Mintaka
Il y a 8 ans
8 ans
Jeune demoiselle
Qui sait ?

Sud-Américaine
Anglais

1,25 m
Un joli noir avec quelques reflets marrons
vairons marron/bleu
Nop

Née sur Gaïa
Aucun

Depuis qu'elle est née, elle apprends à survivre, c'est pas mal, déjà !
Mama lui a parlé du chocolat et elle espère pouvoir goûter ça un jour !
Retrouver sa jumelle Alnitak. Cette traîtresse.

Je n'aime pas le rose. C'est Alnilam qui aimait ça, mais Mama a dit qu'il n'y avait que ça pour les filles. J'aurais préféré du bleu, c'est beau, le bleu. C'est comme le ciel. Mais Mama dit que c'est pour les garçons. C'est quoi un garçon ?

J'aimerais bien voler ! Mais pas nager, j'ai trop peur de l'eau... Si je volais, je pourrais partir à la découverte du monde plus facilement. J'aime pas marcher, c'est fatigant. Mama dit qu'il faut travailler dur pour mériter d'obtenir du confort. Le confort, c'est dormir dans un bon lit où on est en sécurité, manger jusqu'à plus avoir faim, boire quand on a soif. C'est Mama qui l'a dit. Moi, je préférerais avoir moins de corvées et plus de temps pour m'amuser. Mais Mama dit que tout le monde doit travailler équitablement pour préserver l'harmonie. Donc j'aime pas l'harmonie, c'est à cause d'elle que j'ai moins de temps pour jouer.

Avant, j'aimais Alnitak. Alnitak est comme moi. C'est comme si je me regardais dans un miroir. Mama dit qu'on est jumelles. Je me souviens d'une autre jumelle. Mama dit qu'elle est morte et qu'il faut pas perdre de l'énergie à parler de ce qui n'est plus là. Mais elle est toujours là. Alnilam est dans ma tête. Elle et moi, on est pareille. Sauf que moi, tout le monde me voit.

Depuis qu'Alnitak est partie, je m'ennuie. Mama est encore moins amusante que d'habitude et j'ai plus de corvées. Parce que quand on est moins mais qu'il y autant de travail, il faut travailler plus pour maintenir l'harmonie. Je déteste l'harmonie et je déteste Alnitak. Quand elle n'est pas là tout est silencieux. Je déteste le silence. Elle avait pas le droit de partir sans moi. Je veux qu'elle revienne. Mama dit que dans la vie, on n'a pas toujours ce qu'on veut. Je déteste Mama.

Je ne pensais pas que ce serait si simple. Même pas drôle ! Mama n'a même pas bougé quand je suis passé devant sa chambre. Je n'ai jamais eu le droit d'y entrer d'ailleurs. C'est nul les interdictions. Mais je n'ai pas le temps. Et c'est peut-être dangereux.

J'ai pris mon sac et j'y ai mis une robe propre, ma peluche, des noix, des fruits séchés et deux gourdes que j'ai piquées sans remords. Mama dit qu'il ne faut pas avoir de remords, mais plutôt assumer ses actes. J'ai aussi pris le collier de coquillages que m'a offert Alnitak le dernier soir avant de disparaître, les rubans blancs qui servent à attacher mes cheveux pour les empêcher de partir dans tous les sens, et quatre paires de chaussettes. Mama dit qu'il faut toujours garder les pieds au sec.

J'ai enfilé mes baskets roses en silence, bien noué les lacets avec un double nœud, comme Mama me l'a appris, et j'ai ouvert la porte. La montagne, partout la montagne. Je déteste la montagne, ça monte et ça descend tout le temps. C'est fatigant et ennuyeux ! Je déteste m'ennuyer ! Je ne m'ennuierais plus jamais. Adieu les corvées ! Adieu les horaires à respecter ! Adieu l'extinction des feux ! Je resterai sous les étoiles si je veux !

J'ai quand même regardé l'intérieur une dernière fois. J'avais peur que Mama soit là, qu'elle arrive, m'attrape et m'enferme dans ma chambre pour toujours. Comme quand je fais une bêtise. Mais non. Elle n'est pas là. Alnilam me dit de foncer, et c'est ce que je fais. Adieu Mama ! J'arrive à Alnitak !