails s’accélèrent devant mes yeux comme un générique de film. Deux autres capsules sont ouvertes, ça m’échappe pas. Ma tête s’arrête sur les coffres au coin des capsules. L’un d’eux est encore fermé, le mien. Mon instinct m’oblige à l’ouvrir. Une question de vie ou de mort. Mais moi-même, je comprends pas le mot qu’il essaye de me faire passer.

D’une main ferme, j’agrippe le gros sac à l’intérieur. Il est lourd. Plus lourd que ce que j’aurais pensé. La seconde d’après, je me paralyse. Du sang sur une partie du coffre, longeant le sol. Sec et sombre. Avec cette chaleur, dur à dire depuis combien de temps, c’est là.

En me relevant, je remarque qu’il est partout. Une peinture macabre qui ne fait plus qu’un avec les lumières clignotantes de l’endroit. Le sol et les murs sont marqués par la vie de… quelqu’un. Mon cœur bat la chamade. Les questions me remplissent l’esprit. “Concentre-toi, c’est pas le moment pour ça.” Je me dis à moi-même. Il faut que je sorte de là, et ensuite, je verrais. Mais il est difficile d’ignorer la scène - le sang, la chaleur, le sentiment de danger imminent, les machines hurlantes derrière moi.

Je fais un pas, puis un autre, me forçant un chemin à travers mes muscles lourds. La sortie clignote dans une lueur presque sécuritaire. Quelque chose ne tourne vraiment pas rond ici. Cette pensée se positionne en premier plan quand j’aperçois la vive lueur de l’extérieur. La porte d’un SAS est grande ouverte, et… au pied de celle-ci, une longue traînée de sang s’y trouve.

Je fais un petit saut pour me retrouver à l’extérieur. La chaleur me frappe, non pas comme la fournaise à l’intérieur, mais plutôt comme un four entrouvert. “Putain de… Où est-ce que je suis?” C’est les premiers mots qui sortent de ma bouche; La scène est irréaliste : une région désertique et rocailleuse s’étend devant moi, et les vapeurs des geysers environnants sont la raison pour laquelle la cabine paraissait si étouffante, nous asphyxiant avec la chaleur de leurs jets. Les geysers crachent des langues de serpents autour de moi, et j’ai juste l’impression d’avoir atterri dans un film de science-fiction.

Kaelan — Un homme de plus dans un monde qui les a abandonnés. Xd00

C’était pas censé être comme ça. C’était pas censé… finir comme ça. Je comprends rien. Que dalle. De la merde! Putain. À quel moment une expérimentation termine… dans ce genre de merdier?

Les flammes aqueuses s'éclaboussent sur mon visage même au loin, et je recule me plaquant contre le mur en acier par réflexe. Ça brûle. C’est chaud. C’est réel. Ouais, je croyais peut-être que je rêvais. Pas le genre de rêve que je ferais… La vision de quelque chose m’agrippe les boyaux. Deux jambes s’étalent sur le côté droit de la cabine. La curiosité, peut-être, ou juste l’envie de donner un sens à ce merdier, me pousse à contourner le mur métallique. Et… ce que j’y découvre a rien d’une partie de plaisir.

Un corps gît là, la moitié supérieure de son corps est plus qu’un amas ravagé - la chair corrodée par les eaux brûlantes et, sans aucun doute, rongée par les bêtes voraces des environs. Mon regard suit les traces de sang qui mènent à la scène. Il a voulu s’enfuir, blessé, c’était désespéré et… raté.

Le contact me glace les veines, un coup de poing dans l’estomac : s’il a fini comme ça, c’est que je suis aussi dans la même merde, le même danger.

Mais contrairement à lui, je suis encore en vie.
Et entier.

Je dois bouger de là, sortir de la région avant que j’y laisse mes tripes - ou une moitié de corps. Le sac à dos fermement enclenché sur mes épaules, je me mets en marche en faisant attention aux mines naturelles que représentent les geysers. Ma pensée se tourne vers le troisième occupant de la capsule. Est-ce qu’il a connu le même destin que le pauvre type? Est-ce qu’il est encore en vie?

À force de marcher.

Je viens à la réalisation que…

C’est pas mon monde.

Tout est étranger.
Abandonné.
Modifié.
Évolué.

Je suis loin de chez moi. Et je parle pas en distance.
Je suis loin de chez moi, et loin de mon temps…

Je suis une relique du passé, vivant dans un monde pour lequel j’ai pas signé.
Les anciennes règles ont disparu.
Et il est plus question de courir après des criminels, mais de courir pour sa vie.

Pour sa survie.
Kaelan
Kaelan
Kaelan
Mer 6 Mar - 14:10
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